Mgr Bernardito Auza, capture

Mgr Bernardito Auza, UNTV capture

ONU : Mgr Auza défend une vision intégrale de la personne humaine

Attention au «réductionnisme anthropologique»

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Mgr Bernardito Auza a défendu, à l’ONU, une vision intégrale de la personne humaine, une « vision authentiquement humaniste qui nous permette de considérer les autres non pas principalement comme des concurrents potentiels, mais comme des alliés potentiels ».
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, à New York,  est intervenu au débat général sur l’état de droit aux niveaux national et international, de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale qui s’est tenue le 10 octobre 2018.
Il a aussi mis en garde contre « le réductionnisme anthropologique » en rappelant que les « revendications » de ‘nouveaux droits’, « qui ont été inventés depuis les bouleversements sociaux des années 1960 », « s’éloignent considérablement de la vision de la personne humaine sur laquelle sont fondées la Déclaration universelle des droits de l’homme et les autres conventions qui forment le droit international des droits de l’homme ».
Le bien intégral de la personne
« La ferveur pour le bien intégral de la personne humaine est la clé d’un développement authentique et devrait rester au centre de nos préoccupations », a déclaré Mgr Auza. « C’est ce qui nous aide à reconnaître, a-t-il ajouté, que la légitimité d’un système économique ne dépend pas seulement de la croissance quantitative des échanges, mais surtout de sa capacité à produire un développement pour l’humanité tout entière et pour chaque homme et femme. »
« En promouvant le développement humain intégral, a dit l’observateur permanent, le Saint-Siège veut faire en sorte que les systèmes politiques, économiques ou financiers respectent la dignité de chaque personne et l’identité de chaque nation. »
Mgr Auza a insisté sur le respect des droits humains: « On ne saurait trop insister sur l’importance du respect des droits de l’homme fondamentaux et de la dignité humaine dans la lutte contre la pauvreté et pour la promotion du développement humain intégral. Si nous oublions ces coordonnées humaines essentielles, le programme de développement durable risque d’être compris de manière partielle, sous des angles trop économique, environnemental, sociologique ou idéologique, manquant ainsi du contexte et de l’objectif éthiques et anthropologiques plus profonds. »
Évoquant le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Mgr Auza a souligné, citant celle-ci, que «la reconnaissance de la dignité inhérente et des droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine» constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix et du développement humain intégral.
Les droits fondamentaux
« C’est un signe de progrès éthique que presque tout le monde parle aujourd’hui des droits de l’homme », a souligné Mgr Auza. Cependant, a-t-il dit, si « le terme » est « sans cesse élargi pour répondre aux goûts du moment », cette « approche aussi élastique peut saper le développement humain intégral, discréditer et opposer carrément les droits mêmes énumérés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
En citant les paroles du pape François, Mgr Auza a dit qu’« une vision réductrice de la personne humaine ouvre la voie à la croissance de l’injustice, de l’inégalité sociale et de la corruption ». « Les notions discutables sur les droits de l’homme », « sont en contradiction avec la culture de nombreux pays », a-t-il poursuivi la citation du pape : « Paradoxalement, au nom même des droits de l’homme, nous assistons à la montée des formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. » (Discours du pape François devant le Corps diplomatique, janvier 2018)

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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