XXIVe Colloque oecuménique international de spiritualité orthodoxe © monasterodibose.it

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Monastère de Bose: le dialogue se poursuit avec le fondateur, Enzo Bianchi

Après les conclusions d’une visite apostolique

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Le fondateur du monastère de Bose, dans le Piémont italien, Enzo Bianchi, qui en a aussi été le prieur jusqu’en 2017, a été invité à se retirer dans un autre lieu, ainsi que trois autres membres de la communauté, a indiqué la communauté dans un communiqué en italien, le 27 mai 2020 Il est intitulé: « Espérance dans l’épreuve ». Le dialogue se poursuit pour une décision ensemble, indique, ce 29 mai le quotidien catholique italien Avvenire (Luciano Mioia).

Un décret signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, avec l’approbation du pape François, et en date du 13 mai, fait état d’un « discernement prolongé et attentif « , après la visite apostolique qui s’est déroulée du 6 décembre 2019 au 6 janvier 2020.

Elle a été réalisée par le père Guillermo León Arboleda Tamayo, un Colombien, abbé président de la congrégation bénédictine de Subiaco-Cassino, par le père Amedeo Cencini, prêtre canossien italien, consulteur du dicastère pour la vie consacrée, et par mère Anne-Emmanuelle Devêche, Française, abbesse de l’abbaye cistercienne de Blauvac, dans le Vaucluse.

La visite a été organisée, rappelle le communiqué, du fait « de graves préoccupations parvenues de différents côtés au Saint-Siège indiquant une situation tendue et problématique dans notre communauté pour ce qui est de l’exercice de l’autorité du fondateur, la gestion du gouvernement et le climat fraternel ».

Il précise: « Compte-tenu de l’importance ecclésiale et œcuménique de la communauté de Bose au niveau national et international, de l’importance qu’elle continue à jouer et du rôle qui lui est reconnu, tout en surmontant les graves difficultés et les malentendus qui pourraient l’affaiblir ou même l’annuler, le Saint-Père a voulu, avec cette visite apostolique, offrir une aide à cette communauté, sous la forme d’un temps d’écoute de la part de quelques personnes dont la confiance et la sagesse ont été démontrées ».

Il ajoute que « les visiteurs ont remis au Saint-Siège leur rapport, élaboré sur la base des témoignages librement donnés par chaque membre de la communauté ».

Les décisions ont été communiquées aux personnes concernées par le père Amedeo Cencini, délégué pontifical avec les pleins pouvoirs. Il était accompagné du secrétaire du dicastère pour la vie consacrée, Mgr José Rodriguez Carballo, et de l’archevêque de Verceil, Mgr Marco Arnolfo. Une communication « dans le plus grand respect du droit à la confidentialité des personnes concernées ».

Cependant, du fait de certaines résistances de la part de tel ou tel destinataire, il a été précisé que les mesures concernent les frères Enzo Bianchi, Goffredo Boselli et Lino Breda et sœur Antonella Casiraghi, qui « devront se séparer de la communauté monastique de Bose et déménager dans un autre lieu ».

En même temps, la note de la communauté souligne que par une lettre du secrétaire d’État adressée au prieur, le frère Luciano Manicardi, et à l’ensemble de la communauté, le Saint-Siège a voulu indiquer « un chemin d’avenir et d’espérance » par « les grandes lignes d’un processus de renouveau » qui devrait « donner un nouvel élan » à la « vie monastique et œcuménique ».

La communauté invoque une nouvelle effusion de l’Esprit Saint « afin qu’il puisse plier ce qui est rigide, réchauffer ce qui est glacé, soulever ce qui est dévié et aider chacun à faire prévaloir non pas son sentiment personnel mais Son action ».

Le dialogue entre le délégué papal, le père Amedeo Cencini et le fondateur de Bose se poursuit, notamment avec le soutien de l’évêque de Biella, Mgr Roberto Farinella, qui exprime sa « proximité » et sa « prière » aux moines et aux moniales et « aux nombreux amis qui suivent la vie de la fraternité », indique pour sa part Avvenire.

Une figure de l’Église italienne, le jésuite Bartolomeo Sorge, 90 ans, lance un appel exigeant à Enzo Bianchi: « À ce stade, Enzo Bianchi doit accepter avec amour la souffrance de l’épreuve. La rébellion et la résistance seraient une erreur fatale car dans ces cas on accepte la croix même sans en comprendre les raisons ». Et il ajoute – toujours selon Avvenire -: « Quand l’Église intervient, on embrasse la main de l’Église qui est notre mère et n’a aucun intérêt à massacrer un fils. On verra ensuite les fruits, les coups encaissés sont l’authentification de l’œuvre de Dieu. Voilà pourquoi je conseille à Bianchi de faire tout de suite ses valises et d’aller là où on l’envoie, et de le faire avec joie ».

Beaucoup de messages de soutien sont ainsi parvenus à l’ancien prieur de Bose, soulignant notamment que rien n’annulera ce qu’il a fondé. Avvenire fait observer que l’intervention du Vatican, sollicitée par la communauté et par l’actuel prieur, Luciano Manicardi, visait à permettre à la « planète Bose » de continuer avec « originalité et fraîcheur sur son orbite ». Enzo Bianchi lui-même semble le reconnaître en disant notamment dans un communiqué du 27 mai: « Je comprends que ma présence a pu être un problème ».

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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