Le card. Pietro Parolin à l'ONU © compte facebook de la Mission du Saint-Siège aux Nations Unies

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ONU : Le card. Parolin plaide pour la restructuration ou la remise de la dette

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Après la pandémie, chercher des solutions innovantes

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Le Saint-Siège encourage « la communauté internationale à remédier aux déséquilibres économiques croissants entre les États par le biais de la restructuration de la dette ou par une remise partielle, ou même totale, de la dette », a déclaré le card. Pietro Parolin qui souhaite que soient reconsidérées « les zones d’intégration économiques et commerciales ».

Le secrétaire d’État du Saint-Siège est intervenu à l’ « Événement de haut niveau sur le financement pour le développement à l’ère du coronavirus et au-delà », dans une vidéo-conférence tenue au siège de l’ONU, le 28 mai 2020. Il a souhaité que les parties impliquées « fassent preuve d’une réelle ouverture d’esprit » en acceptant des « compromis raisonnables » dans l’intérêt des populations qui souffrent.

La pandémie invite à chercher des « solutions nouvelles et innovantes fondées sur un consensus » et visant « vraiment le bien commun et le développement humain intégral de tous », a souligné le cardinal. Il a conclu en rappelant que la personne humaine doit être « au centre de toutes les délibérations et solutions possibles ».

Voici notre traduction de l’intervention du card. Pietro Parolin.

HG

 

Intervention du cardinal Pietro Parolin

Au nom du pape François, je tiens à remercier les Premiers Ministres du Canada et de la Jamaïque ainsi que le secrétaire général des Nations Unies pour l’organisation de cet événement de haut niveau. L’Église reste proche de toutes les personnes affectées par la pandémie du Covid-19.

Alors que la pandémie actuelle a été un immense test pour la communauté internationale, elle offre aussi une réelle opportunité de chercher des solutions nouvelles et innovantes fondées sur un consensus, qui ne soit pas source de division, ni politicisées ou partielles, mais qui visent vraiment le bien commun et le développement humain intégral de tous.

Compte tenu de l’impact inévitable de la pandémie sur l’emploi et l’économie, qui entraîne l’interruption des chaînes d’approvisionnement et une augmentation de l’insécurité alimentaire, les gens se retrouvent, plus que jamais, dans l’incapacité de subvenir aux besoins de leur famille. Le moment est en effet critique, quand le fossé qui séparait les nantis et les démunis s’est élargi, avec le risque de créer un gouffre plus difficile à franchir. La politique doit être au service de la personne humaine et ne pas l’exploiter pour des intérêts égoïstes.

Outre les perspectives prometteuses de découvrir de nouveaux traitements et vaccins susceptibles de combattre et de prévenir le Covid-19, que la communauté internationale devrait sérieusement envisager de rendre pleinement accessibles, en particulier aux pays en voie de développement, le Saint-Siège souhaite encourager la communauté internationale à remédier aux déséquilibres économiques croissants entre les États par le biais de la restructuration de la dette ou par une remise partielle, ou même totale, de la dette.

De plus, il semble opportun de reconsidérer les zones d’intégration économiques et commerciales, de la part de ceux qui les ont imposées, mais aussi de ceux qui en sont l’objet et de ceux qui sont touchés par ces mesures. Il faut de la bonne volonté de la part de tous pour garantir un accès sans entraves, sûr et sécurisé à une assistance humanitaire et sanitaire pour ceux qui sont le plus démunis, notamment les migrants et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. S’il y a une réelle préoccupation pour les populations qui souffrent, il faut alors que toutes les parties impliquées fassent preuve d’une réelle ouverture d’esprit afin de faire des compromis raisonnables dans l’intérêt de ces populations.

Le Saint-Siège encourage non seulement les États, mais aussi le secteur privé et tous les actionnaires, à mettre la personne humaine au centre de toutes les délibérations et solutions possibles.

Merci.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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