Meeting de Rimini 2016

Meeting de Rimini 2016

Meeting de Rimini: le courage du dialogue

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Message du pape à l’ouverture de la rencontre

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Les bouleversements actuels invitent à « retrouver les fondements de la communion entre les hommes pour un nouveau départ ». C’est ce qu’écrit le pape François à l’occasion de la 37e édition du « Meeting pour l’amitié entre les peuples », qui s’est ouvert à Rimini (Italie) le 19 août 2016. Il exhorte au « courage » et au « dialogue ».
Le pape a fait parvenir un message à Mgr Francesco Lambiasi, évêque de Rimini, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin. L’initiative, à laquelle participent des milliers de personnes de religions et de cultures diverses, a été lancée en 1980 par le mouvement catholique « Communion et Libération » fondé par don Luigi Giussani.
La rencontre 2016 se poursuivra jusqu’au 25 août sur le thème « Tu es un bien pour moi » (« Tu sei un bene per me »). Un titre « courageux », souligne le pape, car « il faut du courage pour affirmer cela, alors que tant d’aspects de la réalité qui nous entourent semblent indiquer le contraire ». « Trop souvent, peut-on lire dans le message, on cède à la tentation de s’enfermer dans l’horizon restreint de ses propres intérêts, si bien que les autres deviennent quelque chose de superflu, ou pire encore une gêne, un obstacle ».
Mais cette attitude, affirme le pape, n’est pas conforme à la nature humaine : « Dès l’enfance nous découvrons la beauté du lien entre les êtres humains, nous apprenons à rencontrer l’autre, en le reconnaissant et en le respectant comme interlocuteur et comme frère, parce que fils du Père commun qui est dans les cieux ». Il note cependant « une insécurité existentielle qui nous fait avoir peur de l’autre, comme s’il était notre antagoniste qui nous enlève l’espace vital et dépasse les frontières que nous nous sommes construites ».
Face « aux menaces à la paix et à la sécurité des peuples et des nations », le pape interroge : « Qui peut penser se sauver seul et avec ses propres forces ? C’est la présomption qui est à l’origine de tout conflit entre les hommes ». « Les nombreux bouleversements, ajoute-t-il, dont nous nous sentons souvent les témoins impuissants sont, en réalité, une invitation mystérieuse à retrouver les fondements de la communion entre les hommes pour un nouveau départ ».
L’individualisme, met-il en garde, « éloigne des autres, il en saisit surtout les limites et les défauts, en affaiblissant le désir et la capacité d’une cohabitation où chacun puisse être libre et heureux en compagnie des autres avec la richesse de leurs diversités ». Au contraire le chrétien est appelé à cultiver « une pensée toujours ouverte vers l’autre, qui que ce soit, parce qu’il ne considère personne comme perdu définitivement (…) Comme notre monde changerait si cette espérance sans mesure devenait les lunettes avec lesquelles les hommes se regardent mutuellement ! »
Un mot à ne pas oublier
Le message insiste sur « un mot que nous ne devons jamais nous lasser de répéter et surtout de témoigner : dialogue ». « Nous ouvrir aux autres, assure-t-il, n’appauvrit pas notre regard, mais nous rend plus riches car cela nous fait reconnaître la vérité de l’autre, l’importance de son expérience (…) même quand il se cache derrière des attitudes et choix que nous ne partageons pas ».
« Une vraie rencontre, peut-on lire encore dans la lettre, implique la clarté de son identité, mais en même temps la disponibilité à se mettre à la place de l’autre pour saisir, au-delà de la superficie, ce qui agite son cœur, ce qu’il cherche vraiment ».
Le pape assure une nouvelle fois que le devoir des chrétiens est d’aller à la rencontre des blessures de l’humanité en y apportant la présence consolante de Jésus. Il encourage les participants au Meeting à être attentifs « au témoignage personnel créatif, dans la conscience que ce qui attire, ce qui conquiert et délie les chaînes n’est pas la force des instruments, mais la douceur tenace de l’amour miséricordieux du Père ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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