Marcílio Haddad Andrino (à gauche) et sa femme Fernanda Rocha Nascimento, Capture d’écran CTV

Marcílio Haddad Andrino (à gauche) et sa femme Fernanda Rocha Nascimento, Capture d’écran CTV

Marcilio, guéri grâce à la prière de Mère Teresa

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La guérison inexplicable d’un père de famille permet la canonisation

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Désormais Mère Teresa fait en quelque sorte partie de la famille de Marcílio Haddad Andrino, de sa femme Fernanda Rocha Nascimento et de leurs enfants Mariana et Murilo, au Brésil : il a été guéri, de façon inexplicable, le 10 décembre 2008, après avoir invoqué la prière de la fondatrice des Missionnaires de la charité.
Le programme de la canonisation, dimanche prochain, 4 septembre 2016, à Rome, de Mère Teresa de Calcutta (1910-1997), considérée comme une « icône de la miséricorde divine », a été présenté au Vatican dans le cadre du Jubilé de la miséricorde, ce vendredi 2 septembre, par Soeur Mary Prema Pierick, M.C., supérieure générale des Missionnaires de la charité par  le P. Brian Kolodiejchuk, M.C., supérieur général de Pères missionnaires de la charité, et postulateur de la cause de canonisation, et par Stefano D’Agostini, directeur du Centre de télévision du Vatican (CTV). Marcílio Haddad Andrino était également présent à cette conférence de presse.
Rappelons que si le baptisé dont est ouverte la cause de canonisation n’est pas un martyr, il faut en effet un premier miracle authentifié comme dû à son intercession, après sa mort, pour la béatification, et un second miracle pour la canonisation.
Mère Teresa de Calcutta (Anjezë –Agnès- Gonxha Bojaxhiu, 1910-1997) était née le 26 août 1910 à Üsküb, dans l’Empire ottoman (aujourd’hui en Albanie), missionnaire en Inde, et de nationalité indienne, et elle s’est éteinte le 5 septembre 1997 à Calcutta.
Un premier miracle reconnu comme obtenu par la prière de Mère Teresa de Calcutta a permis sa béatification par Jean-Paul II le 19 octobre 2003, en la Journée Mondiale des Missions. Une jeune Indienne a été guérie d’une tumeur abdominale après avoir invoqué l’intercession de Mère Teresa.
Le second miracle, c’est la guérison de Marcilio Haddad Andrino, en décembre 2008, de plusieurs tumeurs au cerveau. Il s’est confié, en janvier dernier au site « A12 Noticias ». Son épouse, Fernanda Rocha Nascimento Andrino, qui en tout temps a été sans cesse à ses côtés, priant pour sa santé, a été témoin du processus qui a conduit à la guérison.
Marcilio Haddad Andrino est né à Santos (SP) le 28 août 1973, et il a eu une enfance heureuse : « J’ai toujours eu une grande vie avec ma famille, mes frères ». Sa mère l’emmenait toujours à l’Église, lui a fait suivre le catéchisme, et il a fait sa Première communion. A six ans, on lui a découvert une maladie rénale et il a commencé un traitement. Il avait beaucoup d’amis, courait, jouait au ballon. Il devait juste observer un régime pauvre en sel. La maladie s’est compliquée quand il a eu 18 ans, avec notamment des crampes dans tout le corps. A 19 ans, après neuf mois d’hémodialyse, son frère Mauro, de huit ans son aîné, lui a donné un rein, et sa sœur Marta, dix ans de plus, a pris soin de lui ainsi que de son frère, plus âgé de quatre ans, Maurice. Et 22 ans après la greffe, il allait très bien. Il souligne : « La plupart du temps, le malade du rein est apathique, se fatigue vite, mais moi je suis toujours actif. Je suis toujours allé à l’église, je crois fermement en Dieu et la foi m’a donné la force. »
Il s’est diplômé en génie mécanique en 1997. Il a toujours aimé les mathématiques, le calcul, la physique. En 2007, il a terminé son doctorat et après avoir réussi un concours, il est allé vivre à Rio de Janeiro.
Mais à 34 ans, il a commencé à souffrir des premiers symptômes d’une maladie au cerveau: il voyait double. En avril 2008, il est revenu à Santos. Il a eu un malaise, est tombé sur le côté : il voyait les gens autour de lui, il entendait ce que les gens disaient, mais il ne pouvait pas répondre. Pourtant, peu à peu, il a récupéré. Il est allé consulter des médecins à São Paulo : des neurologues ont fait plusieurs examens, mais personne ne comprenait ce qu’il avait. Il a été hospitalisé et il a subi d’autres examens. Un neurologue lui a finalement déclaré: «Marcilio, je ne sais pas ce que vous avez. » Après plusieurs crises, il a été admis dans un hôpital de Santos où on lui a diagnostiqué un « abcès cérébral » , une infection très grave: trois abcès majeurs et cinq secondaires, et il a subi un traitement avec deux antibiotiques, à raison de quatre injections intraveineuses par jour et on a dû lui poser un cathéter. Mais d’avril à octobre 2008, sont état a empiré. Il ne pouvait presque plus marcher. Sa main gauche s’est paralysée peu à peu. Il a été ré-hospitalisé, quasi inconscient,  c’est tout son côté gauche qui a été paralysé. Il ne pouvait plus bouger ni le bras ni la jambe gauche, il ne pouvait plus se lever. Mais il continuait de prier Mère Teresa.
Le matin du 9 décembre 2008, il s’est réveillé avec un mal de tête très violent et il s’est évanoui. Sa situation était très grave. Il a été emporté en salle d’opération. Il pensait mourir : il a téléphoné à Fernanda demandant la prière de tous. Puis il a été mis sous calmants. L’opération n’a pas eu lieu parce que l’anesthésiste n’a pas réussi à l’intuber du fait d’une sécrétion dans ses poumons. Quand il s’est réveillé il s’est retrouvé sans maux de tête. L’opération a été annulée. Le 10 décembre, le liquide qu’il avait dans la tête était drainé, l’abcès principal avait disparu et l’abcès s’était résorbé déjà à 75%. Quelques jours après il n’ay avait plus d’abcès, seulement des cicatrices. Le médecin a dit: «Vous avez rien. Il faut surveiller l’évolution ». Il avait été hospitalisé pendant treize jours. L’amélioration s’est révélée impressionnante : il est sorti de l’hôpital le 23 décembre. Puis il a fait 6 mois de kinésithérapie.
Quand il avait commencé à ressentir les premiers symptômes, en avril 2008, il n’était pas encore marié : il s’est marié le 27 septembre, ne réussissant à aller jusqu’à l’autel appuyé sur Fernanda. Et il a été hospitalisé au retour de leur lune de miel. En octobre, Fernanda a parlé au père Elmiran Ferreira, de la paroisse de Notre-Dame d’Aparecida, à São Vicente, dans la région de Sao Paulo. Il avait célébré une messe dans la maison des Missionnaires de la Charité et il a offert à Fernanda une image portant un petit morceau de tissu prélevé sur un sari de Mère Teresa, en disant qu’il demandait son intercession, car, soucieuse des personnes les plus souffrantes, Mère Teresa était « un cœur miséricordieux ».
Marcilio raconte : « Tous les jours, à partir de fin octobre, Fernanda a placé la relique de Mère Teresa sous mon oreiller et nous avons prié la nuit. À un moment donné, le personnel de nettoyage a tout enlevé. Fernanda est retournée à la paroisse et le prêtre lui a donné une autre relique. J’avais aussi un petit livre de prières de Mère Teresa. Le jour où j’ai eu mal à la tête, Fernanda a placé l’image de Mère Teresa une nouvelle fois sous mon oreiller mais elle l’a enlevée quand ils m’ont emmené en salle d’opération. Les infirmières s’attendaient à ce que je passe une période dans l’unité de soins intensifs. Mais, le lendemain, je ne sentais plus la douleur, et ils m’ont mis dans une autre chambre. »
Marcilio précise le moment où il a perçu que quelque chose se passait : « Le lendemain du jour des maux de tête, Fernanda m’a supplié de prier Mère Teresa et elle a dû quitter l’hôpital. Au moment où je suis entré en salle d’opération, elle était tellement bouleversée qu’elle priait Mère Teresa avec insistance, tout en se trouvant à l’extérieur. »
« Le lendemain, raconte encore Marcilio, le médecin lui a dit que tout allait bien : elle a relié les événements. Je n’avais plus de maux de tête et je me suis réveillé sans savoir ce qui se passait. J’étais dans un coma artificiel. J’ai ressenti une très grande paix, quelque chose d’impressionnant. Une gratitude. Aucun médecin ne m’avait donné d’espoir et comment, d’un moment à l’autre, étais-je guéri? Ce fut par l’intercession de Mère Teresa. »
Il confie que depuis 2008, sa santé est « parfaite ». Il fait des contrôles tous les deux mois. Il pensait qu’il n’aurait pas pu continuer à travailler et qu’il serait mis à la retraite anticipée, vu ses soucis de santé. Avant de quitter l’hôpital, il a demandé au médecin un certificat disant qu’il pouvait travailler. Il est rentré à Rio et il a recommencé à travailler.
Lorsque le père Elmiran Ferreira a appris la guérison soudaine, il lui a suggéré de témoigner publiquement. Marcilio a rédigé une déclaration écrite de quatre pages qu’il a envoyée au postulateur de la cause, le père Brian Kolodiejchuk. Le 19 juin 2015, le procès sur le miracle a été ouvert dans le diocèse de Santos, où il a eu lieu, et l’enquête a commencé : une commission est venue plusieurs fois chez lui, ainsi que le postulateur. Interrogé, Marcilio a expliqué ce qui s’était passé et comment il se sentait. Son médecin aussi a témoigné du cadre clinique.
Marcilio se dit particulièrement ému à l’approche de la canonisation de Mère Teresa qui a lieu grâce à son cas : « Je suis très heureux de la canonisation de Mère Teresa, et je pense que l’on doit montrer au monde quelle grande sainte elle a été. » Pendant la célébration de dimanche, il lui reviendra de porter la relique de Mère Teresa et de la remettre au pape François.
Il reconnaît que sa foi a « beaucoup grandi » après le « miracle » : « Je crois qu’il y a un Dieu qui veille sur chacun de nous. Je vois Dieu en toutes choses, même petites. Avant, je ne pouvais pas faire un pas, aujourd’hui, je suis heureux d’être capable de marcher. Je vois que tout est dans la main de Dieu. J’ai toujours été un homme de foi, maintenant, encore plus. Aujourd’hui, je vois la vie d’une autre façon. Je suis étonné à quel point une simple promenade est importante pour moi. (…) Redevenir capable de marcher, de manger, d’être indépendant, m’a donné un autre point de vue sur la vie. »
Pour Mère Teresa, la famille était prioritaire. Pour Marcilio aussi : « La famille est très importante dans la vie d’une personne. Lorsque j’étais hospitalisé, j’ai reçu la visite de mes parents, de ma famille. Ma femme a toujours été très présente. La famille s’est complétée avec mes enfants, Mariana et Murilo, alors que beaucoup disaient que j’avais moins de 1% de chances d’avoir des enfants, étant donné les fortes doses de médicaments que j’avais prises. Mais ils sont nés pleins de vie et de santé. »
Quant à Mère Teresa, elle fait aussi partie de la famille, désormais : « Aujourd’hui, Mère Teresa fait partie de ma vie. Nous avons son image même dans la voiture, dans différents endroits de la maison. Nous la prions tous les jours et nous expliquons à nos enfants tout ce qui est arrivé, et nous continuons à demander l’intercession de Mère Teresa. Même mes enfants ont appris à la prier. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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