« Les catholiques comme les non catholiques sont pareillement tenus au respect de la vie d’autrui ». C’est ce qu’entend rappeler le Saint-Siège, en donnant une précision d’interprétation du Code de droit canonique (CIC), rendue publique le 15 septembre 2016.
Dans un article publié dans L’Osservatore Romano, Mgr Juan Ignacio Arrieta, secrétaire du Conseil pontifical pour les textes législatifs, commente l’interprétation du canon 1041 § 4 et 5 votée le 23 juin 2015 par les membres du dicastère. Le pape en a ordonné la publication le 31 mai 2016.
Statuant sur une « interprétation authentique », le dicastère « a établi que les non catholiques aussi doivent être considérés comme des sujets passibles des irrégularités du canon 1041 § 4 et 5 ». Ce passage du code de droit canonique (CIC) décrète que « sont irréguliers pour la réception des ordres » : « celui qui a commis un homicide volontaire ou procuré un avortement suivi d’effet, et tous ceux qui y ont coopéré positivement » ; et « celui qui, d’une manière grave et coupable, s’est mutilé ou a mutilé quelqu’un d’autre, ou celui qui a tenté de se suicider ».
En d’autres termes, explique Mgr Arrieta, ces canons décrétaient l’interdiction, pour qui avait eu par le passé des comportements répréhensibles, de recevoir l’ordination – diaconale, sacerdotale ou épiscopale – sans la dispense nécessaire de l’Autorité. Ce qui n’est pas une « punition », précise-t-il, mais une « prévention pour protéger la dignité du Sacrement et les fidèles ».
Ces paragraphes laissaient cependant des « doutes d’interprétation », poursuit le secrétaire du dicastère : ces « irrégularités » désignaient-elles les actions mauvaises en soi ou des délits considérés tels par la discipline pénale de l’Eglise ? Dans ce dernier cas de figure, ceux qui auraient réalisé ces « conduites censurées » sans être catholiques au moment des faits, auraient échappé à l’irrégularité, car selon le canon 11, seuls les catholiques sont tenus aux lois purement ecclésiastiques.
Pour éviter l’ambiguïté, le Vatican a tranché : les non catholiques aussi sont concernés. Une lecture différente, analyse encore Mgr Arrieta, insinuait « un traitement discriminatoire, en appliquant une discipline différente (…) particulièrement paradoxale et injuste, en tant que les catholiques comme les non catholiques sont pareillement tenus au respect de la vie d’autrui, puisqu’elle appartient à l’ordre naturel ».
Cette précision est aussi en phase avec le canon 1044 qui énumère les irrégularités accomplies après l’ordination, empêchant l’exercice des ordres reçus. Après l’ordination, les irrégularités du canon 1041 deviennent des « délits » selon la loi juridique ecclésiale, la personne concernée étant catholique.
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Les catholiques et les non catholiques sont tenus au respect de la vie
Le Vatican précise un article du Code de droit canonique sur l’ordination