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Terre sainte: le Saint-Siège plaide à l'ONU pour "deux États"

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Intervention de Mgr Auza (traduction complète)

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Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à New York, est intervenu ce lundi 18 avril pendant un Débat ouvert du Conseil de sécurité consacré à « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne ».
Voici notre traduction intégrale de son allocution.
Discours de Mgr Auza
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège félicite la présidence chinoise d’avoir apporté le sujet du Moyen-Orient à l’attention de la communauté européenne au moyen de ce Débat ouvert du Conseil de sécurité.
Le Saint-Siège partage avec M. Nikolay Mladenov la même grande préoccupation devant le risque d’échec de la solution de deux États entre Israël et la Palestine ; en effet, les discussions sont bloquées et la rhétorique incendiaire, les actes de terreur et les actions unilatérales sabordent les efforts pour restaurer un processus de dialogue et de compromis acceptables. Devant un scénario aussi frustrant, le pape François plaide avec à la fois les autorités israéliennes et palestiniennes afin que l’on considère le besoin de paix de leur peuple et que l’on poursuive courageusement la voie du dialogue, de la réconciliation et de la paix simplement parce qu’il n’existe pas d’autre chemin.
Lors de sa visite de mai 2014 en Jordanie, Palestine et Israël, le pape François a exprimé sa préoccupation particulière pour la Ville sainte de Jérusalem, patrimoine des religions monothéistes du monde et « ville d’une importance universelle ». Jérusalem signifie « ville de la paix ». C’est ce que Dieu veut qu’elle soit et c’est le désir de toutes les personnes de bonne volonté. Malheureusement, pourtant, Jérusalem demeure profondément troublée à cause de conflits de longue date.
Le Saint-Siège croit fermement que la solution des deux États offre la meilleure possibilité d’un règlement pacifique. Le pape François a réaffirmé cette position à l’aéroport de Tel Aviv, lorsqu’il a plaidé à la fois pour une reconnaissance du droit de l’État d’Israël à exister et à se développer en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières internationalement reconnues, et pour la création d’un État de la Palestine viable, une patrie souveraine où les Palestiniens puissent vivre dans la paix, la dignité et la liberté. La solution des deux États doit devenir réalité et ne pas rester qu’un rêve.
Ma délégation désire réitérer l’appel que le pape François a lancé à l’attention des Autorités palestiniennes, le 25 mai 2014 à Bethléem : « Le moment est arrivé pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien, le courage de la paix, qui s’appuie sur la reconnaissance, de la part de tous, du droit de deux États à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. »
Le Saint-Siège espère que l’Accord global entre le Saint-Siège et l’État de Palestine, qui est entré pleinement en vigueur le 2 janvier 2016, encouragera toutes les parties du conflit à s’engager sincèrement dans une solution négociée et pacifique. Dans la réalité complexe du Moyen-Orient, le Saint-Siège espère que l’Accord pourra servir d’exemple de dialogue et de coopération, en particulier pour d’autre pays à majorité arabe et musulmane.
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège renouvelle son appel pour qu’une attention particulière soit accordée au Liban où les réfugiés des conflits voisins constituent presque un quart de la population. Le Parlement du Liban doit agir pour élire un président. Cela fera bientôt deux ans que le Liban est sans président, en une période d’instabilité dans la région et de croissance d’acteurs non étatiques dangereux. La communauté internationale doit aider les responsables du Liban à stabiliser constitutionnellement leur propre gouvernement et à faire face à l’immense fardeau de la population de réfugiés.
Ma délégation appelle la communauté internationale à prendre des mesures politiques collectives pour juguler la propagation du fondamentalisme et de l’extrémisme qui sèment la terreur dans tant de pays de la région, en Afrique du Nord et dans de nombreuses parties du monde. On ne peut s’opposer à l’internationalisation de la terreur que par une réponse internationale collective. La terreur idéologique ne peut être efficacement vaincue par l’action militaire seule, mais aussi en s’adressant aux causes sous-jacentes auxquelles s’alimente le terrorisme international. Le mensonge et le blasphème des groupes terroristes qui prétendent tuer et opprimer au nom de la religion doivent être ouvertement dénoncés dans les termes les plus virulents possibles. Les responsables religieux, en particulier, ont la grave responsabilité de condamner leurs coreligionnaires qui utilisent la religion pour justifier la violence.
Enfin, le Saint-Siège fait appel une fois encore à la communauté internationale afin qu’elle entende le cri des communautés de chrétiens et d’autres groupes minoritaires ethniques et religieux assiégées au Moyen-Orient, qui sont discriminés, persécutés, massacrés, brûlés vifs ou noyés parce qu’ils ne partagent pas les points de vue idéologiques ou religieux de leurs persécuteurs. Leur inculturation très pacifique en tant que minorités dans la culture majoritaire a fait d’eux des cibles spécifiques de la violence extrémiste qui les force à fuir leur maison et à abandonner leurs biens et leur patrie, risquant tout, en traversant des déserts inhospitaliers et des mers périlleuses, en quête de rives plus calmes et de communautés accueillantes qu’ils ne trouvent malheureusement pas toujours. Ma délégation espère que la visite du pape François il y a deux jours auprès des migrants et des réfugiés échoués sur l’île grecque de Lesbos a touché de nombreux cœurs.
Je vous remercie, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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