Jean-Paul II « saint tout de suite »? Le card. Saraiva conseille de respecter les temps

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Les miracles au cours de la vie ne sont pas « valables » pour la béatification

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ROME, mercredi 4 mai 2005 (ZENIT.org) – « Le peuple a perçu la sainteté du pape Jean-Paul II, mais nous devons attendre la déclaration officielle », a affirmé le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints.

Le cardinal portugais a été agréablement surpris par l’acclamation populaire qui voit en Jean-Paul II un saint, mais il explique : « Il faut attendre cinq ans après la mort à moins que le pape Benoît XVI n’accorde une dispense pour le début du procès, mais la dispense ne concerne pas la procédure, qui reste inchangée ».

Le cardinal Saraiva Martins a fait ces déclarations lundi après-midi lors de la présentation du livre « I santi e Karol » (Les saints et Karol) du vaticaniste Fabio Zavattaro.

A la fin de la présentation du livre, au siège de l’Opera Romana Pellegrinaggi, le cardinal Saraiva a précisé qu’il était pour « respecter les temps, rechercher toute la documentation et faire les choses par étapes ».

« Je crois que Jean-Paul II aurait aussi été favorable au respect de temps précis », a-t-il ajouté.

Pour ce qui est des miracles, le préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints a déclaré : « le miracle est le sceau avec lequel Dieu garantit que telle personne est avec Dieu et Dieu avec cette personne, en communion ». « C’est pour cette raison que le miracle accomplit durant la vie de la personne n’est pas valable pour la sainteté. Il faut qu’il soit accompli après la mort », a-t-il expliqué.

Le cardinal a ajouté qu’il existe des formulaires qui doivent être signés par toute personne estimant que le pape est saint. « Nous avons vu la foule profondément émue, demander qu’il soit fait « saint tout de suite », mais il faudra passer aux déclarations individuelles », a-t-il commenté.

Le cardinal Saraiva Martins a ensuite cité les deux saints préférés de Jean-Paul II : sainte Faustine Kowalska, la sainte de la Divine Miséricorde et le frère Alberto Chmielowski, tous deux polonais. Jean-Paul II avait dit un jour se sentir « spirituellement très lié » au saint.

Le cardinal portugais a ensuite cité saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, saint Louis Marie Grignon de Montfort et les pastoureaux de Fatima. « Le pape était très heureux à son retour de Fatima après avoir élevé ces enfants à l’honneur des autels : je n’oublierai jamais son sourire. Il était vraiment content », a-t-il raconté.

Avec Karol Wojtyla la sainteté est devenue universelle, a affirmé le cardinal Saraiva. Etre saint signifie « faire les choses ordinaires de manière extraordinaire ».

Le cardinal a précisé que Jean-Paul II était conscient des critiques qui lui étaient adressées à cause du nombre important de saints et de bienheureux qu’il avait proclamés, mais il ajoutait que si l’Eglise les reconnaissait, c’est parce qu’ils existaient. Il a rappelé en ce sens que le siècle « qui vient de s’achever est celui qui a produit le plus de martyrs de toute l’histoire chrétienne ».

Parmi les martyrs, le cardinal a cité les Espagnols morts durant la guerre civile, les Japonais de Nagasaki et tant d’autres à travers le monde.

Le cardinal Saraiva a ensuite démenti le fait que sa Congrégation soit une « fabrique de saints ». « Ce n’est pas le pape qui fait les saints, pas plus que le dicastère que j’ai l’honneur de présider. L’Eglise les déclare saints et le pape les proclame, mais un saint ne se fabrique pas, il le devient par lui-même », a-t-il constaté.

Aujourd’hui, nous rencontrons dans la rue, dans les usines et dans les amphithéâtres des universités, des personnes qui dans 50 ans seront portées sur les autels, parce que, comme le disait Giorgio La Pira, « la sainteté de notre temps est la sainteté des laïcs », fait observer le cardinal, missionnaire clarétien, rappelant ensuite que Jean-Paul II a élevé aux honneurs des autels près de 522 laïcs.
Mgr Renato Boccardo, Secrétaire général du Governatorato au Vatican, a présenté quant à lui deux « convictions qui traversent le pontificat de Jean-Paul II : l’une est que les hommes ont besoin de modèles à imiter, l’autre qu’il est possible d’être saint aujourd’hui également ».

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ZENIT Staff

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