Robot © Wikimedia Commons / Anonimski

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Intelligence artificielle : ne pas laisser "voie libre" aux machines

Congrès du Conseil pontifical de la culture

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Ne pas laisser la « voie libre » de façon « aveugle » aux machines. C’est l’avertissement du cardinal Gianfranco Ravasi dans le cadre du congrès « L’intelligence artificielle : un défi éthique ? » qui s’est tenu le 6 juillet 2017 à l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, sous l’égide du Conseil pontifical de la culture.
Au cours de la rencontre, des philosophes, des scientifiques et des professeurs universitaires du monde entier se sont penchés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’homme, le travail et la société.
Dans une intervention rapportée par Radio Vatican en italien, le cardinal Ravasi, président du dicastère, a mis en garde contre le risque de laisser la technologie livrée à elle-même, « complètement seule ». Il a invité à « faire en sorte que ces intelligences n’avancent pas de manière aveugle et libre » car le vrai scientifique « n’est jamais seulement technique », il ne laisse pas « la voie libre » aux machines.
Il faut en effet, a-t-il insisté, prendre en compte « le panorama général, tout l’ensemble, tout l’horizon dans lequel nous sommes plongés ». En outre, l’intelligence artificielle est « le fruit de l’intelligence première, primitive, qu’est l’intelligence humaine… il y a toujours à l’origine une source humaine… qui peut juger et arrêter la machine ».
Le cardinal Ravasi a aussi estimé que l’expression ‘humanoïde’ était « problématique ». Et « je trouve un peu ridicule, a-t-il confié, de parler … de ‘personnalité électronique’ ou ‘personnalité informatique’ ». La « personnalité », a-t-il rappelé, est l’apanage de la personne humaine.
Le président du dicastère a prôné une alliance entre le progrès technologique – notamment dans le domaine médical – et le monde « humaniste » : la philosophie, la culture, la théologie. « Ensemble, ils décideront de l’avenir ».
Le p. Paolo Benanti, professeur en neuroéthique et techno-éthique à l’Université pontificale grégorienne, a commenté les propos de l’astrophysicien Stephen Hawking prédisant un espace hyper-connecté : « Nous devons avoir conscience que tout dans la réalité ne s’exprime pas en données… La vraie question est de ne pas rendre (les machines) compétitives avec l’homme, mais … que l’homme puisse réaliser des sociétés meilleures grâce à leur intervention ».
Si les machines « sont des opportunités pour atteindre des objectifs et des succès qui semblaient hier inatteignables », cependant leur impact social peut être lourd, a-t-il fait observer, entre « la fin de certaines formes d’emplois » et « l’amplification du fossé entre riches et pauvres ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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