France : La fertilité et le « malaise de la procréation »

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ROME, Mardi 15 mai 2007 (ZENIT.org) – Le « malaise de la procréation », titre la synthèse de presse de la fondaiton Jérôme Lejeune, en reprenant une tribune de La Croix signée Danielle Moyse, professeur agrégé de philosophie et chercheur associé au Centre d’études des mouvements sociaux (CNRS-EHESS), à propos de l’infertilité.

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Un couple sur six connaîtrait des difficultés au moment où il « décide de faire un enfant ». Ainsi la stérilité, se définit-elle désormais comme « l’absence d’enfant dans le délai prévu ». L’enfant résultant d’un « projet parental », il doit arriver quand on le veut et quand il est programmé, d’où le recours à la procréation médicalement assistée (PMA), quand le calendrier n’est pas respecté.

Dans de nombreux cas, le recours à la PMA franchit sans doute les limites des indications médicales. Ces indications devraient en outre augmenter, d’après les observations scientifiques qui font état d’une dégradation de la fécondité humaine due à la pollution ambiante.

Pour autant, aujourd’hui peut-on dire que l’intervention médicale sait « réparer ce que l’industrialisation aura détruit » ? Corrige-t-elle l’infécondité ? « Peut-elle au mieux, faire autre chose que la différer, et cela ne revient-il pas, dans certains cas, à la reconduire, voire à l’aggraver ? » La PMA, en ne soignant pas les causes de l’infertilité, les contourne et multiplie le risque de prématurité qui lui-même accentue le risque d’infécondité. Selon une étude de Zhu J. L et coll., Br. Med. J., 2006, la PMA accroît le taux de malformations et ce jusqu’à 39% en cas de recours à un traitement de l’infertilité (cf. Synthèse du 05/10/06). « La médecine va-t-elle alors être mise en demeure de recourir à l’interruption médicale de grossesse pour corriger les dégâts de la correction ? »

Par ailleurs, la nécessité d’avoir des « rapports sexuels bien calculés » pour avoir un enfant bien programmé ne menace-t-elle pas la sexualité elle-même « qu’on ne peut réduire à des rapports mécaniques, sans risquer d’en détruire la subtile origine » ?

« Bref, tous ces éléments ne devraient-ils pas nous inciter à comprendre que ce n’est pas par plus de maîtrise que nous restaurerons les dégâts induits par la maîtrise de la nature, mais par une interrogation sur ce que signifie cette moderne manière d’être au monde, qui induit notamment un tel « malaise de la procréation » ? »

Source : La Croix (Danielle Moyse) 15/05/07

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ZENIT Staff

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