Jeunes à l'ouverture du synode 2018 © Vatican Media

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Forum International de la Jeunesse à Rome : Poursuite du chemin synodal

Témoignage d’une jeune Camerounaise auditrice au Synode des évêques

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« J’ai été très bouleversée car je réalisais que j’ai le droit de donner mon avis et que mon avis compte, mon point de vue est attendu. Et directement je me suis sentie vraiment responsable de ce qui allait sortir de ce synode » : c’est le témoignage d’une jeune Camerounaise, Desfortunées, auditrice à la XVème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques en octobre 2018.
Une conférence de presse de présentation du Forum international de la Jeunesse, organisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a eu lieu ce mardi matin 18 juin dans la Salle de presse du Saint-Siège. Le Forum, intitulé « Jeunes en action dans une Église synodale », se tiendra à Sassone di Ciampino (Rome), à la Maison Il Carmelo, du 19 au 22 juin 2019. Il se donne pour objectif de promouvoir la réception et la poursuite du chemin synodal de la XVème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui s’est déroulée du 3 au 28 octobre 2018, sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».
Outre les interventions du p. Alexandre Awi Mello, I.Sch., secrétaire du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, et du p. João Chagas, responsable du Bureau Jeunes du même dicastère, trois jeunes ont pris la parole. Voici l’intervention en français de Mademoiselle Desfortunées Kuissuk Feupeussi, responsable des jeunes de la Communauté de l’Emmanuel au Cameroun, membre du groupe de jeunes de Douala (Cameroun), auditrice à la XVème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques.
HG
Intervention de Desfortunées Kuissuk Feupeussi
Je suis Desfortunées Feupeussi, Camerounaise, responsable des jeunes de la Communauté de l’Emmanuel au Cameroun.
Je suis gestionnaire de la relation client et du marketing sur les réseaux sociaux. Après avoir travaillé 5 années comme responsable commercial à Radio Balafon au Cameroun, j’ai démissionné pour aller à une école d’évangélisation de ma communauté dans le but d’approfondir ma foi et d’être un meilleur témoin du Christ au quotidien. Actuellement, je suis à la recherche d’un nouvel emploi.
En octobre dernier, j’ai eu l’honneur et la grande joie de participer au Synode des évêques sur les jeunes. Ce fut une expérience extraordinaire. Parmi les multiples éléments qui m’ont touchée, je vous en partage un.
Lors d’une pause-café, je faisais connaissance avec un évêque et lors de l’échange il m’a fait part d’une situation difficile qu’il vit avec les jeunes de son diocèse. Il m’a parlé des solutions qu’il avait essayées mais sans satisfaction. Et il m’a dit « Qu’est-ce que tu en penses, Desfortunées ? À ton avis, que pouvons-nous faire pour résoudre cette question avec nos jeunes ? ». Et là j’étais complètement désorientée parce que je n’en revenais pas qu’un évêque me demande à moi des conseils ou des pistes de solutions pour son ministère. Et à ce moment j’ai été très bouleversée car je réalisais que j’ai le droit de donner mon avis et que mon avis compte, mon point de vue est attendu. Et directement je me suis sentie vraiment responsable de ce qui allait sortir de ce synode.
À mon retour du synode, dans mon apostolat avec les jeunes, en pensant à comment répandre la grâce de ce synode, nous avons commencé par organiser une session de formation priante pour les responsables jeunes de la Communauté de l’Emmanuel en Afrique.
Nous étions une quarantaine de jeunes venus de 11 pays d’Afrique, tous réunis au Cameroun début avril dernier pendant 4 jours pour un partage d’expériences et pour réfléchir ensemble, dans la prière, sur la mise en place des propositions synodales dans notre pastorale des jeunes en Afrique.
Avant cette session, les jeunes venant de chaque pays ont travaillé et préparé un exposé sur une partie du document final du synode.
Pendant cette session, nous avons abordé 3 grands thèmes correspondant aux 3 journées de travail que nous avons eues.
La première journée, nous avons partagé sur les principaux défis des jeunes en Afrique aujourd’hui, tout en proposant des solutions concrètes pour les relever. Nous avons souligné le chômage, le poids des traditions, la prolifération des nouvelles religions et des sectes, le manque de formation spirituelle, la sexualité précoce.
Ensuite nous avons parlé de l’accompagnement, le but de notre pastorale jeunes, les qualités d’un bon accompagnateur, les points essentiels du suivi, les éléments qui freinent ou qui défavorisent l’accompagnement, l’intégration du numérique dans notre pastorale jeunes.
Puis nous avons abordé la question de l’accompagnement vocationnel. En tant que responsables jeunes, comment envisageons-nous notre responsabilité dans la pastorale des vocations ? Pourquoi aujourd’hui les jeunes ont-ils des difficultés à s’engager dans le mariage ou la vie religieuse ? Quelles difficultés rencontrent-ils concrètement et quelles propositions concrètes pour y aider les jeunes ?
Enfin nous avons identifié pour chaque pays, les axes prioritaires de la pastorale jeunes ainsi que des méthodes et moyens de retransmission de ce qui a été vécu dans cette session aux autres jeunes dans nos pays.
Au niveau de l’archidiocèse de Douala auquel j’appartiens, nous sommes en train de préparer, avec l’aumônerie diocésaine des jeunes, une session de formation priante pour les responsables jeunes du diocèse comme celle dont j’ai parlé plus haut. Elle aura lieu en septembre prochain et réunira une cinquantaine de jeunes représentant les jeunes des 10 zones de l’archidiocèse de Douala.
Nous pensons le faire avec d’autres diocèses aussi afin que, tous unis à l’Église universelle, nous puissions nous mettre en marche vers cette nouvelle dynamique et cette grâce donnée à notre temps par notre Seigneur à travers ce synode.

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Hélène Ginabat

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