Fête du saint-Sacrement : Une procession relancée à Rome par Jean-Paul II

Benoît XVI préside la messe et la procession eucharistique

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ROME, Jeudi 23 juin 2011 (ZENIT.org) – A l’occasion de la fête du Saint-Sacrement, ce jeudi 23 juin, Benoît XVI a présidé la messe, à 19h, sur le parvis de sa cathédrale, la basilique Saint-Jean-du-Latran. Il a ensuite présidé la procession eucharistique tout au long de la Via Merulana, jusqu’à Sainte-Marie Majeure.Une procession relancée à Rome par Jean-Paul II.

La tradition de cette procession au cœur de Rome a été reprise par Jean-Paul II en 1979.

A Rome, c’est à la fin du XVe siècle, sous Nicolas V, que l’on commença à célébrer la fête du Saint-Sacrement ou « Fête-Dieu » par une procession de Saint-Jean-du-Latran à Sainte-Marie-Majeure.

Mais l’actuelle via Merulana ne fut praticable qu’à partir de 1575, date de la fin des travaux voulus par Grégoire XIII. La tradition s’est ensuite maintenue pendant trois siècles. Mais en 1870, année de la prise de Rome, l’usage est tombé dans l’oubli.

La procession a rassemblé autour du pape et de l’eucharistie ce jeudi soir, à la lumière des flambeaux, les chevaliers du Saint-Sépulcre, les confraternités et associations, notamment eucharistiques, les religieuses et femmes consacrées, des enfants de la première communion, séminaristes, religieux, prêtres, évêques et archevêques, de nombreux fidèles du diocèse de Rome et de différentes parties du monde, notamment les pèlerins présents à l’audience générale de mercredi matin.

Ils avaient pu suivre la célébration sur écran géant aussi à l’intérieur de la cour du palais du Latran et sur la place Saint-Jean.

Le vicaire du pape pour Rome, le cardinal Agostino Vallini, voit dans ces célébrations « un important témoignage de foi et d’unité de la communauté ecclésiale de Rome rassemblée autour de son évêque, le pape Benoît XVI ». Il a invité tout le diocèse à se faire « pèlerins à la suite du ressuscité » pour manifester « la beauté et la joie de la foi dans le Christ ».

L’institution de la fête-Dieu est largement due à une religieuse de Belgique dont le confesseur allait devenir pape : sainte Julienne de Mont-Cornillon (1192-1258). La procession du Latran à Sainte-Marie Majeure date, elle du XVe siècle.

Notons que la fête du « Corpus Domini », du « Saint-sacrement » ou « Fête-Dieu » est maintenue au Vatican à sa place originelle, le jeudi après l’octave de la Pentecôte, tandis que dans de nombreux diocèses, elle est reportée au dimanche suivant pour des raisons pastorales.

La célébration eucharistique est traditionnellement suivie à Rome de la procession sous les platanes de la rue Merulana, cette grande artère qui relie Saint-Jean du Latran à Sainte-Marie-Majeure.

Chaque année, des milliers de pèlerins de Rome et du monde viennent participer à cette manifestation publique de foi eucharistique à laquelle le pape a invité les fidèles ces derniers jours.

Urbain IV institua la fête du Corpus Domini par la bulle Transiturus de hoc mundo et confia alors à saint Thomas d’Aquin la rédaction de textes liturgiques pour cette solennité, qu’il fixait au jeudi après l’octave de la Pentecôte. La fête fut ensuite confirmée par le pape Clément V en 1314.

Mais en amont, le pape Urbain IV avait été, en Belgique, le confesseur de sainte Julienne de Mont Cornillon : c’est à elle que revient le mérite d’avoir demandé au pape l’institution de cette fête.

Orpheline, elle avait été recueillie à l’âge de cinq ans, avec sa sœur Agnès, d’un an son aînée, par les Augustines du Mont-Cornillon, près de Liège. Comme les religieuses soignaient les lépreux, elles vécurent d’abord en retrait, à la ferme. Mais à quatorze ans, Julienne fut admise parmi les sœurs.

Une vision, dont elle fut favorisée deux ans plus tard, est à l’origine de ses efforts pour faire instituer la Fête-Dieu en l’honneur du Saint-Sacrement.

Cependant, devenue prieure, Julienne se heurtait à de cruelles incompréhensions : on la traitait de fausse visionnaire. Ses visions, et son interprétation rigoureuse de la règle augustinienne, la firent chasser deux fois du monastère.

La première fois, l’évêque la rappela. La seconde, en 1248, elle se réfugia dans le Namurois, auprès d’un monastère cistercien, avant d’embrasser la vie d’ermite recluse, à Fosses.

L’abbaye cistercienne de Villers, entre Bruxelles et Namur, lui offrit une sépulture, aussi l’iconographie la représente-t-elle parfois revêtue de l’habit des Cisterciennes.

Cependant, relayés par la bienheureuse Eve de Liège (+ v. 1266), ses efforts ne furent pas vains, car la fête du Saint-Sacrement fut introduite dans son diocèse. Et elle allait être étendue à toute l’Eglise par Urbain IV, six ans après sa mort. C’est lui qui a célébré la première fête solennelle à Orvieto, avec une grande solennité.

La solennité du « Corpus Domini » remonte en effet à 1264, lorsque, accueillant les dévotions eucharistiques nées aux XIIe et XIIIe siècles, en réaction contre les doctrines niant la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés.

C’est aussi à cette époque que remonte le « miracle de Bolsena », ville du bord du lac qui porte son nom, dans le Latium, au nord de Rome. Un prêtre de Bohème, Pierre de Prague, vint à douter de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, alors qu’il célébrait la messe : il vit alors des gouttes de sang couler de l’hostie, tachant le linge d’autel, et la pierre. Informé du fait, le pape demanda qu’on lui remette les linges sacrés et il fit lui-même le déplacement pour les recevoir, accompagné de toute la cour pontificale.

Les événements sont relatés par les fresques de la cathédrale d’Orvieto. Une grande partie des reliques y sont conservées : l’hostie, le corporal et les purificatoires de lin.

A Bolsena, on peut encore voir l’autel du miracle dans la basilique Sainte-Christine, ainsi que quatre pierres tachées de sang.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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