Europe/Evêques: L’Union européenne devant le défi du terrorisme

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Conclusions de la Réunion plénière de la COMECE

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ROME, Vendredi 23 novembre 2001 (ZENIT.org) – Les évêques européens souhaitent que les mesures européennes prises dans le contexte actuel permettent « d´équilibrer la liberté, la sécurité et la justice », ils encouragent la promotion du « dialogue interreligieux » et espèrent que les décideurs « s´attaquent aux racines profondes du terrorisme ». Ils préparent une déclaration à l´occasion du Conseil européen de Laeken (Belgique) à la mi-décembre.

La Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) a tenu sa session plénière d’automne à Bruxelles, les 22-23 novembre 2001.La COMECE est une Commission des Conférences épiscopales catholiques des Etats membres de l’Union européenne. Les Conférences épiscopales de la République tchèque, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Suisse sont des membres associés. Le thème principal de cette session était  » L’UE devant le défi du terrorisme « .

Le 17 septembre 2001, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis, le Comité Exécutif de la COMECE a publié une déclaration intitulée  » Un appel à la justice, à la responsabilité et à la conversion des cœurs « . Lors de la réunion plénière, les Evêques ont discuté des implications à long terme pour l’Union européenne des attentats terroristes, avec António Vitorino, Commissaire européen chargé de la Justice et des Affaires intérieures, le Général Philippe Morillon, Membre du Parlement européen, et Christoph Heusgen, Directeur de l’Unité de planification de la politique et d’alerte rapide du Conseil de l’Union européenne, rappelle un communiqué de la COMECE.

Equilibrer la liberté, la sécurité et la justice

« Les Evêques, explique le communiqué, ont été informés des mesures destinées à combattre le terrorisme proposées par la Commission européenne, par exemple une définition commune du terrorisme et l’introduction d’un mandat d’arrêt européen, qui devraient être acceptées par les Ministres européens de la Justice et des Affaires intérieures, les 6-7 décembre 2001 ».

Les évêques se montrent soucieux du sort des membres les plus vulnérables des sociétés européennes comme les demandeurs d’asile et les membres de minorités ethniques. « La création d’un espace européen de liberté, de sécurité et de justice, dans lequel les droits et les libertés de tous seront protégés, est un développement très précieux, constatent les évêques. La COMECE met en évidence le fait que l’équilibre entre le besoin de sécurité et la protection des droits et des libertés fondamentales doit être respecté. Elle s’inquiète du risque que des projets législatifs soient adoptés trop rapidement (sans une profonde réflexion préalable) en réponse à la menace terroriste actuelle, ce qui pourrait entraîner l’érosion d’une telle protection et encourager, par inadvertance, une discrimination contre certains membres de notre société, déjà parmi les plus vulnérables, tels que les demandeurs d’asile et les membres de minorités ethniques ».

Promouvoir le dialogue interreligieux

A propos de la relation entre différentes communautés religieuses en Europe, le communiqué précise: « La COMECE a salué le fait que l’Union européenne rejette  » tout amalgame entre des groupes de terroristes fanatiques et le monde arabe et musulman  » et demande instamment à la Commission européenne et à la future présidence espagnole de mettre en œuvre l’appel du Conseil européen de Gand (19 octobre) pour  » un dialogue d’égal à égal entre nos civilisations, notamment dans le cadre du processus de Barcelone mais également par une politique active d’échanges culturels « . « 

C´est pourquoi la COMECE encourage le dialogue interreligieux. « Les Evêques soulignent le fait qu’un vrai dialogue entre les cultures et les civilisations doit inclure un dialogue entre les religions. Le dialogue interreligieux est beaucoup plus que de la tolérance religieuse ; c’est un engagement sérieux et continu, basé sur le respect mutuel. Pour promouvoir ce dialogue dans la région euro-méditerranéenne, l’Union doit clairement définir ses objectifs, les paramètres du dialogue et les participants. La COMECE a participé à la réunion des représentants religieux à Tolède (qui a précédé la Conférence de Barcelone en 1995) et est prête à aider les institutions européennes pour relancer cet élément essentiel du processus de Barcelone ».

S’attaquer aux racines profondes du terrorisme

A propos des racines « profondes » du terrorisme, les évêques rappellent les inégalités de ressources entre les nations du monde: « La liberté et l’indépendance dont nous jouissons en Europe ne sont pas partagées par tout le monde, et l’absence de moyens d’expression démocratiques peut entraîner l’extrémisme fanatique. L’inégalité matérielle, dans un monde où 20 % des personnes contrôlent 80 % des richesses, peut aussi être un terrain propice pour le terrorisme ».

Les évêques encouragent la lutte contre la pauvreté dans le monde et pour plus de justice. « C’est pourquoi la COMECE demande à l’Union européenne de redoubler d’efforts pour réduire la pauvreté, pour promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit, et pour contribuer à établir un ordre mondial plus juste, continue le communiqué. (Un rapport des Evêques de la COMECE préparé par un groupe d’experts internationaux et intitulé  » La Gouvernance mondiale : notre responsabilité pour faire de la globalisation une opportunité pour tous  » a été publié le 24 octobre 2001) ».

Dans le cadre de cette reconnaissance de responsabilité, le communiqué conclut: « Les Evêques demandent aussi à l’UE d’assumer ses responsabilités dans des régions apparemment oubliées par les mass médias, comme l’Angola ou le Soudan, où des conflits de longue date sont aggravés par l’exploitation des ressources naturelles, dans laquelle des compagnies ayant leur siège en Europe sont parfois impliquées ».

Le Conseil européen de Laeken

Enfin, la même source annonce que les Evêques ont discuté du débat actuel sur l’avenir de l’Union européenne et feront une déclaration à ce sujet, le 4 décembre 2001, en vue du Conseil européen de Laeken (14-15 décembre).

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ZENIT Staff

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