Messe Cartagena, Zone portuaire de Conteca 10/09/2017, capture CTV

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«Esclaves de la paix pour toujours», une mission pour la Colombie

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Message du pape depuis Cartagena

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Se faire « esclaves de la paix pour toujours », le pape François a laissé ce message final à la Colombie et aux Colombiens, au terme de la messe dominicale, ce 10 septembre 2017, à Cartagena, au cinquième et dernier jour de son voyage, sur le thème du « premier pas » et avec ce thème du jour: « dignité de la personne et droits de l’homme ».
Arrivé à Bogota, mercredi 6 septembre, le pape y a passé la journée de jeudi 7 (« artisans de paix, promoteurs de la vie »), avant de se rendre à Villavicencio le 8 (« réconciliation avec Dieu, avec les Colombiens, avec la nature »), et à Medellin le 9 (« vie chrétienne, vie de disciple »).
Cartagena est la quatrième et dernière ville visitée par le pape qui s’est envolé de là pour Rome ce dimanche soir, vers 19h20 (2h20 à Rome). Il était venu pour contribuer à consolider la volonté de paix, dans le sillage de l’accord conclu entre le gouvernement et la guérilla des FARC, en novembre 2016, à Cuba, après 52 ans d’un conflit meurtrier qui a fait quelque 7 millions de déplacés à l’intérieur du pays et environ un million de victimes: blessés, mutilés, et des centaines de milliers de morts.
Au terme de la messe, le pape a ajouté quelques paroles de remerciement et il a évoqué le thème de son voyage pour dire que maintenant « faire le premier pas » ne suffit plus: « Ne nous arrêtons pas à « faire le premier pas », mais continuons à marcher ensemble chaque jour pour aller à la rencontre de l’autre, à la recherche de l’harmonie et de la fraternité. Nous ne pouvons pas faire du sur-place. »
Plus encore, la paix que la Colombie retrouve progressivement a en quelque sorte vocation à être contagieuse, notamment face à la crise qui frappe le Venezuela voisin. Des paroles très fortes ont jailli : « Colombie, a dit le pape, ton frère a besoin de toi, va à sa rencontre en apportant une embrassade de paix, délivrée de toute violence. Esclaves de la paix pour toujours. » Voilà le service de la paix donné pour ainsi dire comme mission à la Colombie.
Et l’image renvoie à saint Pierre Claver, qui se désignait lui-même comme l’ « esclave des noirs pour toujours », du fait de sa détermination « héroïque » – a dit le pape – à leur service. Justement, la messe a été célébrée en présence de reliques des deux saints, Pierre Claver et Maria Bernarda, cités dans l’homélie, et devant quelque 800 000 personnes, selon la presse colombienne.
Dans cette homélie, le pape a recommandé une rencontre en vérité, pour construire la réconciliation : « Nous pouvons grandement contribuer à ce nouveau pas que veut faire la Colombie. Jésus nous signale que ce chemin de réinsertion dans la communauté commence par un dialogue à deux. Rien ne pourra remplacer cette rencontre réparatrice. Aucun processus collectif ne nous dispense du défi de nous rencontrer, de clarifier, de pardonner. »
« Les blessures profondes de l’histoire ont nécessairement besoin d’instances où l’on rend justice, où l’on donne la possibilité aux victimes de connaître la vérité, où le dommage est convenablement réparé et où il y a des actions claires pour éviter que ces crimes ne se répètent », a reconnu le pape a lancé un appel spontané et applaudi à lutter efficacement contre le trafic de la drogue.
« Mais cela nous place seulement au seuil des exigences chrétiennes, a-t-il fait observer. Il nous est demandé de générer «d’en bas» un changement culturel : à la culture de la mort, de la violence, répondons par la culture de la vie, de la rencontre. »
Enfin, le pape a recommandé de faire progresser la paix avec le Christ: « « Faire le premier pas » c’est surtout aller à la rencontre des autres avec le Christ, le Seigneur.» Il l’a redit ensuite dans un « tweet » sur son compte @Pontifex_fr.
A la fin de la messe, le pape a été salué au nom de l’assemblée par l’archevêque de Cartagena, Mgr Jorge Enrique Jiménez Carvajal, de la Congrégation de Jésus et Marie (CIM).
Au moment où il parlait, l’esplanade était éclairée peu à peu par la lumière dorée du soleil couchant. Il a remercié le pape, la voix coupée par l’émotion, d’avoir célébré la messe dominicale avec cette région, d’être avec eux au moment où le soir tombait. Ses remerciements se sont élargies aux autorités et à tous ceux qui not rendu ce voyage possible.
Il a offert au pape un cadeau dans un coffret (un calice ?) et il a reçu de lui le traditionnel calice que le pape laisse aux diocèses qu’il visite. Un moment de complicité et d’affection fraternelle.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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