Messe au Stade du Caire, Egypte © L'Osservatore Romano

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Egypte : aimer "amis et ennemis", le pape envoie les catholiques en mission 

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Il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant, affirme-t-il lors d’une messe au Caire

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Au deuxième jour de son voyage en Egypte, le 29 avril 2017, le pape a envoyé les catholiques en mission : « La vraie foi est celle qui nous rend plus charitables, plus miséricordieux, plus honnêtes et plus humains (…). N’ayez pas peur d’aimer tout le monde, amis et ennemis ». Au cours de la messe qu’il a présidée dans la matinée au stade “Air Defense Stadium” du Caire, il a mis en garde : « Il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant, un hypocrite ! »
Lors de la célébration en plein air au stade militaire, en présence de 15 000 personnes, le pape a invité à aller à la rencontre du vrai Dieu. En surmontant sa propre « idée de Dieu, d’un dieu créé à l’image et à la ressemblance de l’homme ».
« Si nous ne laissons pas rompre le voile qui obscurcit nos yeux, si nous ne rompons pas l’endurcissement de notre cœur et de nos préjugés, nous ne pourrons jamais reconnaître le visage de Dieu », a-t-il averti devant les communautés catholiques des sept rites et en présence de représentants coptes orthodoxes et musulmans de l’université Al-Azhar : « Nous ne pouvons pas rencontrer Dieu sans crucifier d’abord nos idées limitées d’un dieu qui reflète notre compréhension de la toute-puissance et du pouvoir ».
En effet, a souligné le pape, « la toute-puissance de Dieu n’est pas la toute-puissance de la force, de l’autorité » mais « la toute-puissance de l’amour, du pardon et de la vie ». Mais pour le rencontrer il faut que l’homme « touche le fond de l’échec et de l’incapacité », qu’il se défasse « de l’illusion d’être le meilleur, d’être autosuffisant, d’être le centre du monde ».
Il vaut mieux ne pas croire
« L’unique extrémisme admis pour les croyants est celui de la charité !, a lancé le pape François dans son homélie traduite au fur et à mesure en arabe par son secrétaire égyptien Yoannis Lahzi Gaid. Toute autre forme d’extrémisme ne vient pas de Dieu et ne lui plaît pas ! »
C’est dans cette optique qu’il a envoyé les catholiques en mission : « retournez à (…) votre vie quotidienne, à vos familles, à votre travail et à votre chère patrie, pleins de joie, de courage et de foi. (…). N’ayez pas peur d’aimer tout le monde, amis et ennemis, car c’est dans l’amour vécu que résident la force et le trésor du croyant ! »
« Il ne vaut pas la peine, a alors prévenu le pape, de remplir les lieux de culte, si nos cœurs sont vidés de la crainte de Dieu et de sa présence ; il ne vaut pas la peine de prier, si notre prière adressée à Dieu ne se transforme pas en amour du frère ; beaucoup de dévotion ne vaut pas la peine, si elle n’est pas animée par beaucoup de foi et par beaucoup de charité ; il ne vaut pas la peine de soigner l’apparence, car Dieu regarde l’âme et le cœur et déteste l’hypocrisie. Pour Dieu il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant, un hypocrite ! »
« La vraie foi, a-t-il expliqué, est celle qui nous rend plus charitables, plus miséricordieux, plus honnêtes et plus humains ; c’est celle qui anime les cœurs pour les porter à aimer tout le monde gratuitement, sans distinction et sans préférences ; c’est celle qui nous conduit à voir dans l’autre non pas un ennemi à vaincre, mais un frère à aimer, à servir et à aider ; (…) qui nous conduit au courage de pardonner à celui qui nous offense ; de tendre la main à celui qui est tombé ; à vêtir celui qui est nu ; à donner à manger à celui qui a faim ; à visiter le détenu ; à aider l’orphelin ; à donner à boire à celui qui a soif ; à aller au secours de la personne âgée et de celui qui est dans le besoin ».
« La vraie foi, a insisté le pape François, est celle qui nous conduit à protéger les droits des autres, avec la même force et avec le même enthousiasme avec lesquels nous défendons les nôtres ».
La messe, rythmée de mélodies orientales, s’est déroulée en arabe et en latin. Au moment de l’offertoire, des enfants en costume égyptien traditionnel ont entouré l’autel, les mains chargés de fleurs. La prière universelle a été déclinée en arabe, espagnol, en anglais, en français et en italien.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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