Sommet sur l'économie, capture @ Casina Pio IV

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Economie au sommet: «Les marchés au service des gens», par J. Stiglitz

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« Tout d’abord la planète et tout d’abord les gens: c’est ce qui compte »

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La crise du capitalisme « s’étend également à l’éthique et à la morale », affirme l’Américain Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel d’économie en 2001 et membre de l’Académie pontificale des sciences sociales : c’est pourquoi, explique-t-il, un nouveau contrat social est nécessaire, qui met « les marchés au service des gens » et non les gens au service des marchés et empêche « les comportements individualistes exaspérés ».

C’est ce que Joseph Stiglitz a dit en intervenant à une conférence sur les Nouvelles formes de solidarité (Vers l’inclusion, l’intégration et l’innovation fraternelles) organisée le 5 février, au Vatican, indique Vatican News en italien du 6 février 2020. Conférencier à l’Université de Columbia, auteur de plusieurs essais, dont le nouveau « Peuple, pouvoir et profits: le capitalisme progressiste pour une ère de mécontentement » sortira en Italie en mai, Stiglitz est aujourd’hui l’une des voix les plus fortes du critique de la mondialisation et du néo-libéralisme.

Aujourd’hui, estime l’économiste américain, il est essentiel de travailler à partir de l’éducation sur des systèmes alternatifs qui ne sont pas basés sur l’idolâtrie de l’argent : « Nous devons développer des programmes et des études basés sur le concept de l’économie circulaire, qui réduit l’utilisation des ressources naturelles et les réutilise, en éduquant sur la durabilité environnementale et en donnant la priorité aux personnes », a dit Joseph Stiglitz dans l’interview à Vatican News.

Il a expliqué que dans son discours au symposium il avait « décrit les multiples aspects de la crise du capitalisme » : « J’ai attribué la plupart de ces crises à des marchés sans règle, au néo-libéralisme, a dit Stiglitz, et j’ai suggéré un moyen de surmonter cela, un moyen de réformer l’économie de marché et le capitalisme par un meilleur équilibre entre les marchés, les gouvernements, la société civile et en créant une large écologie des accords institutionnels, en mettant davantage l’accent sur les ONG, les coopératives, cherchant ainsi à introduire une plus grande solidarité ainsi qu’une plus grande égalité. »

L’économiste a souligné que les pays pouvaient « faire face à la fois à la crise des inégalités et à la crise climatique, grâce à des politiques qui créent une plus grande justice sociale et environnementale ».

Il a aussi évoqué « un sujet particulier » en décrivant « les différentes réformes qui devraient être faites au niveau national et international, en termes de dépenses fiscales », « en mettant l’accent sur un aspect particulier qu’est la crise de la dette à laquelle beaucoup de pays sont confrontés ».

Le lauréat du prix Nobel a expliqué que pour avoir dans l’avenir les systèmes économiques plus égalitaires pour tous, il faut « faire beaucoup de choses » , car « il n’y a pas de baguette magique » : « Nous devons réécrire les lois de l’économie nationale, de l’économie mondiale pour réduire le pouvoir des multinationales, a-t-il dit, réduire la fraude et l’évasion fiscales, créer un système fiscal plus efficace, donner aux travailleurs un plus grand pouvoir de négociation, encourager la négociation collective , renforcer les syndicats. Nous devons nous assurer que les multinationales n’accordent pas seulement de l’importance à leurs actionnaires, mais à toutes les parties prenantes, y compris les clients, les travailleurs, les communautés dans lesquelles ils travaillent et la planète sur laquelle nous vivons. »

Selon l’économiste, il faut aussi « repenser nos accords internationaux » : « Mais pas comme le dit le président Trump, c’est-à-dire « l’Amérique d’abord » ou quiconque avant tout le monde, a souligné Stiglitz. Tout d’abord la planète et tout d’abord les gens: c’est ce qui compte. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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