Matt Talbot © Wikimedia commons / Keresaspa

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Dublin 2018 : le pape priera devant les reliques du vénérable Matt Talbot

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Hommage au « saint buveur » qui lutta contre l’alcoolisme

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Le pape François fera une halte de prière devant les reliques du vénérable Matt Talbot (1856-1925), dans l’après-midi du samedi 25 août 2018, au premier jour de sa visite à Dublin, en Irlande, pour la Rencontre mondiale des familles (21-26 août). Il s’arrêtera pour vénérer les reliques du « saint buveur » au cours du trajet qui le conduira à la pro-cathédrale de St Mary.
Il s’agit d’une figure très aimée dans le pays : alcoolique depuis son adolescence, cet ouvrier de Dublin parvint à se libérer du vice de l’alcoolisme et devint bienfaiteur des plus nécessiteux. Le quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire publie sa biographie.
Né en 1856, Matt est un élève très indiscipliné : à douze ans, on l’envoie travailler comme serveur dans un dépôt de vin et de bière et il rentre chez lui ivre de bière forte. On lui trouve un autre travail sur les quais du port : il rentre chez lui ivre de whisky. À dix-sept ans, il vend jusqu’aux chaussures et aux chaussettes qu’il porte pour s’acheter à boire. À vingt-sept ans, il boit tout le peu qu’il gagne.
Un jour, il fait vœu de ne pas boire pendant trois mois, mais sa souffrance est telle qu’il jure à sa mère qu’il recommencerait dès la fin des trois mois. Ce vœu est le début de sa conversion. Il commence à aller tous les jours à la messe à cinq heures du matin et à communier. Il ne rompt jamais son vœu et non seulement il se débarrasse du vice de la boisson, mais il cesse aussi de dire des grossièretés. Dès lors, il veut dormir sur deux planches, priant et jeûnant beaucoup. Il trouve un travail dans un dépôt de bois.
« D’un tempérament toujours joyeux, lit-on dans sa biographie, plutôt fruste dans ses manières, il finit par dominer, par sa force de caractère, l’environnement qui l’entourait. Il ne faisait jamais de reproches à personne, ne prononçait jamais de discours religieux, mais là où il travaillait les vols cessèrent, on n’entendit plus de grossièretés. » Lors des graves troubles de 1913-1914, Matt reste aux côtés des travailleurs, tout en refusant de participer aux manifestations et aux piquets de grèves.
Il prie à toutes les pauses et après la mort de sa mère, avec laquelle il partage un misérable logement dans une maison populaire, sa prière se fait continuelle. Sa lecture principale est la Bible, spécialement les Évangiles. Il trouve moyen de devenir bienfaiteur des pauvres, réduisant au minimum ses dépenses personnelles.
Quasiment analphabète, Matt Talbot écrivait des annotations spirituelles, remplies de fautes de grammaires mais d’une grande profondeur, rappelant notamment : « Le Royaume des cieux fut promis non pas à ceux qui ont du bon sens ou qui sont instruits, mais à ceux qui sont semblables aux enfants ».
Il meurt d’une attaque cardiaque en 1925, dans une rue de Dublin.
Le corps de Matt Talbot, revêtu de l’habit de tertiaire franciscain, est enterré dans la fosse du cimetière de Glasnevin, que lui avaient acheté les jésuites de Saint François Xavier à Dublin.
Sa cause de canonisation a été ouverte en 1931 et, le 3 octobre 1975, le pape Paul VI proclame ses vertus héroïques. Aujourd’hui, les reliques de Matt Talbot reposent dans l’église Notre-Dame-de-Lourdes à Dublin.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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