Statue de Notre Dame de Fatima © courtoisie du sanctuaire

Statue de Notre Dame de Fatima © courtoisie du sanctuaire

“Dans les apparitions de Fatima, un message d’espérance”, par le card. Sodano

Print Friendly, PDF & Email

Intervention à l’ambassade du Portugal près le Saint-Siège

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

“Dans les apparitions de Fatima, un message d’espérance”: le cardinal doyen du collège cardinalice, Angelo Sodano, est intervenu sur ce thème à Rome, à l’ambassade du Portugal près le Saint-Siège, ce 15 mars 2017 dans l’après-midi, en présence de l’évêque de Leiria-Fatima, Mgr Antonio Augusto Dos Santos Marto.
C’est le cardinal Sodano qui avait été, on s’en souvient, chargé par Jean-Paul II de présenter le « troisième secret » du message de la Vierge Marie à Fatima, au terme de la béatification des deux pastoureaux, Francisco et Jacinta, le 13 mai 2000. Son intervention d’auourd’hui, publiée dans L’Osservatore Romano du 16 mars, s’inscrit dans la préparation du pèlerinage du pape François les 12 et 13 mai prochains.
Il s’agit, souligne le cardinal Sodano, de chercher à comprendre le sens de ces événements historiques pour aujourd’hui: « Le centenaire des apparitions mariales survenues à Fatima en 1917 nous conduit à réfléchir à la signification, pour l’Eglise et pour le monde, de cet événement extraordinaire. L’histoire est maîtresse de vie, disaient les anciens Romains : historia magistra vitae. Se souvenir des événements de Fatima peut nous faire mieux comprendre la présence providentielle de Dieu dans les affaires humaines. »
Il se souvient du récit des apparitions « en famille et en paroisse » et du « grand réconfort » apporté, « pendant les années tragiques de la dernière guerre mondiale », par « les paroles que la Vierge a dites aux trois pastoureaux en juillet 1917,  face aux événements douloureux de l’époque » : « C’étaient des paroles pleines d’espérance : ‘A la fin, mon cœur immaculé triomphera !’ »
Il témoigne : « Il nous semblait déjà alors que le message de Fatima était non seulement un appel à la conversion et à la prière, mais qu’il était aussi une invitation à l’espérance, en nous rappelant la présence continue de Dieu au milieu de nous, même aux heures les plus tragiques de l’histoire. La Vierge semblait nous rappeler les paroles adressées par Jésus à ses disciples : ‘Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais ayez confiance ! J’ai vaincu le monde’ (Jean 16, 33). »
Puis vient le moment de son ordination sacerdotale: « J’ai donc grandi dans une atmosphère mariale, qui était d’ailleurs typique de nos populations piémontaises. Devenu prêtre en 1950, j’ai eu la possibilité de faire toujours mieux l’expérience de la mission de la Sainte Vierge Marie dans la communauté chrétienne. Et davantage encore, lorsque, en 1961, j’ai été appelé au service du Saint-Siège, sous le pontificat du pape Jean XXIII. »
Ensuite, en Amérique latine – Equateur, Uruguay, Chili – le cardinal piémontais confie avoir « découvert encore mieux les signes de la présence de Marie dans la vie de l’Eglise ». Et une fois rappelé à Rome, en 1988, par le pape Jean-Paul II, il dit avoir toujours été « édifié de la profonde dévotion mariale », du pape qui avait choisi comme devise le totus tuus à Marie.
Mais il souligne que la même attitude s’est retrouvée chez Benoît XVI et se retrouve encore aujourd’hui chez le pape François dont le pèlerinage à Fatima a pour thème : « Avec Marie, pèlerin dans l’espérance et dans la paix ».
Le cardinal Sodano cite l’étude du théologien Stefano De Fiores (1933-2012) et son livre « Pourquoi Dieu nous parle par Marie. La signification des apparitions mariales aujourd’hui » (Perché Dio ci parla mediante Maria. Significato delle apparizioni mariane nel nostro tempo, Cinisello Balsamo, Edizioni San Paolo, 2011). Le monfortain italien y rappelle que le baptisé n’a pas besoin d’autre chose, pour trouver Dieu, que de l’Ecriture et la tradition. Mais il ajoutait que « Dieu peut toujours intervenir dans l’histoire humaine. Ce qui explique aussi les interventions surnaturelles opérées par Dieu par Marie et par de nombreux saints. Ce sont des interventions qui, au cours des siècles, ont aidé de nombreux chrétiens à découvrir toujours mieux la volonté de Dieu. »
Le cardinal Sodano y voit le même message chez saint Paul : « N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, examinez toute chose, retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5, 19-21). Et dans le Catéchisme de l’Eglise catholique: « Cependant, même si la Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles » (n. 66).
« C’est ainsi, commente le cardinal Sodano, que l’on comprend la richesse du magistère de l’Eglise à propos de la mission de la Mère de Dieu et des saints, dans la réalité de l’histoire humaine. C’est aussi ainsi que l’on prend conscience du développement progressif du culte marial au cours des siècles. »
Il cite le cardinal Manuel Gonçalves Cerejeira, défunt patriarche de Lisbonne qui disait: “Ce n’est pas l’Eglise qui a imposé Fatima au monde, mais c’est Fatima qui s’est elle-même imposée au monde”, pour que “tous les hommes se souviennent de Jésus Sauveur qui est “venu dans le monde pour que tous aient la vie et l’aient en abondance” (Jn 10, 10).
Il cite aussi un article de l’évêque de Leiria-Ftima, Mgr Antonio Dos Santos Marto, publié en Italie par «Vita e Pensiero», sous le titre: “Fatima, le XXe siècle et le mystère de l’iniquité” qui concluait notamment : « Grâce et miséricorde. Ces paroles de la dernière apparition de la Vierge à Lucie, à Tuy, sont la synthèse du message de Fatima et de la révélation du Dieu plein de compassion (…) qui se penche sur toutes les souffrances humaines » (2017, 1, p. 54).
Finalement, pour le cardinal Sodano, ces apparitions de Marie viennent rappeler les paroles et la présence de Jésus : « C’est donc un message d’espérance qui vient à nous de la célébration du centenaire des apparitions de la Très sainte Vierge Marie à Fatima. Les épreuves de la vie et les tragédies du monde peuvent être nombreuses et graves, mais l’amour de Dieu pour nous est plus grand encore. Depuis le sanctuaire de Fatima ; la Mère de Jésus semble vouloir nous rappeler les paroles adressées par Jésus à ses disciples avant son Ascension au Ciel : « Ayez confiance, j’ai vaincu le monde. Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des siècles » (Matthieu 28, 20). »

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel