Rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille - Photo: Ministère des Affaires étrangères de Cuba

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Cyrille et François : les étapes de la rencontre

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«Un pas œcuménique particulièrement important»

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 « Cette rencontre des Primats de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe russe, préparée de longue date, sera la première dans l’histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Églises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou souhaitent qu’elle soit aussi un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté. Ils invitent tous les chrétiens à prier avec ferveur afin que Dieu bénisse cette rencontre, qu’elle produise de bons fruits », déclare le P. Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège qui a expliqué les étapes de cette rencontre, le 5 février.
Le patriarche Cyrille arrive en visite officielle à La Havane dès ce 11 février ; il s’agit de sa première visite officielle en Amérique latine.
Vendredi, 12 février, le pape part de Rome pour son voyage au Mexique, à l’avance par rapport au programme prévu.
Il arrive à La Havane à 14h, heure locale (20h à Rome), à l’aéroport José Marti où il sera reçu par le président Raul Castro.
L’affiche officielle du ministère cubain des Affaires étrangères annonce: « Cuba, terre de rencontre, de dialogue et de paix. Rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie ».
A 14h45, ce sera la rencontre avec le patriarche Cyrille. L’entretien privé devrait durer environ deux heures et s’achèvera par la signature d’une déclaration commune : les textes sont en russe et en italien, le pape et le patriarche les signent tous les deux puis se les échangent.
Pour finir, deux brefs discours du patriarche et du pape sont prévus: « non pas des discours préparés, avec un texte long ou compliqué, mais lus comme une expression spontanée, personnelle de sentiments en cette extraordinaire et belle occasion », précise le père Lombardi.
Le départ du pape pour le Mexique est prévu pour 17h30. La halte à Cuba ne change pas le programme de ce voyage.
Le père Lombardi a souligné l’importance « extraordinaire » de cette rencontre qui n’est pas une rencontre «  improvisée », a-t-il dit, mais « a mis deux ans à mûrir » : « Et le fait que tous les deux – le patriarche et le pape – aient prévu des voyages en Amérique latine, a constitué une formidable circonstance pour la mettre sur pied ».
Puis le père Lombardi a précisé que le patriarche Cyrille est « marqué par une très longue histoire d’engagement œcuménique et de participation aux relations avec les autres Eglises » : aux côtés du patriarche Alexis II (1929-2008), il était responsable des relations extérieures. Le patriarche « avait donc beaucoup de relations œcuméniques et connaissait très bien la situation de l’œcuménisme ». Il est venu à Rome « pour la consécration d’une église orthodoxe et il avait rencontré le pape Benoît XVI, mais à l’époque il n’était pas encore patriarche ».
C’était le 7 décembre 2007. Le futur patriarche avait notamment déclaré à Radio Vatican  : « Catholiques et orthodoxes sentent qu’ils appartiennent à une seule famille parce qu’ils partagent les mêmes valeurs chrétiennes (…). Pour surmonter les divisions, la chose la plus importante c’est que l’Orient et l’Occident cessent de se considérer comme des étrangers. Ils doivent se sentir membres d’une unique famille et ils doivent prendre conscience qu’ils ont besoin l’un de l’autre. » Le futur patriarche s’est aussi rendu à Rome en avril 2005 pour l’inauguration du pontificat de Benoît XVI. Il a offert un concert à Benoît XVI, en 2010, lui adressant un message fraternel. Il a écrit une lettre au pape émérite après son renoncement, il y a aujourd’hui trois ans, le 11 février 2013.
Pour l’inauguration du pontificat du pape François, le patriarche lui a offert une icône de la Mère de Dieu et son livre : Liberté et responsabilité.
Autre « aspect important » du cadre dans lequel aura lieu cette rencontre est « l’annonce d’un concile panorthodoxe pour juin prochain », a ajouté le P. Lombardi : « Le développement de relations positives entre l’Eglise catholique et les grandes Eglises orthodoxes permet de nous sentir plus proches, pour suivre avec grand intérêt et participation, et accompagner de nos prières, cet événement très important », a ajouté le père Lombardi.
Il a aussi précisé que le patriarche Bartholomée « a naturellement et dûment été informé de cette rencontre » : « Il s’est dit heureux et satisfait de ce pas en avant sur le chemin des bonnes relations œcuméniques entre l’Eglise catholique et la plus grande Eglise orthodoxe. »
L’Eglise orthodoxe russe est en effet la plus nombreuse: les deux tiers des orthodoxes dans le monde, environ 200 millions, dépendent du patriarcat de Moscou : « La rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou est donc un pas œcuménique particulièrement important », a conclu le P. Lombardi.
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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