Pranita Biswasi, capture CTV

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Suède: changements climatiques, "les moins responsables sont les plus touchés"

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Témoignage d’une jeune luthérienne de l’Inde, à Malmö

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« C’est l’injustice qui est au cœur du problème: que les moins responsables sont les plus touchés » par le changement climatique, affirme l’Indienne Pranita Biswasi. Membre de l’Église évangélique luthérienne de Jeypore, elle a présenté son témoignage lors de l’événement œcuménique de Malmö, en Suède, à l’occasion de la visite du pape François, en présence de Mgr Munib A. Younan, président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), le 31 octobre 2016.
La jeune Indienne de 26 ans a témoigné du changement climatique et de son impact catastrophique sur la vie des agriculteurs de sa petite ville de Jeypore, dans l’État d’Odisha. « Pranita, je t’encourage à poursuivre ton engagement en faveur de notre maison commune », a dit le pape François après avoir écouté le témoignage.
« Ne gardez jamais le silence, a demandé Mgr Munib A. Younan aux jeunes. Le monde n’est détenu par aucun d’entre nous, et certainement pas par les entreprises et les gouvernements. (…) Comme dit le psalmiste, ‘la terre’ est celle du Seigneur. »
Pranita Biswasi, qui détient une maîtrise en sciences de l’environnement, a parlé de « l’Inde rurale » où « près de 1,3 milliard de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté ».
« Lorsque la sécheresse et les inondations réduisent ou anéantissent les récoltes, a-t-elle raconté, de nombreux agriculteurs, en majorité des hommes, se suicident par frustration de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille et rembourser les énormes prêts qu’ils ont contractés pour accroître leur productivité ». Ainsi, c’est « la femme qui lutte pour payer la dette et nourrir les enfants ».
En outre, « beaucoup de maisons rurales manquent de services de base, a-t-elle poursuivi, la plupart des femmes marchent de longues distances pour aller chercher de l’eau et du bois de chauffage. La fumée inhalée pendant la cuisson affecte la santé de la femme et peut causer des maladies incurables ».
Pranita a été témoin en 2013 d’ « une grande dévastation » causée dans sa province par le cyclone Phailin. « Des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri et ont perdu leur bétail, leur nourriture. En décembre 2015, les inondations ont à nouveau tué plus de 500 personnes et déplacé plus de 1,8 million d’autres dans les villes du sud de l’Inde ». C’était « la catastrophe naturelle la plus coûteuse » pour la région.
Les jeunes luthériens de l’Inde plaident pour « la justice écologique et sociale », a rapporté Pranita.
Elle a exhorté les dirigeants des Églises « à accroître la pression sur les dirigeants politiques du monde entier » afin d’obtenir « des moyens de subsistance durables pour des millions de personnes vulnérables ».
« Nous ne pouvons pas changer le climat, mais nous pouvons changer le système, a conclu Pranita, alors laissez-nous travailler ensemble pour faire un monde meilleur pour tous. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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