Alexis II : Il est inadmissible d’exclure la religion de l’espace public

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Visite à Strasbourg et à Paris du patriarche de Moscou et de toute la Russie

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ROME, Jeudi 4 octobre 2007 (ZENIT.org) – Intervenant à Strasbourg devant l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans le cadre de son voyage en France, le patriarche de Moscou et de toute la Russie Alexis II a mis l’accent sur la contribution positive de la religion dans la vie publique.

« Nous considérons comme inadmissible le rejet de la religion hors de l’espace public, a déclaré le patriarche orthodoxe russe. Le temps est venu d’admettre que la motivation religieuse a le droit d’exister y compris dans le domaine public » (cf. Zenit du 3 octobre pour le texte intégral).

« La conception même des droits de l’homme, cette idée d’extrême importance de l’Europe est née non sans l’influence de l’enseignement chrétien sur la dignité de l’homme, sa liberté et sa vie morale » a-t-il ajouté.

« Cependant, aujourd’hui il y a dans la civilisation européenne une fracture funeste dans le lien entre les droits de l’homme et la morale. Cela s’observe dans l’apparition d’une nouvelle génération de droits en contradiction avec la morale, de même que dans la justification d’actes amoraux à l’aide des droits de l’homme », et cette rupture représente une menace pour la civilisation européenne, a-t-il poursuivi.

A la veille de son départ pour la France, dans un entretien à l’hebdomadaire ‘la Vie’, le patriarche s’était en revanche dit « convaincu qu’un des devoirs principaux de nos Églises aujourd’hui est la proclamation des valeurs de l’Évangile et de la vie chrétienne ».

« Il est évident, avait-il ajouté, que plusieurs tendances du monde contemporain, telles que la sécularisation, le relativisme religieux, la marginalisation de la religion par rapport à la vie sociale, la propagande d’une culture de consommation, la révision des normes éthiques, exigent une réponse commune que les orthodoxes et les catholiques peuvent et doivent fournir ».

« Nous devons, ensemble, défendre la famille et avertir la société du caractère néfaste de la culture de la mort prônée aujourd’hui, qui veut nous faire accepter l’avortement, l’euthanasie et les ‘unions’ du même sexe », avait-il ensuite souligné.

Le 1er octobre, le patriarche a rencontré l’archevêque de Strasbourg, Mgr Jean-Pierre Grallet, qu’il a ensuite retrouvé autour d’un dîner, en présence également des représentants des communautés protestantes.

L’archevêque a ensuite accompagné le patriarche Alexis II à la cathédrale de Strasbourg où les attendait une assemblée de plus de mille personnes pour une prière et un concert de musique religieuse russe.

Dans son allocution, le patriarche a dit : « Dans le monde d’aujourd’hui, tout croyant est porteur d’une responsabilité énorme et d’une mission difficile, celle de témoigner de sa foi. Il est heureux que les catholiques et les orthodoxes puissent unir leurs efforts et travailler ensemble. Nous pouvons et devons affirmer ensemble les valeurs chrétiennes, face à un rejet et à une indifférence ».

« J’espère sincèrement que mon séjour dans ce pays, la rencontre avec les évêques et les fidèles de l’Église catholique de France portera des fruits et contribuera à l’avancement du dialogue entre orthodoxes et catholiques en Europe et dans le monde », a-t-il souhaité.

Le patriarche a été accueilli à Paris par l’archevêque catholique Mgr André Vingt-Trois et par le président de la conférence des évêques de France, le cardinal Jean-Pierre Ricard. (cf. Zenit du 3 octobre).

Hier après-midi, Alexis II, accompagné du métropolite Cyrille de Smolensk, en présence du cardinal Roger Etchegaray, a rencontré le président de la République française Nicolas Sarkozy.

Un communiqué publié à l’issue de la rencontre précise que « le président de la République a salué l’importance de cette visite du patriarche en France ».

« Cette démarche inédite et exceptionnelle est un signe majeur et tangible de la volonté des chrétiens d’Europe de se rapprocher et d’unir leurs efforts, autour des racines chrétiennes de l’Europe, pour construire une société plus humaine dans un monde où les repères s’effacent, les tensions s’accumulent et le sentiment religieux est trop souvent dévoyé pour nourrir la violence », poursuit-il.

« A quelques jours de sa visite en Russie, le président de la République a également saisi l’occasion de cette rencontre pour interroger le patriarche sur l’état de la société russe et sur ses aspirations. Il a relevé l’importance du renouveau spirituel en Russie et le rôle que joue l’Église orthodoxe russe dans la reconstruction de la société russe », conclut le communiqué.

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ZENIT Staff

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