P. Hans Zollner, Capture TV2000

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Abus sexuels : "cela doit vraiment finir", affirme le p. Zollner

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« La protection des mineurs est un devoir central de la mission de l’Église »

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« Cela doit vraiment finir, non seulement pour la crédibilité de l’Église, mais aussi pour son existence et sa mission » : c’est ce qu’assène le père jésuite Hans Zollner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs et président du Centre pour la protection des mineurs de l’Université pontificale grégorienne, en évoquant les récents scandales d’abus sexuels perpétrés au sein de l’Eglise.
Dans une interview à Vatican News, il exprime sa douleur et sa colère après la publication du rapport sur les abus sexuels en Pennsylvanie, aux États-Unis : « Ce sont des chiffres choquants, terrifiants, qui nous montrent une dimension dont nous ne nous rendions pas compte jusqu’à il y a quelques années. »
« Il ne s’agit pas seulement d’une question ou non de crédibilité » de l’Église, insiste le jésuite, « parce que la crédibilité grandit quand on fait ce que l’on dit » : « Avec toutes ces révélations et ces rapports, justement les gens sont déçus et se demandent : ‘Mais que font ces prêtres et ces évêques qui disent une chose, proclament l’Évangile, mais qui, concrètement, font le contraire ?’ »
Le p. Zollner estime qu’ « un des défis les plus importants est de ne pas tomber en ce moment dans le ‘piège’ de vouloir tout résoudre et ne viser qu’une action superficielle ». « Il faut aller au fond, explique-t-il, et demander au Seigneur, par la prière, en silence, avec toute la honte, avec toute la tristesse et toute la sincérité possible, ce qu’il veut de nous, ce que devrait être un prêtre aujourd’hui, comment nous devons former les nouveaux prêtres, ce que nous devons viser. »
« La protection des mineurs, rappelle le p. Zollner, est un devoir central de la mission de l’Église et les premiers qui doivent mener à bien cette mission sont les prêtres, les clercs et toutes les personnes qui travaillent à l’intérieur de l’Église. »
Cependant, poursuit-il, « nous devons nous rendre compte que beaucoup de personnes qui avaient le devoir de protéger les plus petits en ont abusé » : « Nous devons nous rendre compte que, pendant beaucoup de décennies, dans l’Église, nous n’avons pas agi sérieusement dans la lutte contre ces crimes, nous n’avons pas puni, au contraire, bien souvent ces personnes – ceux qui ont abusé – ont été défendues, y compris par la hiérarchie, par les évêques ou par les provinciaux. »
« Ce n’est pas quelque chose que nous devons ou que nous pouvons résoudre nous-mêmes, conclut le p. Zollner. Je suis profondément convaincu qu’il y a quelque chose de plus grand et que le Seigneur nous appelle à repenser notre façon de sentir et notre façon de penser l’Église. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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