L´Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille a 20 ans

Travailler à l´élaboration d´une « anthropologie »

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CITE DU VATICAN, Jeudi 31 mai 2001 (ZENIT.org) – L´Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille a 20 ans, comme le Conseil pontifical pour la Famille et l´exhortation apostolique de Jean-Paul II « Familiaris consortio ». Pour Jean-Paul II, l´un des défis actuels est l´élaboration d´une « anthropologie » qui « cherche à comprendre l´homme en ce qui est essentiellement humain ».

Le pape a reçu ce matin en audience les enseignants et les étudiants de l´Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Le pape saluait tout particulièrement le cardinal Camillo Ruini, Grand Chancelier de l´institut, le président du Conseil pontifical Alfonso Lopez Trujillo, Mgr Carlo Caffarra, archevêque de Ferrare, président fondateur de l´Institut, et Mgr Angelo Scola, président actuel. Le pape attirait l´attention sur les thèmes de la création et de la procréation, et sur les dimensions sociales et juridiques de la question.

« Je voudrais attirer votre attention, disait Jean-Paul II, sur l´exigence d´élaborer une anthropologie adéquate qui cherche à comprendre et à interpréter l´homme en ce qui est essentiellement humain ».

« L´oubli, expliquait le pape, du principe de la création de l´homme, en tant qu´homme et femme, représente en effet l´un des facteurs d´une crise majeure et de la grande faiblesse d la société contemporaine, avec des retombées préoccupantes au niveau du climat culturel, de la sensibilité morale et du contexte juridique. Là où ce principe est perdu, s´obscurcit la perception de la singulière dignité de la personne humaine et s´ouvre la voie à une menaçante « culture de mort ». »

Le pape rappelait la sollicitude de l´Eglise pour le mariage et la famille en tant que « l´un des biens les plus précieux de l´humanité ».

« L´expérience de l´amour droitement entendu, reste, continuait Jean-Paul II, demeure une porte d´accès, simple et universelle, à travers laquelle chaque homme est appelé à prendre conscience des facteurs constitutifs de sa propre humanité: raison, affection, liberté ». Le pape invitait à repartir de la création de l´homme et de la femme « à l´image de Dieu et à sa ressemblance », où l(´on peut reconnaître « le mystère du visage trinitaire de Dieu » qui crée l´homme « en plaçant sur lui le sceau de sa réalité d´amour et de communion ».

Du point de vue sacramentel et trinitaire, le pape expliquait le lien existant entre mariage et virginité chrétienne. « Le sacrement du mariage et la famille qui en découle, représentent, disait le pape, le chemin efficace grâce auquel la grâce rédemptrice du Christ assure aux fils de l´Eglise une réelle participation à la communion trinitaire. L´amour sponsal du Ressuscité pour son Eglise, élargi sacramentellement dans le mariage chrétien, alimente, en même temps, le don de la virginité pour le Royaume. Et celle-ci à son tour indique le destin ultime de l´amour conjugal lui-même ».

Du point de vue ecclésial, Jean-Paul II ajoutait: « Le mystère nuptial nous aide à découvrir que l´Eglise même est « famille de Dieu ». « 

Le pape évoquait aussi les défis actuels apportés par les progrès scientifiques. « Il est un aspect particulièrement actuel et décisif pour l´avenir de la famille et de l´humanité: il concerne le respect de l´homme à ses origines et des modalités de sa procréation ». Jean-Paul II citait en particulier les « projets qui placent les débuts de la vie humaine dans des contextes différents de l´union sponsale de l´homme et de la femme ». Des projets, disait-il, « souvent soutenus par de prétendues justifications médicales et scientifiques ». « Sous prétexte, expliquait le pape, d´assurer une meilleure qualité de vie par un contrôle génétique, ou de faire progresser la recherche médicale et scientifique, on propose des expériences sur des embryons humains et des méthodes pour leur production, ouvrant la porte à des manipulations et des abus de la part de qui s´arroge un pouvoir arbitraire et sans limite sur l´être humain ».

Après avoir résumé le sens du mariage chrétien à la lumière du Christ et du Concile Vatican II (Gaudium et Spes 49-50), le pape précisait sur ce thème de la procréation: « Le contexte de l´amour sponsal et la médiation corporelle de l´acte conjugal sont donc le lieu unique où est pleinement reconnu et respecté la valeur singulière du nouvel être humain appelé à la vie. L´homme, de fait, n´est pas réductible à ses composantes génétiques et biologiques, qui pourtant participent à sa dignité personnelle. Chaque homme venant au monde est depuis toujours appelé par le Père à participer dans le Christ, par l´Esprit, à la plénitude de la vie en Dieu. Dès l´instant mystérieux de sa conception, il doit par conséquent être accueilli et traité comme une personne, créée à l´image et à la ressemblance de Dieu même (cf. Gn 1, 26) ».

Les dimensions sociale et juridique étaient ensuite développées par le pape qui évoquait le PACS. « Dans certains pays, constatait Jean-Paul II, des législations permissives, fondées sur des conceptions partiales et erronées de la liberté, ont favorisé, au cours des dernières années, des soi-disant modèles alternatifs de famille, non plus fondée sur l´engagement irrévocable d´un homme et d´une femme, pour former une « communauté de toute la vie ». Les droits spécifiques reconnus jusqu´ici à la famille, cellule primordiale de la société, ont été étendus à des formes d´associations, à des unions de fait, à des pactes civils de solidarité, pensés en référence à des exigences et des intérêts individuels, à des revendications visant à sanctionner juridiquement des choix indûment présentés comme des conquêtes de la liberté. Qui ne voit que la promotion de artificielle de tels modèles juridico-institutionnels tend toujours davantage à dissoudre le droit originaire de la famille à être reconnue comme un sujet social à part entière? »

Plus encore, le pape réaffirmait que « les liens familiaux sont le premier lieu de la préparation aux formes sociales de la solidarité ». Il revenait au rôle de l´Institut qui porte son nom: « L´Institut, disait-il, en promouvant, dans le respect de sa nature académique, une « culture de la famille », contribue à développer cette « culture de la vie » que j´ai eu à plusieurs reprises l´occasion de souhaiter ». Le pape concluait en citant Familiaris consortio: « L´avenir de l´humanité passe par la famille » (n. 86).

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ZENIT Staff

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