« Rares sont les cas dans l’histoire du droit international où la religion et la politique sont aussi étroitement tissées, comme le cas de Jérusalem », a fait observer le cardinal Tauran le 12 septembre, lors d’un congrès sur le thème : « Où demeure ton nom, Jérusalem ? Conflits, douleurs, reconnaissance au nom de la religion ». Une rencontre promue par la revue italienne « Il Regno » au monastère des Camaldules.
« Les papes ont été conscients, disait-il, que Jérusalem offre une image de trois mondes et qu’aucune des trois religions monothéistes ne doit exercer la pleine hégémonie sur la Ville ».
Selon le cardinal, il est indispensable « d’éviter que cette ville ne devienne un musée de pierres et de sanctuaires pour la visite des pèlerins ».
Pour les Eglises, le phénomène de l’émigration des Chrétiens est préoccupant, affirmait encore le cardinal : « Pou nous les sanctuaires sont et doivent être immergés dans des communautés vivantes, avec leurs écoles, leurs hôpitaux, les activités artisanales ».
« Pour Jean-Paul II, a poursuivi le cardinal Tauran, Jérusalem et ses différentes communautés doivent devenir le point d’appui d’une possible solution de la controverse israélo-palestinienne, et un élément d’union et de pacification entre Arabes et Israéliens, entre Juifs, Chrétiens et Musulmans. Il ne peut y avoir de paix au Moyen Orient sans une solution juste au problème particulier de Jérusalem ».
C’est pourquoi, pour Jérusalem, le Saint-Siège appelle de ses vœux « l’élaboration d’un statut juridique qui permette de conserver les lieux saints intacts, et des garanties juridiques de caractère international pour les communautés religieuses pour leur existence aujourd’hui et demain. Toute la communauté internationale doit être engagée dans la sauvegarde de la ville pour exprimer le sens de Jérusalem ».
Il est évident, a conclu le cardinal Tauran, « que le Saint-Siège ne propose pas de solution technique et laisse aux juristes l’élaboration d’un tel statut ».