Jean-Paul II, pèlerin de la paix, fortifie ses frères

Le nom de l’unique Dieu est « un nom de paix et un impératif de paix »

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CITE DU VATICAN, Samedi 5 mai 2001 (ZENIT.org) – Dès son arrivée à Damas, Jean-Paul II, pèlerin de la paix, fortifie ses frères chrétiens dans la foi: le nom de l’unique Dieu est « un nom de paix et un impératif de paix », affirme le pape.

Le président Bashar El-Assad a accueilli le pape Jean-Paul II à sa descente d´avion vers 13 heures 5 aujourd´hui, 5 mai, à l´aéroport de Damas. Etaient également présents à l´aéroport les trois patriarches ayant siège à Damas, S.B. Grégoire III Laham, gréco-catholique, S.B. Ignace IV Hazim, gréco-orthodoxe, Ignace I Zakka Iwas, syro-orthodoxe. Sur le tarmac, les acclamations des jeunes saluaient l´apparition de la silhouette blanche à la porte de l´airbus italien, et n´allaient cesser que pendant les discours officiels. Les enfants des écoles, casquette et fanions jaunes, avaient appris à scander: « Viva, viva, viva il papa! » et n´allaient pas même se lasser lorsque le pape et le président s´approchèrent pour les saluer.

Dans son discours, le pape allait ensuite fortifier la communauté chrétienne. « En arrivant à Damas, « la perle de l’Orient », je suis profondément conscient de rendre visite à une terre antique qui a joué un rôle important dans l’histoire de cette partie du monde. L’apport de la Syrie à la culture et à la civilisation florissantes de cette région, dans les domaines littéraires, artistiques et sociaux, est en effet bien connu », disait le pape, remerciant les autorités d´avoir rendu sa visite possible.

Pourtant, en réponse au discours très direct et politique du président le pape rappelait d´emblée: « Je viens en pèlerin de la foi, pour continuer mon pèlerinage jubilaire sur les lieux qui ont une relation particulière avec la Révélation de Dieu et son œuvre de salut (cf. Lettre sur le Pèlerinage aux lieux qui sont liés à l’Histoire du Salut). Aujourd’hui, le Seigneur permet que je continue ce pèlerinage ici, en Syrie, à Damas, et que je puisse ainsi vous saluer, vous tous, en ami et en frère. Je salue les Patriarches et les Évêques qui sont venus ici, représentant la Communauté chrétienne de Syrie ».

La salutation, en arabe, à la communauté musulmane était accueillie par des applaudissements: « Mes salutations cordiales vont aussi à tous les fidèles de l’Islam qui vivent sur cette noble terre. Que la paix soit avec vous tous! As-salámu ‘aláikum! »

A l´instar de Paul, le pape annonçait le nom de Jésus en disant: « Mon pèlerinage jubilaire pour le deux millième anniversaire de la naissance de Jésus Christ a commencé en réalité l’année dernière par la commémoration d’Abraham, pour qui l’appel de Dieu se fit entendre non loin d’ici, dans la région d’Haran. Un peu plus tard, j’ai pu me rendre sur le Mont Sinaï, où les Dix Commandements ont été donnés à Moïse. Il y eut ensuite mon inoubliable pèlerinage en Terre Sainte, là où Jésus a accompli sa mission de salut et a fondé son Église. Maintenant mon esprit et mon cœur se tournent vers la figure de Saul de Tarse, le grand Apôtre Paul, dont la vie fut radicalement transformée sur la route de Damas. Mon ministère, en tant qu’Évêque de Rome, est lié d’une manière particulière au témoignage de saint Paul, témoignage couronné par son martyre à Rome ».

Le pape évoquait la « magnifique contribution de la Syrie et de la région alentour à l’histoire de la chrétienté ». Et de rappeler: « Dès les débuts de la chrétienté, on trouvait ici des communautés florissantes. Dans le désert de Syrie, le monachisme chrétien s’est épanoui; et les noms de Syriens comme saint Éphrem et saint Jean Damascène sont à jamais gravés dans la mémoire chrétienne. Quelques-uns de mes prédécesseurs sont nés dans la région ».

Evoquant aussi la tradition musulmane, le pape ajoutait:  » un esprit renouvelé de dialogue et de coopération entre chrétiens et musulmans est nécessaire ». Il se faisait pèlerin de la paix en rappelant le fondement religieux de la paix: « Ensemble, nous reconnaissons le Dieu Unique et indivisible, le Créateur de toute chose. Ensemble nous devons proclamer au monde que le nom de l’unique Dieu est « un nom de paix et un impératif de paix » (Novo millennio ineunte, n. 55)!

A propos des « tensions » et des « conflits qui, depuis longtemps, troublent la région du Moyen-Orient ». Espoirs et déceptions se sont succédés, mais Jean-Paul II disait pourtant sa confiance dans les efforts de paix: « Si souvent les espoirs de paix se sont levés pour être ensuite balayés par de nouvelles vagues de violence ! Vous-même, Monsieur le Président, avez sagement confirmé qu’une paix juste et globale est dans l’intérêt même de la Syrie. Je suis sûr que sous votre conduite la Syrie n’épargnera aucun effort pour que croissent l’harmonie et la coopération entre les peuples de cette région, apportant ainsi non seulement à votre propre pays, mais aussi aux autres pays arabes et à l’ensemble de la communauté internationale des bienfaits durables ».

Le pape invitait , comme il l´a fait dans son Discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 13 janvier dernier, à « retourner aux principes de la légalité internationale: interdiction de l’acquisition des territoires par la force, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, respect des résolutions de l’Organisation des Nations unies et des Conventions de Genève, pour ne citer que les plus importants ».

En vue d´une paix véritable, le pape soulignait la nécessité « d´une attitude nouvelle de compréhension et de respect entre les peuples de cette région, entre les fidèles des trois religions liées à Abraham. Pas à pas, avec largeur de vue et courage, les dirigeants politiques et les chefs religieux de la région doivent réunir les conditions permettant le développement auquel leurs peuples ont droit, après tant de souffrances et de conflits. Parmi ces conditions, il est important qu’il y ait une évolution dans la manière dont les peuples de la région se considèrent mutuellement et que, à tous les niveaux de la société, les principes de la coexistence pacifique soient enseignés et promus. En ce sens, mon pèlerinage est aussi une ardente prière d’espérance: l’espérance que, parmi les peuples de cette région, la crainte se change en confiance, le mépris en estime mutuelle, et que la force cède le pas aux chemins de dialogue, et qu’un authentique désir de servir le bien commun l’emporte finalement ».

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ZENIT Staff

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