Dans son message au président du de l’IFAD, M. Lennart Båge, Jean-Paul II rappelle l’importance de cet organisme de solidarité internationale créé en 1974 dans le but de “transformer les travailleurs agricoles en artisans responsables de leur progrès”, selon les paroles de Paul VI qui a encouragé cette mobilisation.
Le sommet annuel du Conseil des gouverneurs de l’IFAD – représentant les 162 états membres – s’est en effet ouvert ce mercredi matin à Rome, au palais des congrès de l’EUR, en présence du président de la République italienne, M. Carlo Azeglio Ciampi, du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et du cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano qui a lu le message du pape.
Jean-Paul II encourage l’IFAD à placer « la personne humaine et ses besoins prioritaires » au cœur de son action internationale.
« L’opposition créée par les intérêts ou la volonté de domination entraîne souvent l’abandon des tractations et l’isolationnisme », dénonce le pape.
Il met en garde contre « la résignation qui semble avoir éteint tout désir de vivre chez des populations entières, poussées par la faim et la malnutrition loin de conditions du respect de la vie et de la dignité humaines, en marge de la communauté internationale ».
Le pape rappelle la mission de ce fonds de l’ONU de « fournir des financements aux plus pauvres d’entre les pauvres, en faveur du développement agricole des pays en déficit alimentaire ».
« La solidarité apportée par l’IFAD dans la lutte contre la pauvreté rurale a permis l’élaboration d’une méthode pratique d’assurance de la sécurité alimentaire », reconnaît le pape.
Il y voit « une approche positive à une époque où plusieurs régions du monde connaissent de graves problèmes d’alimentation ». On se souvient du dossier récemment publié par l’agence vaticane Fides à ce sujet.
Jean-Paul II cite notamment « les victimes des conflits et des graves violations des droits fondamentaux, les réfugiés et les autres populations déplacées, tous ceux qui sont frappés par des maladies ou des épidémies ».
« Ce sont là des situations qui menacent la coexistence entre personnes et communautés, mettant la vie même de l’homme en péril », avertit le pape.
Le travail de l’IFAD représente 7, 7 milliards d’euros environ soit 628 projets de développement rural dans 115 pays, en 25 ans.
On estime que 250 millions de petits paysans et de minorités ethniques ont ainsi été aidés dans leur lutte contre la faim.
