<strong>AVANT L’ANGELUS
Chers frères et soeurs,
Ce matin, 498 martyrs tués en Espagne dans les années 30, au siècle dernier, ont été béatifiés ici, place Saint-Pierre. Je remercie le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui a présidé la célébration et j’adresse mon salut cordial aux pèlerins qui se sont rassemblés pour cette heureuse occasion. Qu’un aussi grand nombre de martyrs soient béatifiés au même moment montre que le témoignage suprême du sang n’est pas une exception réservée seulement à quelques individus, mais une hypothèse réaliste pour le peuple chrétien tout entier. Il s’agit en effet d’hommes et de femmes d’âges différents, de vocation et de condition sociale différentes, qui ont payé de leur vie leur fidélité au Christ et à son Eglise. Les expressions de saint Paul que reprend la liturgie de ce dimanche s’appliquent bien à eux : « Car moi, me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle » (2 Tm 4, 6-7). Paul, détenu à Rome, voit la mort s’approcher et dresse un bilan plein de reconnaissance et d’espérance. Il est en paix avec Dieu et avec lui-même et affronte sereinement la mort, conscient d’avoir consacré toute sa vie sans compter au service de l’Evangile.
Le mois d’octobre, consacré de manière particulière à l’engagement missionnaire, se termine ainsi par le témoignage lumineux des martyrs espagnols, qui viennent s’ajouter aux martyrs Albertina Berkenbrock, Emmanuel Gómez Gonzáles et Adilio Daronch, ainsi que Franz Jägerstätter, proclamés bienheureux ces jours derniers au Brésil et en Autriche. Leur exemple montre que le baptême engage les chrétiens à participer avec courage à la diffusion du Règne de Dieu, en y coopérant si nécessaire avec le sacrifice de leur propre vie. Tous ne sont certes pas appelés au martyre sanglant. Il existe toutefois un « martyre » non sanglant, qui n’est pas moins significatif, comme celui de Céline Chludzińska Borzecka, épouse, mère de famille, veuve et religieuse, béatifiée hier à Rome : elle représente le témoignage silencieux et héroïque de tant de chrétiens qui vivent l’Evangile sans faire de compromis, en accomplissant leur devoir et en se consacrant généreusement au service des pauvres.
Ce martyre de la vie ordinaire est un témoignage particulièrement important dans les sociétés sécularisées de notre époque. C’est le combat pacifique de l’amour, que tout chrétien, comme Paul, doit mener sans se lasser ; la course pour diffuser l’Evangile, qui nous engage jusqu’à la mort. Que la Vierge Marie, Reine des martyrs et étoile de l’évangélisation nous aide et nous accompagne.
APRES L’ANGELUS
Le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Je vous salue chaleureusement, chers pèlerins francophones qui participez aujourd’hui à l’Angélus, particulièrement les personnes des missions catholiques de langues italienne, portugaise et espagnole, de Genève. Avec l’aide de la Vierge Marie, puissiez-vous vous tourner vers le Seigneur et marcher chaque jour dans la voie de la sainteté, source de liberté et de bonheur. Avec ma Bénédiction apostolique.
Et en espagnol :
Je salue avec affection les fidèles de langue espagnole. Je vous salue en particulier, frères évêques d’Espagne, prêtres, religieux, religieuses, séminaristes et fidèles qui avez eu la joie de participer à la béatification d’un groupe important de martyrs du siècle dernier dans votre Nation, ainsi que ceux qui suivent cette prière mariale à travers la radio et la télévision. Rendons grâce à Dieu pour le grand don de ces témoins héroïques de la foi qui, mus exclusivement par leur amour pour le Christ, ont payé de leur sang leur fidélité au Christ et à son Eglise. Par leur témoignage ils éclairent notre chemin spirituel vers la sainteté et nous encouragent à offrir nos vies comme offrande d’amour à Dieu et à nos frères. Dans le même temps, par leurs paroles et leurs gestes de pardon envers leurs persécuteurs, ils nous encouragent à travailler sans relâche pour la miséricorde, la réconciliation et la coexistence pacifique. Je vous invite de tout cœur à renforcer chaque jour davantage la communion ecclésiale, à être des témoins fidèles de l’Evangile dans le monde, en vivant la joie d’être des membres vivants de l’Eglise, véritable épouse du Christ. Demandons aux nouveaux bienheureux, par l’intermédiaire de la Vierge Marie, reine des martyrs, d’intercéder pour l’Eglise en Espagne et dans le monde ; que la fécondité de leur martyre produise d’abondants fruits de vie chrétienne parmi les fidèles et dans les familles ; que leur sang versé soit semence de nombreuses et saintes vocations sacerdotales, religieuses et missionnaires. Que Dieu vous bénisse !
[© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana –
Traduction réalisée par Zenit]