Sri Lanka : L’Eglise demande aux combattants d’épargner les lieux sacrés

Bombardements de sanctuaires catholiques

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ROME, Mercredi 20 février 2008 (ZENIT.org) – Au Sri Lanka, l’Eglise catholique exhorte les combattants à épargner les lieux sacrés, rapporte aujourd’hui une dépêche d’Eglises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.

Après le bombardement, le 12 février dernier, du sanctuaire catholique Saint-Anthony, à Thalladi, par les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), qui a tué six soldats de l’armée sri-lankaise et sérieusement endommagé l’entrée de l’édifice, la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka a lancé un appel à la paix et au respect des lieux sacrés. « Cette attaque du LTTE est inexcusable. Les lieux de prière sont sacrés et ne doivent pas être le théâtre de violences et d’effusions de sang, même pendant une guerre », rapporte le communiqué de la Conférence épiscopale, publié le 17 février et signé par Mgr Vianney Fernando, évêque du diocèse de Kandy, et Mgr Norbert Andradi, évêque du diocèse d’Anuradhapura, respectivement président et secrétaire général de la Conférence épiscopale.

Situé dans le diocèse de Mannar, au nord-ouest du pays, le sanctuaire de Saint-Anthony se trouve dans une région où les combats font rage entre les forces gouvernementales et les Tigres tamouls. Le sanctuaire lui-même a été intégré au sein d’un complexe militaire gouvernemental d’où les civils ont été évacués. L’évêque de Mannar a demandé, et obtenu, l’autorisation que les fidèles puissent continuer à se rendre dans l’église du sanctuaire, mais une seule messe par semaine, le mardi, peut y être célébrée. De plus, il est prévu que le sanctuaire soit ouvert aux fidèles pour la fête de saint Antoine de Padoue, le 13 juin prochain. Toutefois, depuis l’intensification des combats et la levée du cessez-le-feu, le 2 janvier dernier, des informations font état de la fermeture totale du sanctuaire, les militaires utilisant l’église comme entrepôt de stockage. Le mardi 12 février, lorsque des obus de mortier sont tombés sur le site, il semble qu’aucun civil ne se trouvait sur les lieux.

Dans la ville de Mannar, située à trois kilomètres de Thalladi, la recrudescence des combats de ces dernières semaines a également perturbé la vie quotidienne de la population. Selon le témoignage d’un homme d’affaires résidant sur place et rapporté par l’agence  Ucanews, les écoles sont fermées, tout comme les magasins et les bureaux ; le réseau de téléphonie mobile a été coupé et il est rare de voir des civils circuler dans les rues de la ville.

Pour les évêques catholiques, la situation est grave. « Nous demandons instamment que cessent ces attaques aveugles lancées contre des lieux sacrés. Des vies et des biens sont détruits. Le caractère sacré des lieux de culte et de prière, quels qu’ils soient, doit absolument être préservé. » Au mois de novembre 2007, les responsables de l’Eglise catholique avaient lancé un message similaire après le bombardement du sanctuaire marial de Madhu, situé lui aussi dans le diocèse de Mannar (1). Le 29 janvier 2008, à un kilomètre du sanctuaire de Madhu, un bus transportant des civils a sauté sur une mine ; 18 personnes sont mortes, dont 11 enfants et enseignants de la Thadchanaamaruthamadu Roman Catholic Tamil School, toute proche.

EDA rappelle que le 13 novembre 2007, trois obus étaient tombés sur le sanctuaire de Notre-Dame de Madhu, lieu de pèlerinage marial fréquenté par des catholiques mais également des bouddhistes et des hindous, qu’ils soient Cinghalais ou Tamouls. Un petit garçon de 4 ans avait été tué et une femme de 76 ans blessée. L’Eglise avait demandé que ce lieu de pèlerinage demeure une « zone de paix » (cf. EDA 474).

© EDA

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ZENIT Staff

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