ROME, Lundi 25 février 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI rappelle que c’est un devoir pour la société que d’aider les malades graves à traverser le moment de la mort avec dignité. Le pape s’est adressé aux membres du congrès organisé par l’Académie pontificale pour la Vie, les 25 et 26 février, au Vatican, sur le thème « Auprès du malade inguérissable et du mourant : orientations éthiques et opérationnelles ».
Le pape a à nouveau fermement condamné toute forme d’euthanasie e a souhaité une synergie entre l’Eglise et les institutions civiles pour assurer l’aide nécessaire aux malades graves et à leur famille.
Toute la société et pas seulement la communauté chrétienne « est appelée à respecter la vie et la dignité du malade grave et du mourant » : c’est l’exhortation de Benoît XVI qui a rappelé le défi urgent d’apporter dans le vaste horizon de la vie humaine, la splendeur de la vérité révélée et le soutien de l’espérance ».
Les médecins, a-t-il rappelé, sont tenus au respect de la vie humaine « à chaque moment de son développement terrestre ».
Citant son encyclique sur l’espérance chrétienne, Spe Salvi, le pape a également souligné la responsabilité de toute la société : « Un plus grand respect de la vie humaine individuelle passe inévitablement par la solidarité de tous et de chacun », a-t-il rappelé.
Benoît XVI en appelait à un « effort commun de la société civile et de la communauté des croyants pour faire en sorte que tous puissent non seulement vivre dignement et de façon responsable, mais aussi traverser le moment de l’épreuve et de la mort dans une meilleure condition de fraternité et de solidarité, également lorsque la mort survient dans une famille pauvre ou sur un lit d’hôpital ».
« Dans une société complexe, fortement influencée par les dynamiques de la productivité et des exigences de l’économie, a-t-il expliqué par ailleurs, les personnes fragiles et les familles les plus pauvres risquent, dans les moments de difficulté économique ou de maladie, d’être emportées. Dans les grandes villes, on trouve de plus en plus de personnes âgées seules y compris dans les moments de maladie grave et aux approches de la mort. Dans de telles situations, les poussées vers l’euthanasie deviennent pressantes, surtout lorsque l’on insinue une vision utilitariste de la personne ».
« Une fois encore », le pape a répété « la ferme et constante condamnation éthique de toute forme d’euthanasie directe, selon l’enseignement séculaire de l’Eglise ».
« Une société solidaire et humanitaire doit tenir compte, insistait le pape, des situations difficiles des familles qui, « parfois pour de longues périodes, doivent porter le poids de la gestion des malades graves qui ne sont pas autonomes ».
Les thérapies et les opérations doivent, demandait le pape, toujours suivre les critères de la proportionnalité médicale, et dans le cas de thérapie à risques, et donc extraordinaires, le recours à celles-ci doit être considéré comme « moralement licite mais facultatif ».
Pour ce qui est de la réglementation du travail, on connaît habituellement « des droits spécifiques aux familles, au moment de la naissance ». Le pape a souhaité que « des droits semblables soient reconnus aux parents au moment de la maladie terminale d’un de leurs proches ».
Là aussi, le pape a souhaité une « synergie » entre l’Eglise et les institutions qui pourrait se révéler « précieuse pour assurer l’aide nécessaire à la vie humaine » dans son moment de plus grande fragilité.
« L’Eglise et ses institutions déjà à l’œuvre et avec des initiatives nouvelles, est appelée à offrir, a poursuivi le pape, le témoignage de la charité active, spécialement dans les situations critiques de personnes non autonomes et dépourvues de soutien familial, et envers les grands malades qui ont besoin de thérapies palliatives, et d’une assistance religieuse appropriée ».
Pour sa part, la société, concluait le pape, « ne peut manquer d’assurer le soutien voulu aux familles qui entendent s’engager à soigner à la maison y compris sur de longues périodes » des malades qui ont besoin d’une assistance particulièrement importante.
Le pape a en outre rappelé que lorsqu’une vie s’éteint « l’expérience terrestre s’achève, mais qu’à travers la mort s’ouvre pour chacun, au delà du temps, la vie en plénitude et définitive ».
Pour la communauté des croyants, « cette rencontre du mourant avec la Source de la vie et de l’Amour, représente un don qui a de la valeur pour tous », a-t-il ajouté.
Comme l’enseignait Mère Teresa de Calcutta, personne ne devrait mourir dans la solitude et dans l’abandon, mais « au moins au moment de la mort, devrait pouvoir faire l’expérience, dans l’amour fraternel, de la chaleur du Père », a rappelé Benoît XVI.
Anita S. Bourdin