Angélus du dimanche 14 février : Les béatitudes

Texte intégral

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ROME, Dimanche 14 février 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée ce dimanche par le pape Benoît XVI, avant la prière de l’Angélus, depuis la fenêtre de son bureau, en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.

AVANT L’ANGELUS

Chers frères et sœurs,

L’année liturgique est un grand chemin de foi, que l’Eglise accomplit toujours précédée de la Vierge Mère, Marie. Les dimanches du Temps ordinaire, cet itinéraire est scandé cette année par la lecture de l’Evangile de Luc, qui nous accompagne aujourd’hui « en un lieu de plaine » (Lc 6, 17) où Jésus s’arrête avec les Douze et où se rassemble une foule d’autres disciples et de personnes venues de toutes les régions pour l’écouter. C’est dans ce décor que se situe l’annonce des « Béatitudes » (Lc 6, 20-26 ; cf. Mt 5, 1-12). Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit : « Heureux vous, les pauvres…, heureux vous, qui avez faim maintenant…, heureux vous qui pleurez maintenant…, heureux êtes-vous quand les hommes… rejettent votre nom comme méprisable » à cause de moi. Pourquoi les proclame-t-il bienheureux ? Parce que la justice de Dieu fera qu’ils seront rassasiés, qu’ils se réjouiront, qu’ils seront rachetés de toute fausse accusation, en un mot, parce qu’il les accueille dès maintenant dans son royaume. Les béatitudes sont fondées sur le fait qu’il existe une justice divine qui relève celui qui a été humilié à tort, et abaisse qui s’est élevé (cf. Lc 14, 11). En effet, après quatre « heureux êtes vous », l’évangéliste Luc ajoute quatre avertissements : « malheureux, vous les riches …, malheureux vous qui êtes repus…, malheureux, vous qui riez … », et « malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous  », parce que, comme l’affirme Jésus, les choses se renverseront, les derniers seront les premiers et les premiers, les derniers (cf. Lc 13, 30). Cette justice et cette béatitude se réaliseront dans le « Royaume des cieux », ou « Royaume de Dieu », qui s’accomplira à la fin des temps mais qui est déjà présent dans l’histoire. Là où les pauvres sont consolés et admis au banquet de la vie, là se manifeste déjà maintenant la justice de Dieu. Telle est la tâche que les disciples du Seigneur sont appelés à accomplir dans la société actuelle également. Je pense au foyer de la Caritas de Rome, à la gare de Termini, que j’ai visité ce matin : j’encourage de tout cœur ceux qui travaillent dans cette méritante institution et ceux qui, dans le monde entier, s’engagent gratuitement dans des œuvres de justice et d’amour similaires.

C’est à ce thème de la justice que j’ai dédié cette année le Message du Carême qui commencera mercredi prochain, appelé Mercredi des Cendres. Je désire par conséquent aujourd’hui le remettre symboliquement à vous tous, en vous invitant à la lire et à le méditer. L’Evangile du Christ répond positivement à la soif de justice de l’homme, mais de façon inattendue et surprenante. Il ne propose pas une révolution de type social et politique, mais celle de l’amour, qu’il a déjà réalisée par sa Croix et sa résurrection. C’est sur elle que se fondent les Béatitudes, qui proposent ce nouvel horizon de justice inauguré par Pâques, grâce auquel nous pouvons devenir justes et construire un monde meilleur.

Chers amis, adressons-nous maintenant à la Vierge Marie. Toutes les générations la proclameront « bienheureuse », parce qu’elle a cru dans la bonne nouvelle que le Seigneur lui a annoncée (cf. Lc 1, 45.48). Laissons-nous guider par elle sur le chemin du carême, pour être libérés de l’illusion de l’autosuffisance, pour reconnaître que nous avons besoin de Dieu, de sa miséricorde, et pour entrer ainsi dans son Royaume de justice, d’amour et de paix.

APRES L’ANGELUS

Dans différents pays d’Asie, je pense par exemple à la Chine et au Vietnam, et dans de nombreuses communautés dispersées dans le monde, on célèbre aujourd’hui le nouvel an lunaire. Ce sont des jours de fête que ces peuples vivent comme une occasion privilégiée pour renforcer les liens de famille et entre générations. Je vous souhaite à tous de garder et de faire grandir le riche héritage de valeurs spirituelles et morales qui s’enracinent solidement dans la culture de ces peuples.

Puis le pape s’est adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit :

En français

Chers pèlerins francophones, soyez les bienvenus ! Je salue particulièrement les membres de la délégation du Groupe d’amitié France Saint-Siège du Sénat, qui ont tenu à être présents à cet Angélus, ainsi que les jeunes de l’Institution Saint-Joseph de Draguignan. Alors qu’il est souvent difficile à nos contemporains d’ouvrir leur cœur et leur esprit au Christ, puisse le Carême qui commence dans quelques jours permettre à Dieu de purifier nos désirs et nos vies. Que ce temps béni soit réellement une occasion de conversion et d’approfondissement de notre foi ! Bon dimanche et bonne semaine d’entrée en Carême !

En polonais

Je salue cordialement tous les Polonais. Ce dimanche est aussi la fête des saints Cyrille et Méthode, patrons de l’Europe. Les valeurs qu’ils ont propagées sur notre continent, c’est-à-dire le signe de la Croix, l’Evangile du Christ, et la vie selon l’Evangile, reste un fondement solide de la force spirituelle des peuples et de l’unité de l’Europe. Ce sont des valeurs importantes aussi pour nous, contemporains. Demandons aux saints apôtres des Slaves de continuer à nous conduire sur les voies de la foi. Je vous souhaite à tous un bon dimanche.

© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

Traduction Zenit

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ZENIT Staff

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