CITE DU VATICAN, Vendredi 17 mai 2002 (ZENIT.org) – « Le contexte de la mondialisation rend encore plus évidente la nécessité de travailler au bien commun », souligne le pape Jean-Paul II, qui a reçu ce matin en audience M. Euloge Hinvi, nouvel ambassadeur de la République du Bénin près le Saint-Siège qui lui présentait ses lettres de créance.
M. Hinvi est ambassadeur résident en Belgique et auprès de la Communauté européenne. De son côté, le Saint-Siège a ouvert une Nonciature apostolique à Cotonou signe, disait le pape d´une « ouverture » et d´un « nouvel élan » dans les relations entre le Bénin et le Saint-Siège.
Le pape soulignait l´urgence de la recherche du bien commun au niveau international. « La consolidation de l’état de droit et de la démocratie est une garantie de l’observance des libertés fondamentales de tous les citoyens, remarquait Jean-Paul II. Elle constitue aussi pour toute société une base indispensable du développement global et du bonheur durable pour tous. Le contexte de la mondialisation rend encore plus évidente la nécessité de travailler au bien commun, favorisant ainsi la stabilité politique des pays et l’expansion économique d’une région ou d’un continent ».
Le pape déplorait que l’Afrique de l’Ouest connaisse encore aujourd’hui « de nombreux foyers de tension » mais soulignait « qu’elle lutte sans relâche contre la pauvreté qui alimente cette violence ».
Il soulignait dans ce contexte le rôle et la responsabilité du Bénin pour le bien commun de la région: « Votre pays est appelé à tenir un rôle actif dans le maintien des équilibres géopolitiques de la région. C’est par l’exemplarité et la probité de ses institutions, ainsi que par un dialogue constructif avec tous les protagonistes de la société civile, avec les acteurs des pays voisins et avec la communauté internationale, qu’une nation est vraiment en mesure de remplir efficacement sa mission ».
Le pape insistait sur la recherche du bien commun à l´intérieur de la nation également: « Les différentes traditions religieuses présentes dans votre pays sont appelées à travailler ensemble, avec tous les Béninois, à la promotion du bien commun et à l’instauration d’un climat de paix, fait de confiance et d’estime réciproques ».
Il soulignait à cet égard le rôle des religions: « Lors de la Journée de prière pour la paix dans le monde qui s’est déroulée à Assise le 24 janvier dernier, j’ai eu l’occasion de rappeler qu’il est indispensable que les personnes et les communautés religieuses s’engagent à bâtir la paix et qu’elles «manifestent le rejet le plus net et le plus radical de la violence, de toute violence, à commencer par celle qui prétend se parer de religiosité, allant jusqu’à faire appel au nom très saint de Dieu pour offenser l’homme» (n. 4) ».
Pour ce qui est de la contribution de l´Eglise catholique au développement durable du pays et de la concorde, le pape ajoutait: « Pour sa part, l’Église catholique est disposée à apporter sans cesse une contribution loyale et généreuse à la réalisation de ce noble dessein. Par son engagement dans les œuvres de santé, d’éducation ou de promotion sociale, dans la fidélité à sa mission de service, elle désire soutenir les hommes dans leur développement intégral et répandre la Bonne Nouvelle de l’Évangile qui annonce la paix, l’amour et la liberté pour tous. Elle porte une attention toute spéciale aux plus pauvres et aux enfants qui sont parfois les victimes innocentes de trafics inacceptables. De même, elle a le souci de poursuivre et d’intensifier le dialogue avec les autres communautés religieuses présentes sur le territoire national, pour unir les forces de tous les hommes de bonne volonté en vue de la croissance du pays et d’une plus grande paix sociale ».
« Les communautés catholiques, insistait le pape, veulent participer quotidiennement aux efforts communs pour contribuer à l’épanouissement matériel et spirituel de tous, pour faire disparaître les causes de division et pour bâtir une société toujours plus unie et plus solidaire, s’attachant à éveiller les consciences et les cœurs au respect mutuel et à la responsabilité de tous dans la recherche du bien commun ».
Evoquant la communauté catholique du Bénin, le pape rendait hommage à la grande figure du cardinal Gantin, qui vient de fêter, le 8 mai, ses 80 ans: « Ma pensée se tourne, disait Jean-Paul II, vers un noble fils de votre nation, le Cardinal Bernardin Gantin, qui a récemment célébré le quatre-vingtième anniversaire de sa naissance. Après avoir accompli son ministère d’évêque au service de l’archidiocèse de Cotonou, il a été et demeure auprès du Successeur de Pierre une voix importante de l’Afrique, travaillant inlassablement pour ses frères et servant sans compter le Christ et son Église ».