France : Dérives eugéniques de la société française

« Tous génétiquement incorrects ! »

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ROME, Vendredi 11 février 2011 (ZENIT.org) – Autour de personnes touchées par un handicap génétique, l’Alliance pour les Droits de la Vie (ADV) lance ce vendredi 11 février 2011, devant l’Assemblée nationale, un cri d’alerte devant les dérives eugéniques de la société française.

L’association a dénoncé les dérives du diagnostic prénatal, et présenté les visages de personnes de génie : Mozart, Einstein, Lincoln, Mendelssohn, etc, qui ont beaucoup apporté à l’humanité et n’auraient pourtant pas franchi les étapes de sélection imposées aujourd’hui en France aux êtres humains avant leur naissance.

Elle a annoncé les 25 324 signataires de sa pétition « Démasquons les dérapages du projet de loi bioéthique », adressée aux députés. 

Alors que les députés voteront mardi 15 février un projet de loi dont l’examen des articles s’est achevé cette nuit, l’Alliance pour les Droits de la Vie rappelle que la France détient le record du monde du dépistage prénatal (DPN) du handicap suivi d’IMG (interruption médicale de grossesse), mais aussi du nombre d’amniocentèse (80 000) réalisées chaque année, dans le seul but d’interrompre la grossesse si un handicap est décelé. Un examen qui provoque par ailleurs chaque année environ 800 fausses couches involontaires, particulières éprouvantes, fait observer l’ADV.

« Si la loi française interdit l’eugénisme, comme l’indique l’article 16-4 du Code Civil : « Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite », en réalité, la France connait un « eugénisme de masse » dont beaucoup d’experts sont désormais conscients,  notamment les professeurs Jacques Testard, Israël Nisand, Jean-François Mattéi ou encore Didier Sicard », fait observer l’ADV.

 « On avance la notion de « libre choix des couples », mais peut-on parler de liberté quand la décision est dictée par la peur d’un soutien insuffisant de la société, quand on laisse croire aux familles qu’un handicap est synonyme de malheur ? » s’interroge Tugdual Derville, délégué général de l’alliance pour les Droits de la Vie, fondateur d’un mouvement d’accueil d’enfants handicapés.

L’ADV indique « 5 urgences concrètes » :

Face à cette réalité, qui risque d’être encore aggravée par la loi votée mardi 15 février 2011,  l’Alliance pour les Droits de la Vie présente 5 urgences concrètes, concernant aussi bien l’accueil, la recherche, que la communication :

1.       « Plutôt que d’inscrire dans la loi la proposition systématique du DPN à toutes les femmes, il faudrait valoriser les exemples de personnes handicapées qui ont pris toute leur place dans la société.

2.       Plutôt que de supprimer les fœtus atteints de spina-bifida, de Trisomie 21 ou de toute autre affection, en abandonnant progressivement tout effort de recherche sur ces pathologies, il faudrait intensifier les recherches pour soigner et guérir.

3.       Plutôt que de confirmer l’autorisation du bébé médicament, il faudrait systématiser le recueil du sang du cordon ombilical, qui permet d’appliquer le même traitement sans poser de problèmes éthiques.

4.       Plutôt que d’élargir les dérogations à la recherche sur l’embryon, alors que ces recherches n’ont strictement rien donné au plan thérapeutique dans le monde entier, il faudrait encourager et financer les recherche sur les cellules non embryonnaires qui, elles ont fait la preuve de leurs performances thérapeutiques.

5.       Plutôt que de dériver vers le fantasme du bébé zéro défaut, il faudrait reconnaitre que nous sommes tous interdépendants les uns des autres, et accueillir chaque être humain comme précieux. Car le sort que nous réservons aux plus vulnérables, mesure notre degré de civilisation.

« Oui, il n’appartient pas à l’homme d’accorder des brevets d’humanité ! », clut l’ADV avaznt de publier ce témoignage de Claire, atteinte d’un spina bifida, présente à la manifestation : « Certains me disent : « Je n’aimerais pas être à ta place »…  Mais je ne leur demande pas de prendre ma place ! J’aime ma vie, et je ne demande pas aux autres de la vivre. Je suis bouleversée que les fœtus à qui l’on détecte mon handicap soient systématiquement avortés. C’est comme si d’autres décidaient pour moi et disaient « Ta vie ne vaut pas la peine d’être vécue ». 

© ADV

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ZENIT Staff

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