La « Supplique à la Reine du Saint Rosaire » de Pompéi a été priée dans les paroisses italiennes mercredi, comme chaque année, le 8 mai: une tradition mariale, populaire, très vivante.
La Supplique a été composée en 1883 par le bienheureux Bartolo Longo, fondateur de la nouvelle ville de Pompéi, près de Naples, à 250 km au sud de Rome, avec le sanctuaire et les Oeuvres de charité qui lui sont associées.
Bartolo Longo, avocat, originaire de Latiano (BR), arriva à Pompéi en 1872, comme administrateur des propriétés de la comtesse Marianna Farnararo, veuve du comte Albenzio De Fusco. Après une période de spiritisme, où il fut initié à Naples en fréquentant le milieu académique, le jeune avocat se convertit.
Il était en train de se promener dans la campagne, quand il sentit comme un doute monter dans son cœur : comment aurait-il fait pour se sauver après les expériences peu édifiantes de son passé ? Il était midi et au son des cloches une voix lui dit : « Si tu propages le Rosaire tu seras sauvé». Il comprit alors qu’elle était sa vocation et décida qu’il n’aurait pas quitté Pompéi sans avoir répandu le culte de la Vierge.
Ainsi commença son œuvre extraordinaire de catéchèse des paysans de Campanie : il leur apprit à lire et à écrire avec les prières, restructura la petite église paroissiale du Très-Saint-Sauveur et commença à construire, sur conseil de l’évêque de Nola, une nouvelle église vouée à Notre-Dame du Rosaire.
Autour du sanctuaire, Bartolo Longo fonda de nombreuses œuvres sociales pour les plus petits de la société, surtout les enfants et adolescents orphelins et abandonnés, ou enfants de prisonniers.
L’image miraculeuse de la Vierge du Rosaire est arrivée à Pompéi le 13 novembre 1875. Puis les offrandes pour la construction du sanctuaire commencèrent à arriver, de Naples puis du monde entier, tandis que Bartolo Longo commençait à diffuser des prières et de pieuses dévotions. C’est ainsi que sa fameuse Supplique a vue le jour en 1883.
Au début la prière était un « Acte d’amour à la Vierge » puis elle fut changée en « Supplique à la puissante Reine du Saint Rosaire de Pompéi ». Le texte connut plusieurs retouches avant sa formule définitive qui est celle que l’on connaît aujourd’hui.
La Supplique est récitée solennellement deux fois par ans, le 8 mai et le premier dimanche d’octobre.
Elle a fait son entrée au Vatican le 8 mai 1915, récitée à midi par le pape Benoît XV et les dignitaires de la curie dans la chapelle Pauline. Puis elle est devenue une tradition transmise d’un pape à l’autre.
Pour le bienheureux Bartolo Longo, cette Supplique est « l’heure du monde » car elle est récitée au même moment par des millions de fidèles à travers le monde. Celle-ci est en effet traduite dans une dizaine de langues, de l’anglais au russe, de l’arménien à l’urdu, du maltais au tamil, etc.
La dévotion à Notre-Dame de Pompéi s’est répandue dans le monde grâce au support des émigrants qui, avant de prendre le bateau de Naples, passaient par Pompéi. Le bienheureux leur offrait un tableau de la Vierge et des chapelets des petites images pieuses et des livres de prière.
Le monde est plein d’églises, de paroisses et sanctuaires consacrés à la Vierge de Pompéi, plein aussi d’associations et confréries qui ont pris son nom. Rien qu’aux Etats-Unis, on compte 20 églises qui lui sont dédiées : à New York, Chicago, Providence, Lancaster, etc. La même chose au Canada: à Montreal, Vancouver, etc.
Et puis on en trouve aussi en Argentina, Brésil, Venezuela et Uruguay. Chacune organise de nombreuses activités pour promouvoir le culture et la dévotion à la Vierge Marie.
Le pape Jean-Paul II s’est rendu à Pompéi en 1979, puis, pour la clôture de l’Année du Rosaire, le 7 octobre 2003. Le pape Benoît XVI s’est rendu en pèlerinage à Pompéi le 19 octobre 2008.