CITE DU VATICAN, Mercredi 19 décembre 2001 (ZENIT.org) – Le succès du pèlerinage de la Croix des JMJ dans les diocèses canadiens surprend les organisateurs chargés de la préparation de la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) de 2002. Elle aura lieu dans neuf mois à Toronto (Ontario, Canada), et les inscriptions ont une croissance exponentielle, y compris par Internet (jmj2002.org). Le thème choisi par Jean-Paul II est: « Vous êtes la lumière du monde et le sel de la terre ».
Le prof. Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du conseil pontifical pour les laïcs – le dicastère romain dont dépendent les JMJ, explique à Zenit que « la chose la plus surprenante dans ce temps de préparation est le pèlerinage de la Croix dans les diocèses canadiens ».
Z. – Quel est, selon vous, le point fort de la préparation de la JMJ de Toronto?
G. C. – On se souvient qu´au cours de la JMJ de 1984, le Saint-Père a confié la croix de l´année sainte aux jeunes afin qu´ils la portent en pèlerinage dans tous les pays où devait se dérouler les JMJ suivantes. Actuellement, la croix fait le tour des diocèses canadiens et l´adhésion des gens est surprenante. Ce geste « revitalise » la vie des Eglises locales, avec une participation massive inattendue. Car même si l´Eglise du Canada peut se vanter d´une grande tradition, elle n´en a pas moins subi l´impact de la sécularisation et de la déchristianisation. C´est un fait qui se déduit de nombreux indices, dont la faible participation à la messe dominicale, une présence réduite aux manifestations de religiosité populaire, le peu de zèle missionnaire des groupes de prière, le manque de vocations. Mais le pèlerinage de la croix démontre en ce moment que le choix du Canada par le Saint-Père et l´adhésion enthousiaste des diocèses canadiens, ont été un choix providentiel au bon moment. On remarque des signes évidents de réveil de la tradition chrétienne. Au cours des dix derniers jours de novembre, le cardinal Stafford s´est rendu dans tout le Canada, d´Alberta, dans la zone du Pacifique, à Halifax, dans la zone Atlantique, en passant par Québec, Ottawa et Montréal, et il a assisté à des manifestations d´enthousiasme authentique ».
Z. – Quelle est, selon vous, la principale caractéristique de la société canadienne que la JMJ mettra en valeur?
G. C. – Le Canada est un pays multiculturel. S´y côtoient des immigrés de toutes les régions et de toutes les cultures et c´est dans le respect de cette pluralité de cultures que nous rendront témoignage au Christ comme unique Seigneur, comme unique Sauveur et unique Médiateur, un Dieu qui n´annule pas les diversités mais les unit dans la communion, de façon à ce qu´elle ne se réduise pas à une simple fragmentation culturelle. De fait, à Toronto, chaque dimanche, la messe est célébrée dans des dizaines de langues différentes. Et cela favorisera l´adaptation des différentes communautés qui pourront recevoir des jeunes venant de toutes les régions du monde. Et puis la dimension universelle ne retire rien à la forte connotation du continent américain. Nous avons en effet constaté avec plaisir le très grand intérêt suscité par la forte participation que l´on peut attendre des jeunes des Etats-Unis et d´Amérique latine. Après Denver (en 1993, ndlr) nous revenons en Amérique après être passés par Manille (1995), Paris (1997) et Rome (2000).
Z. – Le déroulement de la JMJ de Toronto sera-t-il très différent de celui des JMJ précédentes que vous venez de citer?
G. C. – La JMJ de Toronto ressemblera aux autres dans la mesure où elle commencera par un temps d´accueil dans les différents diocèses. Elle prévoit aussi la « messe d´ouverture », le « triduum des catéchèses » faites par les évêques, et les manifestations culturelles organisées par les diocèses, les groupes, les mouvements, à la fois très joyeuses, colorées, vivantes. Après le Chemin de croix du vendredi, on a prévu une intense réflexion dédiée au sacrement de la réconciliation? C´est un choix significatif et nécessaire à la lumière de la surprenante réponse à ce sujet des jeunes de la JMJ du Jubilé. Le choix du sacrement de la réconciliation comme point central de la réflexion est très important si l´on considère à quel point ce sacrement a été l´objet de critiques dans le monde anglo-saxon, ce qui en a affaibli la pratique. Puis ce sera la veillée de prière avec le pape, et la célébration eucharistique finale.
Z. – Comment se déroule la préparation du point de vue de la collaboration avec les autorités locales?
G. C. – La région de Toronto manifeste un grand intérêt et elle collabore activement en particulier du point de vue culturel. Par exemple, une exposition est prévue, rassemblant des œuvres artistiques significatives des musées du Vatican représentant la vie et la mission de saint Pierre et illustrant la tradition catholique des successeurs de Pierre. L´exposition aura lieu au prestigieux Musée royal de l´Ontario.