"Dieu Trinité, unité des hommes. Le monothéisme chrétien contre la violence"

Document de la Commission théologique internationale

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« Dieu Trinité, unité des hommes. Le monothéisme chrétien contre la violence » : c’est le titre du document que la Commission théologique internationale, présidée par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Ludwig Müller – cardinal désigné -, publiera le 18 janvier en italien.

Il sera publié dans le nº 3926 de La Civiltà cattolica, la prestigieuse revue des jésuites, à Rome. Le texte sera également disponible sur le site Internet de la revue et sur la page de la Commission théologique du site du Vatican.

C’est le fruit précieux du travail de la Commission, pontificale, même si le qualificatif n’entre pas dans son titre, pendant son quinquennat 2009 – 2014.

Monothéisme, violence, unité

La Commission théologique internationale a conduit une étude « relative quelques aspects du discours chrétien sur Dieu, en se confrontant en particulier avec la thèse selon laquelle il existerait un rapport nécessaire entre monothéisme et violence », explique un communiqué.

Voilà de quoi interpeller les croyants sur quatre points : la relation du baptisé à la Sainte-Trinité, la paix qu’il en reçoit pour sa vie personnelle et pour le monde, les conséquences dans le dialogue et la marche vers l’unité visible des chrétiens, et le dialogue interreligieux.

La publication semble prophétique au moment où le monde continue d’être déchiré par des guerres – il suffit de lire le message de Noël du pape François ou le message aux ambassadeurs, le 13 janvier pour faire un tour du monde de ces tragédies. Alors que les religions, surtout depuis les Journées d’Assise autour de Jean-Paul II et Benoît XVI, et encore la journée de prière et de jeûne du 7 septembre 2013, ont montré qu’elles peuvent au contraire et donc doivent s’unir pour la paix.

Justement, ce jeudi 16 janvier, le pape François, dans le sillage de son message de Noël et de son son message sur la « fraternité, fondement et route de la paix », du 1er janvier pour la Journée mondiale de la paix, dit dans un « tweet » ce pour quoi il faut prier, et ce qu’il faut construire : « Prions pour la paix, et cherchons à la construire, en commençant à la maison ! »

Et à propos des guerres, on se souvient peut-être à quel point la spiritualité trinitaire est développée dans les Eglises orientales, et spécialement en Russie.

Saint Serge de Radonèje et la Sainte-Trinité

Le grand saint russe, Serge de Radonèje (au nord de Moscou), moine, prêtre, mystique et réformateur, thaumaturge et protecteur de la Russie (v. 1314-1392)disait en substance que la contemplation de la Sainte Trinité ramènerait la paix dans les cœurs et dans le monde, et dans sa chère Russie déchirée par les invasions du XIVe s.

Le starets parlait d’expérience : né à Rostov, au nord de Moscou, le jeune Barthélémy avait émigré à Radonèje sous la poussée de l’invasion mongole. A la mort de ses parents, il se retira avec son frère aîné, pour vivre en ermite, dans une forêt habitée par les ours et les loups. C’est là que les deux frères bâtirent une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité, qui allait donner naissance d’un florissant monastère, centre spirituel et théologique aujourd’hui encore, en dépit des années de persécution communiste.

Un autre sage starets avait prédit, alors que Serge n’avait pas encore dix ans, mais bien des difficultés à étudier : « Cet enfant va devenir la demeure de la Sainte Trinité, et il amènera une multitude à la compréhension de Sa volonté.»

Et c’est pour le fameux monastère de la Trinité-Saint-Serge, près de Zagorsk, que plus d’un siècle après la naissance de Serge, Andreï Roublev, du monastère Andronikov (Moscou)(v. 1360-v.1428), peindra la non moins fameuse icône dite « de l’Hospitalité d’Abraham », et connue sous le nom d’icône « de la Sainte–Trinité ».

Un document approuvé par la Doctrine de la foi

On est donc heureux, au moment où cette icône s’est répandue dans tout l’Occident, que la Commission théologique internationale vienne aider à comprendre le mystère de la Sainte-Trinité, aussi sous cet aspect du refus de la violence.

Le travail qui sera publié le 18 janvier a été développé, exoplique un communiqué, au sein d’une sous-commission, présidée par l’Abbé Philippe Vallin et composée également de l’Abbé Peter Damian Akpunonu, du P. Gilles Emery, OP, de Mgr Savio Hon Tai-Fai, SDB, de Mgr Charles Morerod, OP, de l’Abbé Thomas Norris, de l’Abbé Javier Prades López, de Mgr Paul Rouhana, de Mgr Pierangelo Sequeri, et de l’Abbé Guillermo Zuleta Salas.

Les discussions générales se sont déroulées dans les différentes rencontres de la sous-commission, et durant les sessions plénières de la Commission tenues de 2009 à 2014. Le texte proposé a été approuvé par la Commission in forma specifica le 6 décembre 2013, avant d’être soumis à l’approbation de son président, Mgr Müller, qui en a autorisé la publication, précise la même source.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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