CITE DU VATICAN, Mercredi 28 novembre 2001 (ZENIT.org) – L´arbre de Noël qui se dressera à droite de la crèche, place Saint-Pierre vient de Tulghes, un village des Carpathes, dans l´Est de la Roumanie, premier pays à majorité orthodoxe a faire ce geste.
Le sapin a été abattu le 27 novembre et devrait partir pour Rome incessamment. Le village de Tulghes se trouve à quelque 1 800 m d´altitude. Choisi parmi 400 autres arbre, le a été taillé par une équipe de 12 bûcherons.
C´est la première fois que la Roumanie, pays en majorité orthodoxe, offre l´arbre de Noël de la place Saint-Pierre. M.Mircea Dusa, préfet de la province de Harghita, où se situe le village de Tulghe, a assisté aux opérations. Le président de la République, M. Ion Iliescu, assistera en personne à sa remise au pape Jean-Paul II en décembre.
Les autorités civiles et religieuses de Roumanie ont dit espérer de ce geste une prolongation du chemin fait ensemble lors de la visite de Jean-Paul II en 1999.
De fait, sur place, l´esprit de dialogue et de réconciliation se heurte à des calculs et à des intérêts matériels, en particulier lorsqu´il s´agit de la restitution des églises dont les catholiques de rite oriental ont autrefois été spoliés par les communistes, qui les ont remis aux communautés orthodoxes, comptant ainsi favoriser la division des chrétiens.
Le journaliste catholique roumain, Gelu Trandafir, dénonce, par exemple, la démolition, le 15 octobre 2001, de l´ancienne église du village de Vadul Izei (dépt. de Maramures) qui aurait dû être restituée à la communauté gréco-catholique. La Nonciature Apostolique de Bucarest avait pourtant remis une note verbale au ministre de la Culture, Razvan Theodorescu, en sollicitant l´intervention des autorités pour arrêter la démolition de l´église de Vadul Izei . Le ministre Theodorescu a reconnu, dans une déclaration à la presse, que l´église de Vadul Izei avait été en bon état et que le motif invoqué pour la démolir n´était pas fondé.
Après d´innombrables démarches pour obtenir la restitution de l´ancienne église, la communauté gréco-catholique a commencé les travaux pour jeter les fondations d´une nouvelle église, indique la même source.
La presse, affirme Gelu Trandafir, « a comparé l´actuelle campagne de démolitions d´églises à celle qui avait été entreprise par Nicolae Ceausescu, dans les années ´80 ».
Les démolitions ont lieu avec le concours des autorités PSD (parti social démocrate), dénonce le journaliste qui a établi une liste des démolitions et raconte en particulier cet épisode: « La situation tendue dans le département de Alba est notoire: l´activité du préfet Ioan Rus (PSD) a rallumé ici les conflits entre les gréco-catholiques et les orthodoxes. Deux fonctionnaires gréco-catholiques ont été arrêtés par le nouveau régime, pour avoir « favorisé » la restitution de quelques terrains confisqués à l´Eglise gréco-catholique par les communistes. À la suite des protestations des évêques de l´Eglise roumaine gréco-catholique et de la réaction des médias, les deux personnes ont été libérées après quelques jours ».