Des blessés syriens soignés en Israël

Un reportage de Telepace Terre Sainte

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« Trois années se sont déjà déroulées depuis les manifestations de mars 2011 qui ont entraîné la Syrie dans une tragique guerre civile qui n’est pas encore terminée. Alors que de nombreux pays du monde restent silencieux ou n’essayent que de simples tentatives pour trouver des solutions politiques au conflit, quelques pays voisins se démènent pour fournir une aide humanitaire au peuple syrien. La majorité des aides sont offertes par les pays arabes voisins. Moins spectaculaire mais plus inattendu est la manière dont l’État d’Israël, officiellement ennemi de la Syrie depuis des décennies, s’investit dans cette aide humanitaire au lieu de s’engager dans le conflit », indique, ce mercredi 9 avril, le site du Patriarcat latin de Jérusalem, qui propose cette synthèse du reportage fait en italien par « Telepace Terre Sainte ».

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Depuis février 2013, des centaines de Syriens blessés ont été accueillis en Israël pour recevoir des soins médicaux dans divers hôpitaux de la Galilée. L’un des plus actifs est l’hôpital de Safed qui, depuis l’année dernière, a admis environ 250 Syriens. Ces personnes qui ont besoin de soins ont commencé à apparaître en Israël et avoir l’autorisation d’y entrer temporairement à partir du 17 février 2013, malgré la guerre en cours.

Le directeur de l’hôpital de Safed, le Dr Oscar Embon, explique comment il est possible que les Syriens blessés atteignent cette clinique : « Les Syriens blessés dans la guerre civile arrivent à la frontière avec Israël. Des soldats israéliens surveillent mais, quand ils les voient, ils décident de les transférer vers un centre médical géré l’armée dans la zone frontalière. Après une première inspection, les personnes ayant des problèmes moins graves sont directement soignés sur place puis renvoyés en Syrie. Ceux dont le cas est plus préoccupant sont envoyés à l’hôpital. Puis les soldats nous appellent pour nous prévenir et nous demander de nous préparer : “entre 30-40 minutes, vous recevrez un certain nombre de patients”. 15% de ces blessés sont des enfants de moins de 18 ans. 10% sont des femmes, le reste sont des hommes. L’âge des patients varie de quelques mois à 70 ans. Nous avons aussi eu quatre naissances dans cet hôpital ».

Au moment où ils atteignent l’hôpital, « ils ont presque tous besoin d’opérations de chirurgie plastique ou de chirurgie réparatrice de la peau et des muscles, témoigne le Dr Shokrey Kassis, chef du département de chirurgie plastique. Il y a aussi des cas d’amputation des jambes ou des mains. Nous faisons ce que nous pouvons pour sauver leur vie ».

L’hôpital de Safed ne fournit pas seulement des soins médicaux, mais aussi un service d’accompagnement psychologique aux patients syriens, parce que beaucoup souffrent non seulement de leurs blessures physiques, mais aussi de symptômes post-traumatisme liés à la guerre, aux atrocités dont ils ont été témoins. Il est donc compté parmi le personnel de l’hôpital un certain nombre de travailleurs sociaux chargés d’établir un lien beaucoup plus étroit, presque familier, avec ces gens. Issa Fares, travailleur social en charge des relations avec les patients syriens, a déclaré: « J’essaye de leur donner des informations en arabe sur ce leur état de santé et sur leur avenir proche. Si ces personnes ont des parents en dehors de l’hôpital, j’essaye de les contacter. Dans la mesure du possible, je leur donne aussi des vêtements quand ils rentrent chez eux, ou des prothèses pour ceux qui sont amputés d’un membre, et je tente d’établir une relation sincère avec eux pour comprendre s’ils ont des besoins urgents de soins psychologiques ».

L’hôpital dispose également d’un certain nombre de volontaires-clown, comme Johnny Khbeis :«Je suis ici depuis quatre mois et travaille surtout avec les enfants syriens blessés. La guerre est terrible, c’est la première fois de ma vie que je vois une guerre d’aussi près ».

Mais comment se passe leur sortie de l’hôpital ? En moyenne, ils y restent environ trois semaines, mais selon la gravité de leurs blessures, ils peuvent rester plusieurs mois. Parfois, il peut y avoir une étape intermédiaire de séjour à l’hôpital militaire dans le Golan. D’autres sont raccompagnés à la frontière par l’armée parce qu’ils ne veulent pas retourner en Syrie. Mais ces cas sont très rares. « Tout le monde veut retourner dans sa famille. Ils disent qu’ils préfèrent y mourir sous les bombes que de rester ici. Ils aiment leur patrie, la Syrie », explique Issa Fares .

Des patients expliquent aussi qu’il est dangereux pour leurs familles et pour eux-mêmes de rester dans un pays officiellement en guerre avec la Syrie.

Accueilli à l’hôpital après une explosion, un patient témoigne : « Ils m’ont traité avec grand respect. Je remercie tous les médecins, infirmières et divers employés. Mais je n’ai pas peur de retourner en Syrie. Je crains seulement d’être là, parce que je ne sais pas où ma famille. J’ai entendu dire que après avoir reçu des bombes et des missiles sur notre pays, ils sont tous partis, mais je ne sais pas où. J’ai peur de cela, mais je veux revenir pour continuer ma vie. Je ne peux pas quitter mon pays ».

Telepace Holy Land TV

Traduction du Patriarcat latin de Jérusalem

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Federica Foiadelli

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