Par l’Esprit-Saint, les paroles de Jésus deviennent « vie » chez le chrétien : elles deviennent « attitudes, choix, gestes, témoignage. En substance, l’Esprit-Saint rappelle le commandement de l’amour, et appelle à le vivre », souligne le pape François en ce dimanche 8 juin 2014.
Le pape a en effet célébré ce matin à 10h la messe de la Pentecôte, en la basilique Saint-Pierre. Il était entouré des cardinaux, archevêques et évêques présents à Rome.
Durant son homélie, le pape a rappelé que l’Esprit-Saint était une « promesse du Christ » : « Lors de la Dernière Cène, Jésus avait dit qu’après son départ de ce monde, il leur enverrait le don du Père, c’est-à-dire l’Esprit-Saint (Jn 15,26). »
« Mais cette effusion n’est pas restée unique et limitée à ce moment, c’est un événement qui s’est renouvelé et se renouvelle encore : le Christ glorifié à la droite du Père continue à réaliser sa promesse, envoyant sur l’Église l’Esprit vivifiant, qui enseigne, remémore et fait parler », a-t-il poursuivi.
Cela exige de l’homme « une réponse » : plus la réponse est « généreuse », plus les paroles de Jésus deviennent « vie » chez le chrétien : elles deviennent « attitudes, choix, gestes, témoignage. En substance, l’Esprit-Saint rappelle le commandement de l’amour, et appelle à le vivre ».
Tout d’abord, l’Esprit-Saint « enseigne » : « Il est le Maître intérieur. Il guide sur le juste chemin à travers les situations de la vie, pour cheminer sur les traces de Jésus. Plus qu’un maître de doctrine, il est un maître de vie. »
L’Esprit-Saint « rappelle tout ce que Jésus a dit » : « Il est la mémoire vivante de l’Église. Et tout en les rappelant, il fait comprendre les paroles du Seigneur ; il fait entrer plus pleinement dans le sens de ses paroles », a expliqué le pape en donnant l’exemple de la Vierge Marie, « la femme de la mémoire », qui « méditait tout cela en son coeur depuis le début ».
Pour le pape, « un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme prisonnier du moment, qui ne sait pas mettre à profit son histoire, ne sait pas la lire et la vivre comme histoire de salut ». L’Esprit-Saint en revanche « aide à interpréter les inspirations intérieures et les événements de la vie à la lumière des paroles de Jésus. »
Enfin, l’Esprit-Saint fait entrer en dialogue « avec Dieu et avec les autres hommes » : « avec Dieu dans la prière », permettant à l’homme « de s’adresser à Dieu en l’appelant ‘Père’ ». Une filiation qui n’est « pas seulement une façon de dire », mais « la réalité », a insisté le pape.
L’Esprit-Saint fait « parler avec les hommes », en premier lieu « dans le dialogue fraternel » : « Il aide à parler avec les autres en reconnaissant en eux des frères et sœurs ; à leur parler avec amitié, avec tendresse, avec douceur, en comprenant les angoisses et les espérances, les tristesses et les joies des autres. »
Il fait aussi parler avec les hommes par l’intermédiaire de « la prophétie », en rendant les chrétiens « canaux humbles et dociles de la Parole de Dieu ». « La prophétie, a précisé le pape, doit se faire avec franchise, pour montrer ouvertement les contradictions et les injustices, mais toujours avec douceur et dans une intention constructive. »
« La Pentecôte fut le baptême de l’Église, qui naît “en sortie”, en “partance” pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle… elle part pour servir », a-t-il ajouté, en rappelant que « Jésus avait été péremptoire avec les apôtres : ils ne devaient pas s’éloigner de Jérusalem avant d’avoir reçu d’en haut la force de l’Esprit-Saint (cf. Ac 1,4.8). » Sans l’Esprit en effet, « il n’y a pas de mission, pas d’évangélisation », a-t-il conclu.