La Liaison de la Pastorale des Jeunes (LPJ) de Belgique lance la plate-forme « Woggle & Spirit » (www.wogglespirit.be) pour offrir aux jeunes un lieu d’interactions, de rencontres et d’échanges au service de l’animation spirituelle.
Woggle & Spirit souhaite encourager les mouvements de jeunesse belges, où les jeunes « vivent une expérience extraordinaire : un très grand engagement au service de leurs contemporains, un désir de se donner à fond et de servir », explique Claire Jonard, coordinatrice de la LPJ, aux lecteurs de Zenit.
Zenit – Que signifie « Woggle et Spirit » ?
Claire Jonard – Le terme anglais « Woggle » désigne le nœud de foulard typique des mouvements de jeunesse. Il n’est pas indispensable pour nouer le foulard, mais il lui apporte pourtant un élément en plus ! Tout comme l’animation spirituelle, les célébrations et la foi vécue et partagée peuvent « habiller » la vie des jeunes dans les divers mouvements. « Spirit » fait évidemment le lien avec l’invitation à la rencontre avec Jésus-Christ, à l’animation de la foi et à l’accompagnement de la vie spirituelle des jeunes qui le désirent.
– A quoi le site servira-t-il ?
Le site est la vitrine de la plate-forme, c’est un lieu de ressource pour des animations destinées aux jeunes en mouvement de jeunesse mais il se veut aussi un lieu d’échange entre les différents groupes. Que des jeunes qui vivent de beaux temps dans la vie de leur mouvement, dans l’animation spirituelle, puissent « échanger leur bonne pratique » et donner le goût ou des idées à d’autres. La plate forme est plus qu’un site web, elle se veut lieu d’échange et propose des formations, de l’aide et de l’accompagnement pour tous ceux qui le demanderont.
– Par qui ce projet est-il géré ?
C’est avec des jeunes, les pastorales des jeunes et le soutien de la conférence épiscopale que cette initiative de proposition de la foi est née. Une petite équipe de jeunes chrétiens bénévoles et une salariée, tous anciens animateurs dans un mouvement ou l’autre animent le site web et les activités de la plate-forme.
– Pourquoi rassembler les divers mouvements de jeunes sur une seule interface ?
L’initiative est venue de jeunes et de l’Église au service des mouvements de jeunesse et particulièrement des animateurs dans les mouvements. En Belgique, on compte au moins 100.000 jeunes en mouvement de jeunesse, qui vivent une expérience extraordinaire : un très grand engagement au service de leurs contemporains, parfois plus fragilisés, un désir de se donner à fond et de servir, une pédagogie par l’expérience, la responsabilité et le jeu, des temps gratuits à l’écoute de la nature et la création. Il nous est apparu important de le souligner, le dire bien fort, l’encourager, l’accompagner. Sur le terrain nous nous rendons compte que les jeunes se posent les mêmes questions par rapport à la foi, à l’Église et à la vie de chrétien, et que souvent les aumôniers ou les staffs qui accompagnent les groupes sont présents à des jeunes appartenant à différentes fédérations. Il nous est apparu très important de nous adresser à tous et de ne pas offrir un outil pastoral seulement à certains mouvements, tout en respectant de manière très rigoureuse les différentes pédagogies. Les jeunes en mouvement vivent tous l’Évangile en acte (bien souvent sans le savoir) et la joie de l’Évangile est pour tous.
– Quelle est la réaction des jeunes face à cette initiative ?
Elle est très positive. Ils se sentent rejoints sur un terrain où ils ne savent pas toujours comment faire ou quels outils utiliser. La plate-forme encourage ceux qui sont très demandeurs et ne se sentent pas toujours soutenus dans leur désir de vivre un temps où l’on parle, on vit, on partage Dieu et elle soutient ceux qui ne sont pas contre mais ne se sentent pas à l’aise ou démunis.
– L’Église de Belgique est donc très investie sur les réseaux sociaux ?
La place des réseaux sociaux est une question qui nous interpelle toujours plus. Selon les générations et les services, des prises de conscience se font de plus en plus grandes : ces lieux de réseaux sont des lieux de relations où s’expriment des désirs de communion, d’échange et de rencontre. Comme les missionnaires qui utilisent la langue du pays où ils sont envoyés comme moyen pour entrer en relation, les acteurs pastoraux prennent de plus en plus conscience qu’il faut vivre au milieu du pays de mission « réseau social » et y découvrir, apprivoiser et proposer Dieu à travers les expériences humaines partagées. En pastorale des jeunes en particulier, si nous désirons vivre avec les jeunes, nous devons être sur les réseaux sociaux et inviter les jeunes chrétiens à y être présents comme chrétiens. Pour Woggle&Spirit, c’était une évidence d’être sur les réseaux, avec un site web interactif et adaptable aux technologies actuelles.
Propos recueillis par Anne Kurian