Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous rencontrer au moment où vous concluez les travaux de votre session plénière. Je salue Mgr Claudio Gugerotti, les Représentants pontificaux, les Supérieurs et les fonctionnaires du Dicastère et, à travers vous, chers représentants des organismes impliqués, tous ceux qui, dans les différentes régions, rendent possible votre générosité. La générosité solidaire est souvent la seule réponse concrète à l’injustice et à la douleur qui oppriment de nombreux membres de la famille humaine. Chers amis, je vous remercie parce que vous vous consacrez à une solidarité proactive qui aide à guérir les blessures comme une caresse sur le visage de quelqu’un qui souffre. Une caresse qui redonne de l’espoir dans la tourmente des conflits.
À l’heure actuelle, le contraste est énorme entre cette réalité et le projet de Dieu : un projet de paix, de fraternité et de concorde pour tous. Un plan qui nous invite à cesser de nous battre les uns contre les autres et à unir nos efforts pour lutter contre la famine et la maladie. La Bible parle du projet de paix de Dieu (cf. Jr 29,11), mais dès le début, elle nous montre aussi la violence entre frères : Caïn et Abel et le meurtre d’un innocent. Dieu chasse Caïn mais interdit qu’il soit tué par qui que ce soit (cf. Gn 4, 1-16). C’est le premier acte de justice et de miséricorde. Qu’il est bon, surtout pour nous chrétiens, d’écouter la Parole sacrée avec un cœur ouvert et de nous laisser ainsi éclairer et guider non par nos propres projets, mais par le projet miséricordieux de Dieu, qui veut embrasser et sauver tous les hommes et toutes les femmes, tous les frères et toutes les sœurs de Jésus !
Au cours de cette réunion de la ROACO, vous vous êtes concentrés sur les attentes des jeunes des Églises orientales. C’est un choix judicieux : écouter ensemble les désirs qui sortent de leurs bouches mais qui sont aussi portés dans leurs cœurs. Les jeunes veulent être les protagonistes du bien commun, qui doit être la « boussole » de l’action sociale. Chers jeunes présents, vous vivez dans des territoires où la restauration du bien commun est une condition essentielle de survie. Puissiez-vous être des sentinelles de la paix pour tous, des prophètes qui rêvent et proclament un monde différent et non plus divisé !
Dans l’exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente, à propos de laquelle, dix ans après sa publication, la ROACO a récemment organisé une grande rencontre à Chypre, Benoît XVI a encouragé les jeunes à « cultiver une amitié vraie et durable avec Jésus par la force de la prière » (n. 63). Pour les chrétiens, c’est la source première de l’action : la foi vivante dans le Seigneur qui a donné sa vie pour ses frères. Si nous partons de là, de cet amour crucifié et ressuscité, il sera plus facile non seulement de rejeter les visions étroites, mais aussi le triomphalisme, et de nous détourner d’une solidarité simplement commode, destinée à impressionner ou à être considérée comme pertinente. Oui, le cœur transpercé de Dieu nous libère de l’idée que la charité est une profession, un calcul de pure philanthropie, une bureaucratie de la bonté ou, pire encore, un réseau d’intérêts politiques. C’est la croix, l’ultime participation de Dieu à la souffrance de l’humanité, qui apporte aux chrétiens, en particulier aux jeunes, l’authenticité qu’ils recherchent, le courage de témoigner, la force de dépasser l’individualisme et l’indifférence, qui font aujourd’hui fureur, et d’accroître la compassion. Compassion : un mot qui est au cœur de notre foi parce qu’il nous montre l’amour de Dieu, qui participe pleinement à la souffrance de l’humanité.
Chers frères et sœurs de ROACO, vous vous engagez sur les terres arides de la souffrance pour y faire pousser des graines d’espoir. Je pense à vos efforts récents pour aider à guérir les blessures du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, au milieu des souffrances quotidiennes de peuples durement éprouvés. J’espère que nous pourrons vraiment continuer à les aider ; tant de promesses ont été faites, mais il est encore difficile d’utiliser les systèmes bancaires normaux pour envoyer de l’aide aux victimes. Je vous remercie de vos efforts considérables pour aider l’Ukraine à soutenir les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés. Il y a quelques années, j’ai voulu unir mes propres efforts aux vôtres en faveur de ce pays bien-aimé à travers l’initiative « Le pape pour l’Ukraine », et plus tard avec d’autres projets en cours. Mais je veux aussi saisir cette occasion pour exhorter tout le monde à ne pas manquer de proximité concrète, de proximité de prière et de charité, avec le peuple ukrainien déchiré par la guerre. Lors de la dernière session plénière, outre l’attention habituelle accordée à la Terre sainte et au Moyen-Orient, vous avez mis l’accent sur des projets d’aide en Iran, en Turquie et en Érythrée. Puisse l’énorme richesse humaine et naturelle que Dieu a donnée à ces beaux pays être utilisée à bon escient et apporter un peu de paix à leurs habitants.
Chers amis, je vous renouvelle ma gratitude pour votre service. Je bénis chacun d’entre vous et votre travail, et je vous demande, s’il vous plaît, de continuer à prier pour moi.
Traduction par Zenit