Notre Dame de Madhu, vénérée par catholiques et hindous

Histoire du sanctuaire dédiée à la Vierge du Rosaire

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Au deuxième jour de son voyage apostolique au Sri Lanka, le pape François a rendu hommage à Notre-Dame du Rosaire de Madhu, plaçant un chapelet couleur or autour du cou de la statue vénérée par les croyants de tout le pays, catholiques et hindous mais aussi musulmans et bouddhistes.

Le pape a en effet visité le sanctuaire de Notre Dame du Rosaire à Madhu, dans le diocèse de Mannar, au nord-ouest du Sri Lanka, qu’il en rejoint en hélicoptère, cet après-midi, 14 janvier 2015.

Après un trajet en papamobile sous les ovations et au rythme de musiques traditionnelles, le pape a présidé aux alentours de 15h30 (11h à Rome) une prière mariale, en langue anglaise, tamoule et cinghalaise, implorant spécialement la Vierge Marie pour la paix du pays.

La ville insulaire de Madhu, reliée à la terre par un pont de 2 kilomètres de long, est connue dans tout le Sri Lanka pour son sanctuaire Notre Dame du Rosaire, lieu de grande dévotion pour les catholiques tamouls et cinghalais, mais aussi pour les hindous : tous les ans, à l’occasion de l’Assomption, des centaines de milliers de croyants y viennent en pèlerinage.

Madhu est un lieu doublement symbolique pour le pays, car il a aussi servi de refuge aux Sri-Lankais, dans une région très marquée par la guerre civile (1983-2009).

L’histoire du sanctuaire remonte à plus de 400 ans : au XVIème siècle, après l’évangélisation du nord du Sri Lanka par les missionnaires portugais de l’Inde, les catholiques construisent une église à Mantai, où ils placent une statue de Notre Dame de la Bonne Santé.

Mais au XVIIe siècle, l’invasion des Hollandais et la persécution de l’Église catholique contraignent des familles à fuir Mantai en 1670, emportant la statue de Marie pour la mettre en sécurité à Madhu.

A la fin du XVIIe siècle, avec le renouveau de la foi catholique, grâce à des missionnaires comme le nouveau saint Joseph Vaz, les prêtres oratoriens agrandissent le sanctuaire. Au XVIIIe siècle, le nombre des catholiques a beaucoup diminué au Sri Lanka à cause des persécutions. Mais la vitalité du sanctuaire de Madhu attire des pèlerins de tout le pays.

En 1872, l’évêque de Jaffna, Mgr Christophe Bonjean, OMI, entreprend la construction d’une nouvelle église, qui sera consacrée en 1944. Ses successeurs font bâtir la façade, le grand presbytère, la chapelle du Saint-Sacrement et la grotte de la Vierge de Lourdes.

En 1921, Mgr Jules Brault, OMI, obtient du pape Pie XI l’autorisation de couronner la statue de Madhu. La cérémonie solennelle du couronnement a lieu en 1924, en présence du Légat pontifical.

D’après le P. Gamini Perera s.j., « le Sri Lanka compte trois sanctuaires dédiés à la Vierge Marie : un au nord, où la Mère de Dieu est vénérée sous le vocable de Notre Dame de Madhu, un au sud du pays, où l’on vénère Notre Dame de Matara, et un à l’ouest, connu comme la basilique de Notre Dame de Lanka. Ces trois sanctuaires sont très chers à la population sri-lankaise, en particulier aux catholiques ».

Jeudi, 15 janvier, le pape effectuera un second pèlerinage marial, à la chapelle « Our Lady of Lanka” à Bolawalana, à 35km au nord de Colombo, avant de prendre congé du Sri Lanka et de s’envoler pour les Philippines.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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