Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, publie une mise au point à propos de la formule « éviter une mexicanisation », utilisée par le pape François dans un courriel privé : le pape « aime le Mexique » et il « entendait simplement souligner la gravité du phénomène du trafic de drogue », affirme-t-il.
Le directeur de la salle de presse rapporte que la Secrétairerie d’État a remis une note à l’ambassadeur du Mexique près le Saint-Siège, le 24 février, pour expliquer qu’en parlant « d’éviter une mexicanisation », le pape « n’avait pas eu la moindre intention de blesser les sentiments du peuple mexicain ».
« D’autant qu’il aime le Mexique et connaît parfaitement l’engagement des autorités mexicaines contre le trafic de drogue », ajoute la note.
La formule « éviter une mexicanisation » a été employée par le pape dans un courrier électronique privé à un ami argentin très impliqué dans la lutte anti-drogue, qui l’avait lui même utilisée, précise le P. Lombardi.
Par cette expression, « le pape entendait simplement souligner la gravité du phénomène du trafic de drogue qui afflige le Mexique comme d’autres pays d’Amérique latine », affirme-t-il.
Il salue l’action du gouvernement mexicain, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue « une priorité » et qui est « engagé à faire cesser la violence et à redonner paix et sérénité aux familes mexicaines touchées, en agissant sur les causes de ce fléau ».
« Dans le cas d’autres pays latino-américains aussi, à diverses occasions, le pape n’a pas manqué pas de rappeler la nécessité d’adopter à tout niveau des politiques de coopération et de concertation », ajoute le P. Lombardi.
Le pape François a régulièrement dénoncé « la réalité dramatique de toute la criminalité qui se trouve derrière le trafic de drogue » au Mexique, comme lors de l’audience générale du mercredi 12 novembre.
Il a aussi exprimé à plusieurs reprises sa proximité au peuple mexicain, après la disparition de 43 étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, le 26 septembre 2014 à Iguala, dans l’Etat du Guerrero, dans le sud du pays.
Lors de l’audience du 29 octobre 2014, il avait invité l’assemblée à prier avec lui : « Je voudrais que nous élevions une prière et que nous nous rapprochions de tout cœur du peuple du Mexique, qui souffre de la perte de ces étudiants et de nombreux problèmes similaires. Que nos cœurs soient proches d’eux, par la prière. »
« Le Mexique souffre d’une véritable décomposition du tissu social, un mal auquel aucun secteur du pays n’échappe. La gravité de la crise exige une refondation profonde de nos mœurs, de nos lois et de l’organisation sociale et politique de notre patrie », estimait pour sa part le diocèse de Mexico.