« Trahison », « silence qui a duré trop longtemps » : le cardinal Sandri épingle les responsabilités de la communauté internationale dans la tragédie vécue par les irakiens chrétiens et il dénonce les exactions et les crimes commis par les islamistes contre les chrétiens. « Nous nous agenouillons devant votre douleur », écrit-il.
Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, poursuit son voyage en Irak avec les représentants de la Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales (ROACO). Il devait célébrer, ce lundi matin, 4 mai, la « Divine Liturgie » en l’église chaldéenne de Duhok, au Kurdistan irakien. Mais n’ayant pu le faire, il a remis son message à la communauté, rapporte Radio Vatican.
« Nous nous agenouillons devant votre expérience et votre douleur, face à vos silences et à votre abnégation, face à vos proches enlevés et à vos morts », écrit le card. Sandri : « Devant vous et avec vous, nous disons au Seigneur : miséricorde, pardon, pitié. »
« On perçoit la trahison même dans le silence qui a duré trop longtemps de la communauté internationale, ou l’abandon par les forces nationales et régionales qui avaient offert au début des garanties de protection », écrit le cardinal argentin, selon la même source.
Il rappelle cette « cette trahison des autres » vécue par les Irakiens chrétiens « dans leur propre chair » par la souffrance « de ceux qui ont assailli et pris leurs maisons et leurs biens, de ceux qui ont profané leurs temples où on enseigne la paix, croyant faire triompher une idée de violence et de mort, de ceux qui ont violenté et volé la jeunesse des enfants et des jeunes filles pour satisfaire leurs bas instincts ».
Il ajoute : « Quand l’homme cesse d’être fidèle au Dieu de l’alliance, il finit par ne pas même être fidèle à sa propre humanité et à celle de ses frères et sœurs avec lesquels il a peut-être vécu jusqu’au jour précédent. »
Il les a exhorté à la fidélité, « alors que l’homme mentait et trahissait, Dieu est demeuré fidèle. Il vous a rendus proches et conformes à l’image même du Christ son Fils ».
Il leur a transmis la bénédiction du pape François et il leur a manifesté la proximité des catholiques venus des Etats-Unis, d’Europe et de Rome.
Il a prié Dieu d’aider les agences de la ROACO et tant d’autres à se faire l’instrument de sa « présence réconfortante », et de « verser sur les blessures des corps et des cœurs l’huile de la consolation et le vin de la joie » : « Fais que la charité concrète et opérative, soutenue par la prière incessante, soit notre réponse avec les paroles de Pierre : “Seigneur tu sais tout, tu sais que nous t’aimons”. »