Jésuites de Slovaquie, 12 sept. 2021 © @antoniospadaro

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Rencontre des jésuites de Slovaquie avec le pape François

Sous le signe de la liberté et de la joie

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Le pape François a rencontré 53 jésuites de toute la Slovaquie – sur 80 présents dans tout le pays – à la nonciature apostolique à Bratislava, ce dimanche 12 septembre 2021 en fin de journée, accompagné par un interprète, indique le p. Antonio Spadaro SJ, jésuite italien, directeur de la « Civiltà Cattolica ». Une rencontre sous le signe de la liberté et de la joie.

Ces rencontres du pape François et de ses frères de la Compagnie de Jésus sont une tradition de ses voyages internationaux.

La rencontre, à 17h30, a duré environ une heure et demi, indique Radio Vatican (Salvatore Cernuzio) qui fait état d’un « dialogue libre et familier avec des questions et des réponses, des plaisanteries et des encouragements à l’heure de la pandémie, de la sécularisation et du déclin des vocations ».
«Cela s’est très bien passé, dans une atmosphère sereine», rapporte le père Jozef Bartkovjak, responsable de la section slovaque de Radio Vatican et correspondant à Bratislava, qui a qualifié ce rendez-vous de «réunion de famille».
Jésuites de Slovaquie, 12 sept. 2021 © @antoniospadaro

Jésuites de Slovaquie, 12 sept. 2021 © @antoniospadaro

Même pendant le communisme
Le pape «était tout à fait frais. Il avait déjà fait plusieurs choses, mais il était pleinement présent, il plaisantait, il était vif. Il nous a donné l’impression de retrouver une personne très chère, avec laquelle il est agréable d’être ensemble. Une personne que nous connaissons mais que nous ne connaissions pas de près. Nous avons écouté ses paroles et avons pu lui dire ce que nous souhaitons, ce que nous faisons», poursuit le jésuite slovaque.
Pourtant, le pape s’était levé au coeur de la nuit et il avait eu une journée chargée à Budapest avant de reprendre l’avion pour Bratislava où il avait rencontré le Conseil œcuménique des Églises.

Le pape les a encouragés à poursuivre leur mission dans le pays, avec un accent particulier sur l’éducation et la formation, dans une faculté de théologie et dans deux maisons de retraites spirituelles, restées actives même sous le régime communiste.

«Dans le passé, explique le p. Jozef Bartkovjak, dans l’Église clandestine pendant le régime communiste, les jésuites donnaient une formation aux nouveaux membres, presque un noviciat caché. Ainsi, dans notre province, aucune génération n’a été oubliée, chaque année a été couverte, même pendant le communisme.»

Proximité et liberté

Le p. Jozef Bartkovjak fait observer que «le fait d’avoir reçu de tels encouragements du Pape, qui nous a vraiment fait sentir sa présence, qui a apprécié ce que nous faisons malgré les difficultés, nous a aidés à ne pas perdre courage»: «En fait, chaque jésuite qui lie sa vocation à celle du Successeur de Pierre a senti son identité renforcée. Être proche du Pape et ne pas sentir de blocage, c’était comme une caresse.»

Le jésuite slovaque témoigne de la liberté de la rencontre: «Comme je l’ai dit, c’était très spontané. Plusieurs questions ont été soulevées par les jésuites présents mais aussi par le Saint Père. Nous pouvions parler de tout, très librement.»

La rencontre s’est achevée par une photo de groupe, et si «le Saint-Père semblait satisfait», les jésuites ont quant à eux déclaré être «satisfaits à 100%, voire à 200%».

Combattre l’antisémitisme

Avant le voyage du pape, le p. Milos Lichner, jésuite slovaque, avait notamment confié au micro de Radio Vatican (Hélène Destombes) que les jésuites sont spécialement engagés dans le dialogue avec la communauté juive et la lutte contre l’anti-sémitisme et il rappelait l’époque de la persécution communiste: « Il y a une génération de prêtres qui a connu ces persécutions et qui s’en souvient parfaitement. Ces vieux prêtres sont très heureux de la liberté actuelle. Depuis la chute du communisme, la Slovaquie a beaucoup évolué. Nous devons aujourd’hui nous battre contre un certain nationalisme qui voudrait instrumentaliser la religion. Nous devons aussi surmonter le consumérisme et la baisse des vocations. Et alors que partout dans le monde on assiste à une augmentation de l’antisémitisme, nous sommes, en tant que jésuites en Slovaquie, très engagés dans un dialogue judéo-chrétien. Nous sommes très engagés dans ce combat contre chaque forme d’antisémitisme. »

La place de la Vierge Marie

Le jésuite soulignait le « message » d’espérance de l’Eglise dans le contexte actuel: « Le dialogue est toujours possible et la religion peut être un facteur très important d’unification et de paix. »

Le pape arrive le 12 septembre, en la fête du Saint Nom de Marie et il fera le pèlerinage au sanctuaire de Notre Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre. Le jésuite souligne l’importance de la présence mariale en Slovaquie: « La piété mariale est une partie essentielle de la foi chrétienne en Slovaquie et le Pape l’a bien saisi. Nous partageons cela avec lui, [cette dévotion] nous lie. Le Saint-Père confie chaque voyage à la Vierge Marie en se rendant à Sainte-Marie-Majeure à Rome, et en Slovaquie ce geste est très apprécié. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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