Sant'Egidio : la paix est toujours possible

Rencontre « Religions et cultures en dialogue » en Albanie (Tirana, 6-8 septembre 2015)

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Quatre cents responsables des grandes religions du monde et des représentants du monde de la culture, de la politique et de la diplomatie vont se rencontrer lors d’une conférence au sommet de trois jours à Tirana, la capitale de l’Albanie. La crise humanitaire aux frontières de l’Europe, les conflits au Moyen-Orient et en Afrique et la crise écologique seront au cœur de l’agenda. La rencontre succède à la réussite de l’édition « Peace is the Future » qui s’était déroulée à Anvers l’année passée.

« La paix est toujours possible – Religions et cultures en dialogue » est le titre de la rencontre internationale de trois jours qui commence ce dimanche 6 septembre dans la capitale albanaise, Tirana. Cet ancien pays communiste, où l’athéisme d’État était en vigueur, est un laboratoire intéressant du vivre ensemble entre musulmans et chrétiens. Ce vivre ensemble est aujourd’hui mis sous pression : beaucoup de « combattants étrangers » de l’État islamique proviennent de ce pays, et l’auteur de l’agression armée dans le Thalys est passé par Tirana lors de son trajet de la Syrie vers l’Europe occidentale. Ce petit pays des Balkans est aujourd’hui candidat potentiel à l’adhésion à l’Union européenne. 

Lors de la conférence de presse donnée à Rome le 1er septembre dernier, Marco Impagliazzo, président de Sant’Egidio, a explicité le titre : « Nous sommes convaincus que la paix est toujours possible. Nous devons combattre avec force le pessimisme qui entoure tant de conflits contemporains, qui laisse penser qu’il n’y a aucune solution possible. En ce qui concerne les flux de migration en direction de l’Europe, nous savons que nous devons investir davantage dans la paix. L’expérience de Sant’Egidio de ces dernières années nous montre qu’il est toujours possible de faire plus qu’on ne le pense habituellement. »

Sant’Egidio travaille actuellement pour une solution diplomatique au conflit en Syrie, y compris au travers de la campagne #SaveAleppo, et pour la protection des chrétiens et des autres minorités. En ce qui concerne le flux de réfugiés, les communautés de Sant’Egidio procurent de l’aide aux frontières de l’Europe, principalement aujourd’hui en Italie et en Hongrie. La Communauté aspire à plus de solidarité européenne, à l’adaptation du règlement de Dublin et à la création de canaux humanitaires pour les migrants.

Lors de la conférence en Albanie, quatre cents représentants des grandes religions, du monde de la politique, de la culture et de l’économie vont se pencher sur de nombreuses questions d’actualité. Les conflits au Moyen-Orient et en Afrique seront à l’avant-plan. Il y aura également un panel majeur sur la Libye, où, pour la première fois, les représentants des deux gouvernements (Tobrouk et Tripoli) seront assis à la même table.

Le programme est accessible ici.

Une allocution importante du Pape François est attendue dimanche lors de la cérémonie d’ouverture. L’Albanie a été le premier pays européen visité par le Pape l’année passée, et ce dernier a personnellement insisté pour que la conférence s’y déroule. 

Plusieurs personnalités de Belgique prendront part à l’événement : les évêques Jean-Pierre Delville, Johan Bonny et Leon Lemmens, ainsi que le Métropolite orthodoxe Athenagoras Peckstadt, le grand Rabbin de Bruxelles Albert Guigui, l’évêque anglican Robert Innes et Mohammed Achaibi, le vice-président de l’Exécutif des Musulmans.

Une centaine de membres et de sympathisants de Sant’Egidio voyageront vers l’Albanie pour accueillir les hôtes, donner une aide logistique pour les réunions et participer aux conférences.

L’année passée, l’événement qui avait eu lieu à Anvers sous le titre « Peace is the Future » avait réuni sept mille personnes. Quatre mille jeunes des écoles anversoises avaient participé au programme des jeunes.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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