ROME, Mardi 9 janvier 2007 (ZENIT.org) – « Le Seigneur m’a préparé une très belle journée » : l’agence vaticane Fides cite ainsi les dernières paroles du cardinal Etsou, archevêque de Kinshasa. Son testament spirituel est un appel à travailler pour un Congo uni qui vive dans la paix.
« Le Cardinal Etsou a vécu les dernières heures de sa vie terrestre dans le calme et la sérénité » dit à l’Agence Fides le P. Valer Shango, qui a assisté jusqu’au dernier moment le cardinal Frédéric Etsou-Nzabi-Bamungwabi, archevêque de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, mort au soir du 6 janvier dans une clinique de Louvain, en Belgique, où il était hospitalisé depuis quelque temps.
« Le matin du 6 janvier j’ai administré au cardinal le sacrement de l’Onction des malades » rappelle le prêtre congolais. « Nous avons récité ensemble le rosaire et ensuite le Cardinal m’a souri et a dit : « Le Seigneur m’a préparé une très belle journée ».
Le P. Valer rappelle que « dans ses dernières heures du cardinal sur cette terre, ses pensées ont été pour la population congolaise. Il a dit qu’il aurait voulu passer Noël et le nouvel an à Kinshasa, parmi ses fidèles, mais ensuite il a souri et a affirmé : ‘L’homme propose et le Seigneur dispose’, acceptant sereinement la volonté du Père. Il a ensuite voulu souligner l’importance du Royaume du Seigneur, le royaume de la paix. Toute sa vie il a toujours prié et travailler pour apporter la paix au Congo. Je crois que son testament spirituel est justement celui-ci : travailler pour un Congo uni qui vive dans la paix ».
Dans sa dernière interview à Fides, le 20 janvier 2006, le cardinal exprimait sa préoccupation pour les jeunes des rues de Kinshasa, proies facile pour la criminalité organisée: « En tant qu’Eglise – affirmait le cardinal – nous ne pouvons abandonner les « mineurs des rues », car ils sont nos enfants, que nous avons baptisés, et par responsabilité sociale. Les gangs des jeunes risquent de devenir un problème dramatique aussi sur le plan de l’ordre public. Les jeunes sont organisés en bandes avec de nombreux chefs et sous chefs. Il y a déjà eu des épisodes dans lesquels les policiers ont été désarmés par des jeunes décidés et bien organisés ».
Le cardinal Etsou souffrait du diabète depuis quelque temps et était soigné depuis plusieurs mois en Belgique.
Toutes les paroisses de Kinshasa ont été invitées à la prière. Mercredi 10 janvier, une messe sera célébrée à l’église Saint Boniface à Bruxelles, puis le corps du cardinal retournera dans sa patrie. Les funérailles solennelles se dérouleront à Kinshasa à la fin de la semaine. Selon le P. Valer, la date des obsèques n’a pas encore été fixée.
Le président congolais Joseph Kabila a exprimé sa consternation pour le décès du cardinal Etsou et a décrété le deuil national pour le jour des funérailles.
Le cardinal Etsou était né le 3 décembre 1930 à Mazologa, dans le diocèse de Lisala. Il avait été ordonné le 13 juillet 1958, élu archevêque titulaire de Menefessi le 8 juillet 1976. En 1977 il avait été nommé archevêque de Mbanda-Bikoro. En 1990 il était devenu archevêque de Kinshasa. Le pape Jean-Paul II l’avait créé cardinal au consistoire du 28 juin 1991.