ROME, Dimanche 29 juillet 2001 (ZENIT.org/FIDES.org) – Les pourparlers commencent aujourd’hui en Afrique du sud, entre le vice-président d’Afrique du Sud, M. Jacob Zuma (médiateur pour la paix au Burundi), et le dirigeant des « Forces pour la Défense de la Démocratie » (FDD), M. Jean-Bosco Ndayikengurukiye. A cette rencontre seront également présents M. Pierre Buyoya, Président du Burundi, et les représentants de M. Omar Bongo, Président du Gabon, et de M. Joseph Kabila, Président de la République Démocratique du Congo. Les discussions ont pour but d’obtenir une trêve dans les trois à mois à venir, entre l’armée et les rebelles. Après les derniers accords du 23 juillet 2001 à Arusha (où l’on avait décidé d’appliquer les décisions prises lors des précédents accords de Arusha au mois d’août 2000), entre les différents représentants politiques du Burundi, cette phase de négociations représente un nouveau pas vers la paix.
Malgré les récentes attaques des rebelles, et une tentative de coup d’Etat, des sources locales de l´agence Fides déclarent : « La confiance règne vis-à-vis des accords de paix ». Cette confiance demeure, même si au moment où se tenait le sommet d´Arusha, une centaine de militaires, et parmi eux de nombreux élèves officiers, ont attaqué des bâtiments stratégiques de la Capitale. Ceux-ci ont été repoussés par les troupes fidèles au gouvernement. Pour couvrir leur fuite, les rebelles ont enlevé des officiers, et tenté de rejoindre la frontière avec le Rwanda ; ils ont malgré tout fini par se rendre. D’après les sources de Fides, le coup d’Etat manqué « a été lancé sans préparation par une minorité de jeunes officiers avec leurs soldats. Le reste de l’armée ne les a pas suivis. La population, quant à elle, veut la paix ».
A Arusha, il a été décidé, le 23 juillet dernier, que le président actuel du Burundi, M. Pierre Buyoya, serait le premier Président transitoire. Il devrait avoir à ses côtés M. Domitien Ndayizeye, un Hutu. Dans 18 mois, le Président Buyoya devrait laisser la place à un représentant Hutu, qui assurera le gouvernement pendant les 18 mois suivants. La période de transition, qui commencera le 1° novembre, se terminera en 2004 par des élections politiques générales. Durant cette période, les forces armées devront prendre dans leurs rangs des groupes Hutus. Une force internationale de paix veillera à la mise en pratique de cet accord. L’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigeria et le Sénégal se sont engagés à envoyer des troupes au Burundi pour cette force internationale.
Des experts pensent que l’accord auquel on est parvenu, a été obtenu sous la pression des médiateurs internationaux. Des sources de Fides déclarent : « Les pressions ont été nécessaires pour le bien du pays. Les pressions des médiateurs ont contribué à obtenir cet accord… Les partis qui se sont opposés à M. Buyoya n’ont aucun appui au Parlement ni dans la population. Leur candidat n’a reçu aucun soutien de la communauté internationale (Etats de la région, ONU et Union Européenne) qui parraine le processus de paix ».
Depuis 1993, le Burundi est en proie à une guerre civile qui voit s’opposer les groupes de rebelles Hutus à l’armée dominée par la majorité Tutsie. Cette guerre a fait jusqu’à présent 200.000 morts. Pour faire cesser les violences, l’ancien Président d’Afrique du Sud, M. Nelson Mandela, a lancé depuis longtemps une médiation qui a conduit, au mois d’août 2000, aux Accords de Arusha. Les divergences entre les 10 Partis Tutsis, concernant la nomination du Président, avaient jusqu’à présent bloqué la mise en place de cet accord.