Corée: La FAO lance un appel à la solidarité contre la famine

La sécheresse a rendu les conditions alimentaires plus dramatiques

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ROME, Vendredi 27 juillet (ZENIT.org) – Une sécheresse prolongée rend la situation alimentaire encore plus précaire en Corée du Nord, selon un rapport spécial conjoint publié aujourd´hui, 27 juillet, par l´Organisation des Nations Unies pour l´alimentation et l´agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

« Une sécheresse de printemps qui s´est prolongée pendant plus de 3 mois dans certaines régions a rendu la situation alimentaire encore plus dramatique en République populaire démocratique de Corée », indique le communiqué.

Dans leur rapport, les deux organisations basées à Rome ont averti qu´une « aide alimentaire s´impose » pour conjurer la menace de nouvelles privations. Ils ont exhorté la communauté internationale des donateurs à accélérer les envois de nourriture dans le pays.

Selon le rapport, l´effet de la sécheresse sur la production vivrière intérieure pourrait avoir « des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire de la population » en attendant la récolte de la campagne principale de riz et de maïs à l´automne. Le rapport se fonde sur les résultats d´une mission conjointe FAO/PAM d´évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s´est rendue en Corée du Nord du 23 juin au 3 juillet.

Une période de sécheresse prolongée entre mars et mi-juin -la plus longue jamais enregistrée dans de nombreuses zones du pays- a épuisé les fleuves et les réservoirs, et paralysé les systèmes d´irrigation. Elle a en outre retardé les semis, forcé à abandonner de vastes superficies de terres cultivées, et a considérablement réduit les rendements agricoles.

« Environ dix pour cent des superficies ensemencées auraient été laissées à l´abandon et les rendements des superficies restantes seraient nettement inférieurs à la normale. Les rendements en blé et en orge ont chuté, s´établissant à 0,85 tonnes l´hectare contre les 2 tonnes/ha habituelles, tandis que les rendements en pomme de terre sont tombés à 3,77 tonnes/ha, contre la moyenne récente de 10 tonnes/ha », selon le rapport. « La production de ces cultures d´hiver/printemps, estimée à 172 000 tonnes, a été nettement inférieure au résultat escompté d´environ 493 000 tonnes ».

En conséquence, le PAM et la FAO ont communiqué que le système de distribution publique du Gouvernement envisageait de limiter la ration journalière individuelle à 150 grammes pour le reste de la campagne de commercialisation 2000/2001 (novembre/octobre), par rapport aux 215 grammes octroyés durant les huit derniers mois. Les deux Agences des Nations Unies ont également averti que les coopératives agricoles qui assurent l´essentiel de la production intérieure pourraient ne pas être en mesure d´approvisionner le système de distribution en quantité suffisante pour lui permettre d´atteindre cet objectif même réduit.

Outre la diminution des récoltes de printemps, la sécheresse omniprésente a nui aux conditions d´ensemencement des principales céréales et des pommes de terre. « Quelque 45 pour cent des cultures de maïs ont été touchées », dit le rapport. Les conditions générales du riz semblaient toutefois être bonnes.

Compte tenu des récoltes réduites de blé, d´orge et de pomme de terre de la campagne d´hiver/printemps – les denrées traditionnellement vitales durant la période de soudure d´été- la FAO et le PAM ont révisé leurs précédentes estimations de production totale de céréales et de pommes de terre en 2000/2001 de 2,92 à 2,57 millions de tonnes.

Compte tenu des engagements d´importations céréalières et de l´aide alimentaire déjà livrée ou promise par les donateurs, le pays se retrouve à l´heure actuelle avec un important déficit vivrier à couvrir de 564 000 tonnes pour les quatre mois restants de la campagne de commercialisation 2000/2001.

« Etant donné la grave baisse de la récolte d´hiver/printemps et la prochaine récolte qui ne sera rentrée que dans quelques mois, d´autres importations et une aide alimentaire sont indispensables jusqu´à fin octobre pour conjurer de nouvelles privations », affirme le rapport. « Tout recul important de l´aide risquerait d´aggraver fortement la crise alimentaire dans le pays l´année prochaine ».

Compte tenu des perspectives défavorables de la récolte de la campagne principale d´octobre, un volume important d´aide alimentaire et d´importations à des conditions favorables seront vraisemblablement nécessaires en 2002.

Le PAM, le plus grand organisme d´aide internationale dans le pays, entend mobiliser et livrer plus d´un million de tonnes de vivres à 7,6 millions de personnes, parmi les plus affamées et les plus vulnérables, à savoir les nourrissons, les enfants en bas âge et les écoliers, les femmes enceintes et allaitantes, et les personnes âgées.

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ZENIT Staff

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