ROME, Mercredi 22 février 2006 (ZENIT.org) – « KTO a été créé par le diocèse de Paris à l’initiative du cardinal Lustiger et le diocèse de Paris ne peut pas se désintéresser de ce qu’il advient de KTO », explique l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, dans ce communiqué diffusé le 22 février 2006 sur la chaîne catholique KTO à propos du rôle de la chaîne dans la nouvelle évangélisation.
Chers amis téléspectateurs,
Je n’ai pas voulu m’adresser à vous directement pendant toutes ces semaines écoulées au sujet des travaux, des discussions et des questions qui se posaient à propos de KTO, car je ne voulais pas par mon intervention perturber les négociations qui avaient lieu de tous côtés. Mais, aujourd’hui, où nous sommes entrés dans une phase décisive, il me semble normal que l’archevêque de Paris prenne position sur cette question. En effet, KTO a été créé par le diocèse de Paris à l’initiative du cardinal Lustiger et le diocèse de Paris ne peut pas se désintéresser de ce qu’il advient de KTO.
KTO est une télévision qui est une chance exceptionnelle pour la mission de l’Église en France. C’est un moyen de diffusion nouveau et performant pour annoncer l’Évangile et pour aider nos contemporains à réfléchir sur un certain nombre des grandes questions qui se posent aujourd’hui à l’humanité et en particulier dans notre pays. Je ne laisserai pas cet outil sombrer et encore moins je ne le saborderai, et encore moins je ne l’abandonnerai à d’autres mains.
Il nous faut donc mettre à jour un certain nombre de choses, répondre à des contrevérités qui ont été répandues dans la presse y compris en mettant dans ma bouche des paroles que je n’ai jamais prononcées. On a dit que KTO était une chaîne mal gérée ; c’est une injure faite à des administrateurs dévoués et compétents, parmi les meilleurs industriels de la place de Paris. On a dit que KTO était une télévision médiocre ; ceci est facile à contredire, il suffit de regarder les autres chaînes du satellite. On a dit que KTO était une chaîne sans diffusion, j’ai même lu dans un journal qu’elle était regardée par cinquante foyers… Or Médiamétrie nous crédite de deux millions cent quarante mille téléspectateurs, nous avons actuellement cent mille donateurs réguliers et soixante cinq diocèses ont contribué au financement de KTO en 2004. Nous avons un soutien vigoureux de quantité de personnes qui sont catholiques, d’autres qui ne sont pas catholiques, et qui trouvent dans KTO une image et une parole qui apportent du sens à leur vie.
C’est tout cela qui est en jeu dans l’avenir de KTO, et c’est pourquoi le Conseil permanent des évêques de France a demandé, par un communiqué officiel il y a quelques semaines, que le CFRT et KTO se rapprochent pour mettre en œuvre les moyens d’assurer la pérennité financière des deux entités. Le CFRT, je le rappelle, est l’association qui gère Le Jour du Seigneur, l’émission du service public du dimanche matin. Cette demande d’assurer la pérennité financière des deux entités repose évidemment sur la conviction que les sommes collectées aussi bien par KTO que par le CFRT mises ensemble, suffisent largement pour financer les deux opérations. Il n’est pas besoin de souligner la différence de mission, la différence de moyens, la différence d’objectifs, entre le CFRT-Le Jour du Seigneur et KTO. Nous avons d’un côté une émission de service public qui se déroule le dimanche matin par la retransmission de la messe et une émission adjointe, et nous avons à KTO une télévision qui émet tout au long de la semaine. C’est cette présence quotidienne et permanente à la télévision que nous souhaitons poursuivre et développer.
J’ai évoqué tout à l’heure les négociations qui ont été mises en route par le Conseil permanent des évêques entre KTO et le CFRT. Nous avons fait des propositions en tous genres pour permettre à la promesse faite par le CFRT d’une aide financière immédiate de se réaliser. Cette promesse qui a été faite il y a deux mois maintenant figure sur le site internet du CFRT. Nous n’en avons pas vu le premier sou aujourd’hui. On a dit qu’il était impossible juridiquement de transférer les fonds d’une association sur une société capitaliste, mais KTO s’appuie sur une association 1901 qui assure la gestion de la production à titre gratuit, et qui peut recevoir des fonds d’une autre association. Quoi qu’il en soit, si on veut vraiment faire circuler des fonds entre deux associations, on trouve toujours le moyen juridique d’y parvenir. C’est une question de volonté et de décision politiques.
C’est pourquoi je ne doute pas que les réunions de cette semaine, qui sont des réunions décisives, aboutiront à une décision positive et à un financement immédiat pour permettre à KTO de continuer sa mission.
Je voudrais vous remercier particulièrement pour le soutien que vous nous avez manifesté pendant toutes ces semaines, soutien moral, soutien de votre prière, soutien de votre courrier et soutien financier puisque vous avez multiplié par quatre vos dons en quelque temps.
Pour ma part, je ferai tout ce qui dépend de moi, je dis bien tout, pour que KTO puisse continuer sa mission, je compte sur vous et je vous remercie.
