ROME, Mercredi 18 janvier 2006 (ZENIT.org) – Le thème de la première encyclique de Benoît XVI, « charité et amour », un thème « fondamental pour l’œcuménisme », selon le card. Kasper
Le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens a en effet commenté en ces termes aujourd’hui au micro de Radio Vatican le thème annoncé de l’encyclique du pape.
« Tout le monde attend cette encyclique, disait-il, et donc aussi nos amis orthodoxes et protestants. Le thème est la charité et l’amour, un thème fondamental pour l’œcuménisme, parce que la pleine communion veut dire aussi amour plénier. Et donc, cette encyclique aura un grand impact œcuménique. Ce thème de l’amour est très proche du pape Benoît XVI qui est un expert de saint Augustin, et de saint Bonaventure. Dans les deux grands théologiens, et saints, le thème de l’amour et de la charité est central. Ce sera une encyclique très importante ».
A propos de la semaine de prière pour l’unité, le cardinal Kasper ajoutait : « Je pense qu’il y a une continuité parfaite entre le pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI, tous deux engagés sur le chemin de l’œcuménisme. Il y a une différence de style, mais non de continuité. J’ai trouvé une bonne collaboration avec le nouveau pape et je rencontre un soutien total dans notre travail ».
Pour ce qui est du bilan du travail du dicastère en 2005, le cardinal Kasper confiait : « Aux funérailles du pape Jean-Paul II, toutes les Eglises étaient présentes, et c’était la première fois dans la longue historie de l’Eglise. Elles ont toutes exprimé leur estime pour le défunt pape. Je pense que c’est le signe des énormes progrès faits dans l’œcuménisme. En second lieu, le nouveau pape a souligné dès le premier jour de son pontificat que l’unité de l’Eglise est sa priorité et ce n’était pas seulement des paroles. Il a rencontré les Eglises à Cologne, il a rencontré entre-temps le nouveau secrétaire du Conseil mondial des Eglises, les représentants de la Fédération luthérienne, de la Fédération méthodiste, réformée, etc. Après les audiences, tous se sont dits très contents. Un autre point est que nous avons été capables de relancer le dialogue avec les Eglises orthodoxes dans un bon esprit. Et nous avons l’intention de parler maintenant de la communion, de la primauté, des questions très délicates pour nos amis orthodoxes. Un dernier point est que nous aurons la signature de la Fédération méthodiste mondiale pour la Déclaration conjointe sur la justification (signée avec la Fédération luthérienne mondiale, en 1999, ndlr). Nous avons maintenant un certain élargissement du consensus. Je dois dire que nous avons fait des pas en avant ».
Et pour ce qui est des difficultés qui demeurent, le cardinal Kasper confiait : « Il reste toujours des points difficiles. Nous ne sommes qu’à la moitié du voyage. Il y a une certaine fragmentation des Eglises protestantes, hélas, sur les questions éthiques. C’est très douloureux pour nous. Cette problématique se voit surtout dans la communion anglicane, mais aussi dans certaines Eglises protestantes. Il y a encore la question de l’ecclésiologie, de la conception de l’Eglise, du ministère. Nous avons encore beaucoup à travailler ».